Trois-Ponts / Logbiermé

Il est 11h30 et nous traversons Trois-Ponts avec l'âne, sur le trottoir. Au début, on est très circonspect (et si le quadrupède prenait peur à cause du trafic ?). Mais tout se passe bien. Pour sortir de Trois-Ponts, qui est au fond d'une vallée au confluent de la Salm et de l'Amblève, le pente est rude. Néanmoins Pauline avale les difficultés sans problème. Nous découvrons alors le confort de ne pas porter nos sacs à dos bien remplis et de pouvoir monter les mains dans les poches ou presque (les randonneurs en montagne apprécieront :-).

Eléonore, presque 10 ans, se fait un plaisir de tenir la longe de l'âne et accomplira sa tâche de guider Pauline sur les sentiers pendant les deux jours sans jamais s'en lasser. Marie, 8 ans, oscillera entre la même occupation et l'irrépressible envie de monter sur la selle. Caroline, 5 ans, fera tout pour avaler les kilomètres tout en faisant de longs passages à dos d'âne (la condition pour que les enfants puissent monter l'âne étant de ne pas le fatiguer plus que nécessaire, pas question de tourner Pauline en bourrique...)

Peu à peu nous quittons la vallée et son trafic touristique pour gagner les hauteurs plus calmes de Mont-de-Fosse. La sérénité semble atteinte dès la traversée du bois qui mène à Saint-Jacques (pas de Compostelle, malgré notre espagnole à quatre pattes). Nous arrivons à un chalet café/restaurant (pratique il est midi, si on avait su on n'aurait d'ailleurs pas pris autant de provisions). Le camping des Hollandais est assez discret et les autochtones peu nombreux (les wallons sont ils lassés de ces beaux paysages ?).

L'âne est attaché à un arbre et broute pendant que nous mangeons. On n'imaginait pas que ce serait aussi facile. Pour se sustenter il avale simplement ce qu'il trouve le long de la route ! Un peu d'eau offerte par le chalet restaurant et il est rassasié, prêt à repartir.

Tout au long du chemin notre animal attire la curiosité des enfants (et des grands). On devient malgré nous l'attraction des villages traversés... Quelques petits Hollandais veulent d'ailleurs monter Pauline et leurs parents dégainent l'appareil photo... L'âne se révèle deux jours durant un passeport précieux pour toute rencontre. Le bourricot fait sourire et attendrit les passants.

On traverse Bergeval puis on prend le chemin des bois jusque Rochelinval. Quelques trouées dans la forêt laissent découvrir de superbes points-de-vue sur la vallée. Les sentiers sont en eux-mêmes de toute beauté. On redescend ensuite vers la Salm car Logbiermé se trouve sur l'autre versant de la vallée. Traversée de la route, passage au-dessus du train et de la rivière, puis on oblique vers le hameau de la Neuville.

Le soleil tape fort et il fait chaud aujourd'hui, ce qui rend les trajets à découvert moins agréables. Il est grand temps de retourner à la forêt après le village de La Vaux. Ici on entre dans une réserve naturelle en même temps que nous franchissons l'orée du bois. Presque personne, forêt quasi silencieuse. Le chemin semble même disparaître dans la végétation un moment donné... Luc part seul à travers les fougères voir si le chemin reprend plus loin. Soulagement, c'est bien le cas et on ne devra pas faire de détour. Le seul problème est d'empêcher Pauline de manger les fougères en se faufilant dans la végétation (c'est un peu toxique pour les ânes et on ne tient pas à inverser les rôles en portant le ruminant jusqu'au but :-).

Sortis du bois, on est à l'entrée de Logbiermé (enfin !). Marie tombe presque dans un abreuvoir en voulant se rafraîchir ! Mais dieu que ça monte... La Salm serpente en effet à (seulement) 300m d'altitude tandis que le gîte culmine lui à près de 600m (consolation il fait moins chaud là-haut). Arrivée à 17h30 au Chalet des Gattes. Ouf, les enfants sont fatigués (chaleur, pente et trajet un peu long; mais c'est pas toujours facile à mesurer sur une carte à l'avance). Heureusement le gîte a des boissons fraîches et quelques victuailles (pour ceux que l'âne aurait semés).

Souper cuisiné, coucher de soleil émerveillant (on est ici presque au sommet de la région). Rencontre avec d'autres familles (s'il n'y avait l'obstacle du néerlandais, les filles se seraient fait des amis assez vite). Nuit calme et chaude.