Du lundi 19 octobre au dimanche 25 octobre 2009 

Les truites et les canaux d'irrigation du projet El Molino à Potosi

Lundi 19 octobre, avec deux jeunes d'Anvers, Julie et Jonas, nous visitons un élevage de truites dans le village d'Urmiri. Ce village à été partiellement détruit il y à quelques années par un glissement de terrain. 

Vraisemblablement, ce projet va être arrêté étant donné que les coûts (surtout les coûts de transport) sont trop élevés. Il est vrai que pour atteindre ce village, la route serpente sur de nombreux km, de quoi donner des frissons aux occupants du véhicule!

Au retour, nous nous arrêtons un instant pour admirer un canal d'irrigation permettant aux paysans d'amener de l'eau pour leurs cultures.

A El Molino, Padre Carlos Parent et Mia Mermans ont mené à terme de nombreux projets depuis 5 décennies. 

Dans un atelier d'artisanat, nous pouvons voir des métiers à tisser venant de Hollande, ils n'étaient plus utilisés ! 

Les articles sont vendus à Potosi dans un magasin assurant un prix décent pour le travail des femmes.

Padre Carlos et Mia ont préparé leur succession. Gageons que, après eux, El Molino continuera à tourner longtemps pour le bien des Boliviens !

De Potosi à Tupiza, de la poussière, du sable, un ciel rempli d'étoiles et des paysages magnifiques ! 

Au pied de la montagne de Potosi mon altimètre marque 4.200 mètres. 

Un peu plus loin, en route vers le Sud, j'achève à pied le dernier col de plus de 4.000 de la Transandine : 4.300 mètres! Ensuite, c'est la joie d'une très longue descente vers Cuchi Inginiero où je passe une nuit reposante dans un "alojamiento" simple et rustique.

Encore 12 km d'asphalte puis c'est le changement de pneus. Je rechausse les "Marathon XR" en vue de la dernière étape, la plus dure de la traversée de la Bolivie. 

Des touristes Argentins (en voiture et à moto) se sont arrêtés pour m'avertir que la route était très très dure: sable, pierrailles, etc. A chaque passage de véhicule, le soleil, le ciel bleu et la route disparaissent pour quelques minutes. 

Je n'ai jamais avalé autant de poussière, même dans le désert ! Mais la route entre Potosi et Tupiza est en passe d'être asphaltée, ce sera pour 2010, avis à ceux qui veulent traverser cette magnifique région sans trop de difficultés.

Vu l'état des routes, j'ai du réviser à la baisse mon plan "de vol": neuf jours seront nécessaires pour rejoindre la frontière avec l'Argentine au lieu de six. 

Ce dimanche 25 octobre, me voici arrive à Tupiza, heureux de pouvoir trouver de quoi m'alimenter de façon correcte. Il est vrai que c'est un véritable désert que j'ai traversé : des villages fantômes, des maisons apparemment vides, peu d'occasions de se ravitailler.

Beaucoup d'hommes sont partis travailler en Argentine, essentiellement comme maçons. Les femmes restées seules avec les enfants essayent de survivre comme elles peuvent avec quelques chèvres.

Ce 21 septembre, c'est le printemps. Dans cette partie de l'hémisphère sud, les paysans ont déjà semé maïs, pommes de terre, etc, ils attendent les pluies de Novembre. 

Actuellement la température est élevée et même la nuit, il fait bon bivouaquer et admirer les étoiles, quel régal ! 

C'est la meilleure période pour voyager à vélo ici car en janvier, février, les pluies feront déborder les rivières et les routes (de terre) seront impraticables. 

Quant aux mois de juin et juillet, il fait glacial dans cette contrée.

Accueil et rencontres

Dans le village de Vitichi, je suis accueilli à la cure. 

Le soir, après avoir partagé un repas simple, j'échange avec Omar, Colombien, missionnaire Xaverien en Bolivie. Il a connu aussi d'autres missions dont l'Amazonie au Brésil. 

Le lendemain matin, son collègue Ausberto est là aussi au moment du départ. Muni d'une double bénédiction, c'est avec confiance que je prends la route. "Le soleil va taper !", me disent-ils ! En effet !

Dix kms après le départ, Padre Ausberto me propose de me charger dans sa camionnette, poliment je refuse, fidèle à ma devise : la Transandine c'est à deux roues que je l'accomplirai jusqu'au bout (Salta)!

Apres avoir traversé la rivière Cotaigalta, j'entends un klaxon derrière moi, c'est un jeune autrichien qui accomplit un tour du monde à moto en solitaire. D'autant plus difficile qu'il est sourd-muet. 

Avec de grands gestes et un grand sourire laissant deviner une très grande joie d'accomplir un tel voyage, il me fait comprendre par ou il est passé: toute l'Afrique jusqu'à Cape Town

Après les Amériques du Sud et du Nord, ce sera l'Asie. Pour le suivre voici son blog. En consultant ma carte, il s'est rendu compte qu'il s'était trompé de route, aucune rencontre, même la plus brève soit elle, n'est inutile !

Une famille française à vélo, en route vers Villazon. Même destination que moi, mais ils sont trois: un couple et un enfant. Tout heureux de parler - en français - avec un cycliste longue distance! Ils sont partis de Cusco au Pérou vers l'Argentine. Bon vent à ces courageux !

Tupiza - Villazon, dernière étape en Bolivie

Selon les témoignages des cyclistes et motocyclistes croisés sur la route, ce dernier tronçon de la Transandine Bolivienne risque de me coûter encore quelques gouttes de sueur. La route n'est pas asphaltée et le plus dur ce sont les parties constituées de sable, la tout s'arrête et il faut pousser le vélo! Bref, ce sera l'objet du prochain message. Quand je vous l'enverrai, je serai sans doute déjà en Argentine

Bonne semaine.

Léon