Du dimanche 28 juin au samedi 4 juillet 2009

Dimanche 28 juin, pendant que ma fille Sueli courait le Triathlon de Nice

Ce dimanche 28 juin, une pensée toute spéciale à ma fille Sueli qui participe au triathlon de Nice, une épreuve de niveau international regroupant 2.500 athlètes pour 3.800 mètres de natation, 180 km à vélo dans l'arrière-pays niçois avec un dénivelé de 1.800 mètres avant de terminer par un marathon de 42,2 km sur la célèbre "promenade des anglais". En pleine nuit, je me suis réveillé en pensant à Sueli qui avait pris le départ depuis quelques heures déjà à 6h30 du matin.

Grace à Internet, j'ai été rapidement au courant des résultats en apprenant que Sueli a terminé l'épreuve en 11 heures et 27 minutes, 37eme femme (sur 216 au départ) et 10eme de sa catégorie (30-35 ans). Cela mérite un tout grand Bravo !

Rectification : Cajamarca et non Cajabamba

Samedi 27 juin , c'est bien à Cajamarca que je suis arrivé.

Je suis accueilli pour 4 nuits chez des Religieuses grâce à Sr Julia, une amie de Christine Dubois qui a travaillé avec elle dans le bidonville de la Tablada au Sud de Lima. Super la nourriture, le lit bien reposant, la lessive, ... bref j'y resterais bien davantage mais "la Transandine m'appelle !"

Découvertes autour de Cajamarca

Les nécropoles pré-incas de Otuzco qui se trouvent à 8 km de Cajamarca sont constituées de niches funéraires construites à flanc de colline. En revenant de cette visite, je n'ai pas vu un casse-vitesse à cause du soleil couchant et je me suis retrouvé dans le fossé après une belle pirouette! Plus de peur que de mal, rien de cassé y compris pour le vélo ! Heureusement je portais le casque, équipement si peu courant ici au Pérou!

La "Cumbe Mayo" est un site pre-inca dans un paysage merveilleux surtout avec le soleil présent depuis mon arrivée à Cajamarca. 

Un guide compétent pour expliquer l'ingéniosité des constructeurs de ces canaux de conduction d'eau. En Quechua, ce site porte le nom de "Kumpi mayo" ce qui veut dire "canal bien fait", très très longtemps avant Jules César ! 

A quelques km de la ville, grâce à une piste cyclable à double sens de deux mètres de large (5 bons points pour le Pérou !), je suis allé prendre un bon bain chaud aux "banos del Inca" ou Atahualpa, le chef Inca avait installé son camp lorsque le sinistre Pizarro arriva dans la région.

Rencontres à Cajamarca

Ce lundi 29 juin étant férié au Pérou (fête de St Pierre & St Paul), je suis resté un jour de plus pour rencontrer les amis du SER. Cette Association de Services Educatifs en milieu Rural poursuit différents objectifs principalement:

  • une gestion publique démocratique et une "Bonne Gouvernance";
  • un accès a la Justice pour tous;
  • la promotion de la citoyenneté;
  • un travail de reconstruction suite aux conflits armés internes ... l'on se souviendra des années noires du temps du "sentier lumineux"

Mais restent actuellement bien d'autres problèmes comme le manque de respects des Droits des travailleurs des mines et du manque de respect de l'environnement (exemple : pollution de l'eau).

Dans le bureau de cette association partenaire d'Entraide et Fraternité (l'une des ONG sponsorisées par la Transandine) depuis de nombreuses années, j'ai rencontré plusieurs personnes, des Péruviens, Sra Pilar et Sr Ricardo ainsi qu'une jeune volontaire allemande, Lena s'exprimant en Français. 

Le coordinateur régional, Sr Miguel Zegarra m'a expliqué en détail le programme d'action du SER dans la région en rappelant l'importance des "Rondas campesinas", ces associations de citoyens, nées dans les années 1970, luttant contre les vols, les viols, les violences imposées aux personnes (surtout les femmes et les enfants) dans les villages. Un programme toujours d'actualité !

Est-ce que mes messages vous intéressent ?

Une réponse d'une fidèle "supportrice": 

"Bien sûr, Léon, que tes messages m'intéressent toujours. Je dirais même de plus en plus. Au début, je les lisais un peu distraitement, maintenant, je vais voir sur la carte les endroits que tu mentionnes et je pense à toi très souvent. Tu me soutiens dans ma vie de tous les jours. Vraiment, vive internet! C'est fabuleux cette communication. J'ai gardé la photo du petit bonhomme au bonnet, il est trop mignon! Voilà que la providence a encore "frappé" : ce petit-déjeuner (pas si petit que ça d'ailleurs!) improvisé, c'est divin, dans tous les sens du terme, non ? Vraiment, tu as toujours une mine resplendissante, et ton moral a l'air de suivre aussi. Tant mieux! Ne change rien. Nous sommes tous avec toi de ce coin-ci du monde. Bonne route et à la semaine prochaine! " 

Francoise Lesuisse d'Assesse.

Dangers ??

Une question que plusieurs me posent : quels sont les dangers que je rencontre? En fait ... jusqu'à présent, je n'ai pas été inquiété par des personnes qui auraient des intentions disons malveillantes. Du côté circulation, pas de problème majeur non plus, les poids lourds (camions et bus) ainsi que les autres véhicules m'avertissent à l'avance par un coup de klaxon qu'ils vont me dépasser. Plusieurs chauffeurs tiennent à m'encourager par un signe amical ou un coup de klaxon. La pancarte arrière "Transandina Quito - Lima - La Paz" les informant clairement de l'objectif de mon périple.

Le seul véritable danger vient des nombreux chiens agressifs qui tournent autour du vélo. Jusqu'a présent, un seul m'a mordu ... mais il s'est cassé les dents sur ma chaussure! Pour les dissuader de m'agresser, je crie aussi fort qu'eux mais c'est seulement la vitesse qui me permet de m'en débarrasser ! ... ouaille quand je suis en côte !

"Hospedaje" et hospitalité

Généralement, je cherche un petit hôtel pour la nuit. Du point de vue budget cela tourne aux alentours de 5 dollars en Equateur à 3, 4 Euros au Pérou. Vous comprenez qu'à ce prix, je ne dois pas être très exigeant sur le nombre d'étoiles. Parfois il n'y en a qu'une seule, ou une demi ou même parfois pas du tout lorsque je dois m'éclairer à la bougie. Mais si la nuit est sans nuages, dans ce cas il y en a des milliers ! 

Mais cela ne ternit en rien l'accueil des gens ! Une nuit je me suis retrouvé chez moi ... "a l'Hostal del Leon" à la lumière d'une bougie comme au temps de nos grand-parents ! Une autre fois, j'ai dormi dans une chambre prévue pour les clients d'une station d'essence ... et à minuit, plus de groupe électrogène!

Un autre exemple d'hospitalité: sur la route menant à Hualgayoc, le jeudi 25 juin, j'ai été interpellé par une dame qui, sachant que sur cette route il n'y avait pas le moindre restaurant ni de magasin, m'a invité à dîner chez elle Et vu son insistance, je n'ai pas pu refuser. Il est vrai que je commençais a avoir l'estomac dans les talons!

De Cajamarca à Cajabamba

Une belle route asphaltée et pas trop pentue, cela me change. Aujourd'hui mercredi 1er juillet, j'ai roulé relax et à 14h30 j'arrivais à San Marcos apres avoir "avalé" 66 km. Sur ce trajet, j'ai parcouru mon 2000eme kilometre en deux mois, à une moyenne légèrement supérieure à 10 km/heure. Rencontre avec des paysans qui écrasent leurs grains moissonnés grâce à des ânes ou des chevaux (voir photos).

Sur les ondes de radio Chesquillacta ( = " Message du Peuple") à San Marcos

Ce jeudi 2 juillet entre 13 et 14 heures, une interview concernant mon voyage, ses objectifs, les rencontres, les difficultés a été diffusée dans le cadre de l'émission quotidienne "Semillas de Justicia", c'est-à-dire "Semences de Justice". La veille, j'avais rencontré Sra Rocio Longa, une sociologue travaillant pour l'association Projur dans la région de San Marcos.

Bien arrivé à Huamachuco

Accueilli le soir du 2 juillet à Cajabamba par une religieuse Canadienne francophone, Sr Elmira Allary, qui essaye de sensibiliser les jeunes à la problématique du respect du "medio ambiente" et au réchauffement de la planète, je suis parti tôt ce matin en direction de Huamachuco

Une route presque plate, m'avait dit un chauffeur. En réalité, ce fut bien plus dur que prévu, avec quelques sérieuses montées. Très dur en raison du revêtement de la route : des cailloux, du sable, de la boue. Mais bien arrivé à la tombée de la nuit après 56 km, à la moyenne de 6,8 km/heure. Demain matin, samedi 4 juillet, un peu de repos avant de repartir.

Sur ce, je vous quitte sur cette longue route qui mène à la Cordillère blanche, dont certains m'ont dit, qu'avec le réchauffement climatique, elle est de moins en moins blanche !

Léon