Du dimanche 21 juin au samedi 27 juin 2009

Le travail de la terre au Pérou

Les photos que je vous ai envoyées vous montraient comment les paysans péruviens travaillent encore aujourd'hui. J'ai eu l'occasion de traverser une très belle région avec de nombreuses rizières. En fait, il n'y a pas qu'en Asie que les paysans cultivent le riz dans des rizières. Au Pérou, certains paysans travaillent encore avec des boeufs et parfois la récolte se fait encore à la faucille et le battage à la main. Quand je m'approchais d'eux pour les filmer, c'est toujours avec le sourire qu'ils m'accueillaient.

Sur la route de Chota

Ce dimanche matin, 21 juin, alors que je m'apprêtais à quitter la ville de Lajas, j'ai été interpellé par une dame qui me demandait si j'avais déjà déjeuné. En fait non, j'étais parti de bon matin de Cochabamba (où tous les magasins étaient encore fermés) après avoir avalé quelques biscuits. 

La maman de cette dame m'a apporté du pain, des pommes de terre et de la viande... et une banane. Nous nous sommes retrouvés dans la ville de Chota pour assister à la procession tout en fanfare avec la statue de St Jean-Baptiste pour sa sortie annuelle à travers la ville. 

Auparavant j'avais assisté à la sortie d'un enterrement : les gens jettent du riz et des fleurs (symboles de la Vie) sur le cercueil... comme chez nous lors des mariages !

Un mois de travail pour confectionner un chapeau

Dans la rue j'ai eu l'occasion de parler avec un couple qui confectionne encore des chapeaux à la main. Travail considérable puisqu'il faut un mois pour en confectionner un. Ils se vendent entre 400 et 500 sols (soit entre 100 et 125 euros si je ne me trompe pas dans le taux de change !)

Rencontre dans le village de El Ahijadero

Accueil dans la famille de Lino et Yolanda Calvez, des amis de Christine Dubois de Floreffe. Apres 12 jours de vélo d'affilée, deux jours de repos uniquement pour le vélo puisque j'ai accompagné un petit groupe d'apiculteurs dans la montagne.

Nous avons voyagé une heure en camionnette, quelques km en moto. Il nous a fallu ensuite plus d'une heure pour grimper jusqu'à une altitude de 3.200 m. Depuis quelques années, sous l'impulsion d'une ONG, un petit groupe de paysans a installé des ruches. 

Ce mardi 23 juin, c'était la récolte du miel. Un plus pour ces familles pour qui l'agriculture assure difficilement un revenu décent. Le retour s'est fait en partie à moto (à trois !) et en camion. 

Du haut, l'on "apprécie" davantage la profondeur des précipices que l'on frôle. Heureusement, les péruviens sont de très bons chauffeurs !

La famille Calvez vit de l'agriculture et de quelques animaux dont une vache. Chaque jour Yolanda vend trois litres de lait, gardant le reste pour la famille (voir photo de la traite). En plus, son mari a une serre produisant des tomates. 

L'ONG "Entraide et Fraternité", qui est sponsorisée par la Transandine, soutient cette communauté de El Ahijadero. De même qu'OXFAM à Ambato, il s'agit surtout de renforcer la formation de ces petits agriculteurs pour favoriser leur autonomie.

Sur les ondes de Radio Bambamarca

Ce mercredi 24 juin, sur la place principale de cette petite ville, une cinquantaine de personnes sont groupées autour de moi pour entendre l'interview de journalistes de la presse écrite et de la radio régionale mais surtout pour s'intéresser au vélo venu de loin. Sur le coup de midi lors des informations de la mi-journée nous avons pu entendre mon témoignage en direct. 

Des nouvelles de Belgique et du monde

Grâce à ACTU24, je suis en lien presque quotidien avec l'actualité. Des nouvelles qui me font parfois mal comme celle de l'incendie de l'école primaire d'Andoy où j'ai passé six ans de mon enfance.

Ou des nouvelles qui ne peuvent que nous réjouir comme celle concernant la lutte des Indiens en Amazonie Péruvienne. Malgré les violences que l'on ne peut que déplorer, c'est une victoire pour ceux et celles qui luttent pour la préservation de la planète et les Droits Humains. 

Voici ci-dessous quelques lignes d'un message reçu de Nicole Dujardin, une fidèle correspondante de Couvin:

Dans le journal, j'ai lu que les Indiens du Pérou se révoltaient. Ils veulent protéger leur forêt amozonienne. Depuis deux mois paraît-il, ils bloquent des routes et des rivières pour protéger leur forêt. Des luttes avec la police ont fait plus de 35 morts. Ils vivent de ce que la forêt leur offre: plantes et animaux pour se nourrir; arbres pour s'abriter et faire du feu...Ces peuples vivent ainsi depuis des années. Mais le monde a changé, et des menaces planent sur eux. Des entreprises viennent raser de grandes zones de forêt pour en vendre le bois. D'autres creusent le sol pour en extraire des minerais (argent, cuivre, plomb, zinc...).

Sur le plateau de Hualgayoc à Cajamarca (25, 26 et 27 juin 2009)

Jeudi 25 juin, le vélo n'a pas bronché lorsque je l'ai ré-enfourché, direction Cajamarca. Ce jour là, une seule montée: 29 km plus 10 le lendemain matin pour arriver au sommet du col de Hualgayoc à 3.860 m (selon mon altimètre). En annexe, photo prise par un ouvrier de la mine d'or se trouvant à cet endroit.

Le jour suivant, paysages fabuleux sur ce plateau balaye par les vents entre 3.500 et 3.800 mètres (voir photo). Le soir, n'ayant pu arriver à la ville de Cajamarca, j'ai bivouaqué dans la forêt non loin d'une très grande mine d'or et d'argent. La nuit fut assez froide et, tranquillisez-vous il n'y a aucun animal qui soit venu me caresser ou me lécher les pieds!

Arrivée à Cajamarca, samedi 27 juin 2009

C'est dans cette ville que le chef Inca Atahualpa fut assassiné par le sinistre Conquistador Francisco Pizarro, assoiffé d'or et de conquêtes (voir le guide "Lonely Planet" sur le Pérou pages 395-399 1ere edition). Depuis, le monde n'a guère changé !

Quant à moi, demain dimanche et lundi, rencontre des partenaires d'Entraide et Fraternité avant de partir vers le Sud et la Cordillère blanche, où il doit y avoir de la neige, du moins sur les sommets.

En espérant que mes messages continuent à vous intéresser, je vous donne rendez-vous dans une semaine.

Léon