Du samedi 12 septembre au 21 septembre 2009

Deux cols et le plateau andin péruvien annonciateur de la Bolivie

Samedi 12 septembre, je prends la route vers le Sud. Quatre jours pour arriver à Puno, ville péruvienne située au bord du lac Titicaca, immense lac commun au Pérou et à la Bolivie. 

La route est facile, en très bon état sauf sur une courte distance. Quel plaisir de pédaler "allègrement" sur ce plateau qui annonce le plateau Andin Bolivien. 

Deux cols quand même : le col de La Raya (4.338 m) et celui de Puno dépassant de peu les 4.000 mètres.

Lundi 14 septembre, je passe la nuit dans une petite ferme d'éleveurs de lamas. Claudio a gagné des prix avec ses lamas et est fier de poser pour la photo avec son meilleur lama. 

La soirée, il me montre un DVD réalisé lors du carnaval à Nicasio avec des chants et danses traditionnels Quechuas et Aymaras. L'histoire de ces peuples est bien présente dans sa tête. 

Il me rappelle que les Espagnols sont passés par ici, emportant beaucoup d'or avec eux. Dans la montagne, il y en a encore, me dit-il ! Et pourtant, la vie est dure pour ces paysans. Le climat change, l'eau manque pour l'agriculture, et aussi le soutien du gouvernement !

Rencontre de deux Australiens en route vers Quito

Lundi 14 septembre, quelques km après avoir quitté le pueblo de Santa Rosa, au loin je distingue deux cyclistes. 

Stuart et Anita de Sydney en Australie sont en route depuis Santiago de Chili, vers Quito : l'inverse de la Transandine ! Echange d'adresses, d'anecdotes, Les pneus sont les mêmes, des Marathon !

Leur blog pour découvrir leur voyage : www.bikeaboutsouthamerica.blogspot.com

Une chute sans gravité sous "le regard" de deux chiens

La descente du col de La Maya, 25 km, s'est faite dans le froid andin et dans le noir. En traversant les rails de la ligne de chemin de fer Puno-Cusco, j'ai été déséquilibré et j'ai chuté. Deux chiens sont accourus de la maison voisine, prêts à me mordre ou à lécher mes plaies, je ne sais pas. Mais plus de peur que de mal et pas de dommages au vélo !

Le lac Titicaca, nuit chez les habitants

Un rêve datant depuis des années se réalise ces 16 et 17 septembre 2009. Cela me rappelle les longs voyages en bateau sur les rivières de l'ile de Marajo au Brésil (1974-1977) et sur le lac Arari de cette île fluviale la plus grande du monde. 

Découverte des îles flottantes Uros sur le lac Titicaca, le lac navigable le plus élevé (3.809 mètres) du monde, avant de passer une après-midi et une nuit chez les habitants de l'île Amantani

Entre-temps, vous aurez reçu mon message spécial envoyé du haut de cette île sur laquelle il y a deux temples de la civilisation pre-Inca. La région est habitée depuis plus de 8.000 ans par des populations originaires de l'Amazonie. 

Ilias, Eusebia et leur fille Vanessa nous (une Espagnole et moi) ont accueillis chez eux. Repas végétariens : de la Quinoa et des "papas" (pommes de terre) ainsi qu'une autre variété de tubercules, des "ojas". Sur le plateau andin (Pérou-Bolivie), l'on dénombre pas moins de 4.000 varietes de "papas".

Avec ces protéines, beaucoup de force pour monter au sommet (plus de 4.000 m) de l'île (une première fois l'après-midi jusqu'au coucher du soleil et le lendemain matin à 5 heures pour admirer le lever du jour). Ensuite visite de l'île de Taquile, qui autrefois a appartenu à un Espagnol (plutôt un Catalan) qui donna son nom à cette île merveilleuse. Rencontre des gens qui s'adonnent à l'artisanat, et à l'accueil des touristes.

Simon-Pierre, en mission au bord du lac Titicaca

Envoyé en mission non pas au bord du lac de Tibériade mais sur les rives du lac Titicaca, Frère Simon-Pierre Arnold (un double prénom prédestiné pour un moine) est au Pérou depuis une trentaine d'années. 

Avec un autre moine bénédictin Belge, Frère Bernard de Briey, une moniale péruvienne et une Française, il vit la vie monastique selon la règle de St Benoît parmi les gens de ce petit village de paysans et de pêcheurs. 

Le petit monastère construit sur les pentes du lac, accueille des gens pour une retraite. Trois Péruviens et une Argentine sont ici pour quatre mois. Egalement deux Belges arrivent ce 19 septembre. Dimanche, Eucharistie en présence de quelques personnes du village avec de très beaux chants en Aymara.

Dimanche 20 septembre, veille de mon départ, j'ai témoigné de mon long voyage à travers les Andes. Ces trois jours passeés ici sont à la fois un temps de repos, de retraite et de réflexion avant d'entamer la dure traversée de la Bolivie. L'occasion de faire le point sur ce qui a été parcouru et de me préparer mentalement et physiquement pour la traversée du haut plateau Andin avant d'arriver en Argentine, je l'espère fin novembre.

Préservation de l'environnement au Pérou

Sur la route vers Puno, il y a plusieurs panneaux invitant la population à préserver l'environnement, notamment en prenant soin de chaque goutte d'eau, voir les photos jointes. 

Etonnant ce panneau appelant les gens à éviter que la terre se réchauffe en utilisant mieux l'énergie, et en dessous, un dépôt de pneus usagers !

Violences dans la région minière de Hualgayoc et de Bambamarca

Cette région minière, je l'ai traversée fin du mois de juin. J'ai reçu deux messages, l'un de Christine Dubois de Floreffe et l'autre de Lino Galvez du village de El Ejadeiro (rappelez vous la récolte de miel dans la montagne), faisant état de violences et de morts par balles, dont un bébé, à cause d'un conflit entre les partisans des concessions minières et les opposants voulant à tout prix défendre leurs droits (respect des droits humains et environnementaux). 

La société minière en cause est la société Consolidada de Hualgayoc SA (qui en réalité est subsidiée par la Compagnie des Mines Buenaventura et la société Sudafricaine Gold Fields).

Violences qui s'ajoutent à celles du conflit en Amazonie Péruvienne dont vous recevez certainement des informations dans vos pays respectifs.

Rencontres de cyclistes "longue distance"

Pierre Schillewaert de Stavelot est un cycliste comptant à son actif plusieurs dizaines de milliers de km. Il y a trente ans, il a commencé des voyages en vélo proposant le système de parrainages. Il fut le premier cycliste à traverser le Bouthan. Avec Christian Merveille et Bernard Guillain, il a parcouru l'Amérique du Sud. 

Avec Bernard Guillain et son fils, ils ont traversé la Bolivie et le Pérou en réalisant un film présenté plusieurs fois à la RTBF, un périple se terminant avec le lever du soleil dans la Porte du soleil sur le site Pré-Inca de Tinawacu en Bolivie.

Bernard Guillain, les "jeunes" comme moi se souviennent de l'émission "Marie Clappe Sabots" le samedi après-midi sur la RTBF dans les années 1980 ! Malheureusement, Pierre a été renversé par un bus en 2005, c'est vraiment une chance qu'ils soit encore en vie. 

Après une lourde opération à la colonne et une dépression, il est venu prendre quelque temps de repos dans le petit monastère de Chucuito. Dimanche après-midi, nous avons fait un petit tour sur le lac avec un éleveur de truites. Celui-ci passe la nuit sur le lac dans une embarcation près de son élevage, afin de le surveiller et d'éviter que les truites "ne s'envolent pendant la nuit".

Ce lundi, rencontre de quatre cyclistes "longue distance" :

  • un couple de Suisses (Margrit, 60 ans et Pius, 62 ans), de Zurich, en route autour du monde (Asie et Amerique du Sud) depuis deux ans et demi; ils vont relier Mexico à Ushuaia en Argentine;
  • Tom, un jeune Neo-Zelandais en route vers Cusco;
  • Ando, un jeune Japonais, parti de Salta en Argentine (terme de la Transandine pour moi ! c'est incroyable que nous nous sommes croisés) vers le Pérou à travers le Chili et la Bolivie; il a même traversé le fameux "salar de Uyuni" !; son vélo porte des sacs "Ortlieb" comme moi et la plupart des cyclistes "longue distance".

Selon les messages reçus, vous avez apprécié les photos prises au crépuscule et au lever du jour sur le lac Titicaca dans l'île d'Amantani ainsi que le message joint à ces photos.

Le message suivant, vous le recevrez depuis la Bolivie.

Léon