Du samedi 4 juillet au lundi 13 juillet 2009

Une nuit dans une famille enveloppé dans des couvertures en laine de lama

Apres avoir quitté Cajabamba. je me suis dirigé vers l'Ouest, vers Trujillo par une belle route récemment macadamisée. La journée a été longue car le col qui m'attendait grimpait jusqu'à 4.000 m. Retardé par un orage, je suis arrivé au sommet à la tombée de la nuit et j'ai trouvé refuge dans une famille qui a bien voulu m'accueillir pour la nuit. 

J'ai très bien dormi au chaud dans la cuisine à côté de la table ("familiale", 12 enfants !) où il y a un feu utilisant des pierres de charbon de la mine voisine. J'étais dans un coin avec deux bonnes couvertures en laine de lamas en plus de mon sac de couchage. Dans l'autre coin : des cochons d'Inde!

Heureusement que j'ai trouvé cette maison car les fils m'ont indiqué la route que je devais prendre vers le Sud. Une route en terre et en pierrailles dans un décor impressionnant : à 4.000 m, il n'y a plus de végétation.

Une série de plusieurs nuits sans hôtels

Par un itinéraire fait de routes de terre ou empierrées, j'ai mis beaucoup de temps pour progresser dans une région très montagneuse. Le soir tombe vite. Heureusement, la première nuit, j'ai trouvé un refuge de montagne (pour les animaux, avec de la paille, sans animaux).

La nuit suivante dans une maison en ruine (le propriétaire et sa maman sont venus me saluer gentiment le matin). 

Quant à la troisième nuit, je l'ai passée à la belle étoile, bien au chaud dans mon sac de couchage, sous la toile imperméable qui m'accompagne dans tous mes voyages. En effet une fine pluie est tombée une partie de la nuit.

24 heures pour traverser une vallée.

Ces 7 et 8 juillet, j'ai mis 24 heures pour passer d'un village "Mollepata" d'un côté d'une vallée à un autre "pueblo" situé de l'autre côté de la vallée, appelé "Pallasca", distant du premier d'environ 10 km à vol d'oiseau. Les gens m'avaient prévenus que ce serait très dur ! Entre les deux villages, une descente vertigineuse suivie d'une très très longue montée. 

Tout d'abord une suite de lacets, avec 24 tournants. Un décor splendide; une route pratiquement pas utilisée vu le dénivelé : quelques camions, quelques bus et motos. Je joins des photos de ce passage laborieux avec de très nombreux lacets, un peu plus nombreux que ceux de l'Alpe d'Huez, sans macadam, et bien sûr, vous me connaissez, sans EPO !

Une longue chevauchée le long de très belles rivières

De Pallasca, perché à 3.095m, je suis descendu vers la mer à un niveau de 575m pour remonter de nouveau jusqu'à 2.300m. Des routes empierrées, impossible de rouler plus vite qu'à du 7 km/h de moyenne, même en descente. Les cailloux, petits et gros, se chargent de ralentir, voir de déstabiliser ou de bloquer le vélo. 

Il faut sans cesse être vigilant car le précipice n'est pas très loin, et sans parapets. Mais le décor est splendide: la rivière Tablachata et ensuite la rivière Santa aux eaux tumultueuses, couleur encre comme la pierre, ou les mines de charbon que l'on rencontre.

Une nuit, j'ai dormi dans mon sac de couchage; j'ai eu moins froid qu'à l'hôtel. J'avais comme décor les montagnes éclairées par une pleine lune. Un décor semblable à celui des nuits passées dans le désert, pour ceux qui en ont déjà fait l'expérience. 

La nuit suivante, impossible d'arriver au village. Après avoir roulé une heure dans le noir, accueil chez un marchand de matériaux : j'ai dormi entre les sacs de ciments, après m'être cuit un spaghetti au thon sauce tomate.

Rencontre entre Belges et Equatorienne, sur une route perdue du Perou !

En pleine montée en lacets vers le "Canon del Pato" où il y a une centrale hydro-électrique, je suis rejoint par une moto dont les occupants portent des casques. "Ce ne sont pas des Péruviens, généralement ils n'en portent pas", me dis-je. Je leur fais signe de s'arrêter. Surprise, le pilote, Renato, vient d'Eghezée en Belgique (à un jet de Pierre de Jambes) et son accompagnante prénommée Liced, de Quito

Echanges d'adresses, d'expériences de voyage, promesse de se retrouver en Belgique.

Arrivée à Caraz tard dans la nuit

Après une série impressionnante de tunnels (35 au total) sur la route du "Canon del Pato" vers le Sud, j'ai eu la très grande joie de retrouver une route macadamisée (après 305 km de routes empierrées). Pour arriver à Caraz, j'ai roulé deux heures dans le noir sur une très belle route. Avec mes yeux de chat pas de problème, en plus qu'il y en avait sur la ligne médiane de la route !

Dans le prochain message je vous raconterai comment s'est passé le trekking dans la Cordillère blanche. Demain, mardi 14 juillet, je pars pour 5 jours en randonnée (le vélo reste à la pension familiale à Caraz) avec un muletier et une mule pour tentes, bagages et nourriture. Un décor splendide en perspective, s'il ne pleut pas. Avec le changement climatique, tout est possible.

A la semaine prochaine.

Leon