M08 Transvietnam 2025 - de Tuy Hòa à Phan Thiết
Par Léon le mardi 20 mai 2025, 11:58 - Transvietnam 2025 - Lien permanent
Les dunes colorées de Muy Né
Ce vendredi 18 avril 2025, au regard de l'actualité surtout si nous osons encore tourner les yeux vers Gaza (raids d'Israël sur le dernier hôpital encore opérationnel, population civile dont de nombreux enfants continuellement pris pour cible ... à croire qu'ils veulent aller jusqu'aux derniers ...), il est difficile de ne pas considérer ce vendredi dit « saint » comme un vendredi « noir ». Les très petits problèmes que je rencontre ici au Vietnam (une petite blessure sans gravité à la cheville, la chaleur, un peu de pluie, le manque de sel sur mes frites au restaurant, etc.) ... tout cela est vraiment dérisoire et sans importance. Je continue cependant à vous informer ... Saigon est en vue ... je viens de voir un panneau l'annonçant à 200 km !
Le vendredi 11 avril 2025, après une nuit calme passée dans un camping à 50 mètres de la mer de Chine, j'ai enfourché mon vélo pour parcourir une presqu'île, Hòn Gốm où le français commandant Cousteau a commencé dès 1933 ses célèbres recherches océanographiques. Après un bon bain chaud, dans les eaux bleu-turquoise de la plage "Son Dung" où j'étais seul, je suis rentré au camping, après avoir admiré les bateaux de pêche aux splendides couleurs (voir photos).
Qu’ils sont beaux les bateaux !
Bateau de pêche de forme ronde ... en arrière plan les dunes colorées de Muy Né ... non visitables
Le dimanche 13 avril, je longe la mer ... un parcours avec un peu de dénivelé. Tôt le matin, bon nombre d'hommes et quelques femmes font du vélo de course "dernier cri" pour certains. La plupart me saluent. L'un ou l'autre s'accompagne d'un appareil diffusant une musique de son choix. Si ce n'est pas trop envahissant comme certains Karaokés ... c'est bien ! Au sommet d'un petit col, un groupe mixte fait de la gymnastique qui est tout autant une méditation (le bouddhisme est fort répandu). L'endroit choisi est merveilleux dans un décor de montagne avec la mer en arrière-plan ! La responsable me donne un porte-clef avec les coordonnées de leur association. Trois mots : truthfulness (pleine conscience ?), compassion et forbearance (??)... Même si la traduction fait défaut pour ce dernier mot, l'on comprend aisément qu'il s'agit de ce dont notre monde a grandement besoin !
Offrandes (avec un large sourire) dans le site des tours Cham de Po Nagar
Revenu à la hauteur de la mer, je découvre une plage qui attire du monde en ce dimanche, le "palm Sunday". Le rocher de " Hòn Chồng " également, situé en bord de mer. Le lieu le plus intéressant, c'est certainement les tours Cham de Po Nagar. Retour sur la culture et la civilisation Cham (déjà décrite dans le message précédent lors de la visite du site de Mỹ Sơn . Ce qui m'a impressionné le plus c'est la ferveur des bouddhistes avec leurs offrandes composées de fleurs et de nourriture. Notez qu'initialement la culture Cham était liée à l'hindouisme.
Avant de quitter la ville de Nha Trang, je visite la pagode de Long Sơn dont l'entrée est constituée de trois portes à battants en bois.
En fin d'après-midi, je quitte cette belle ville de Nha Trang. Apercevant une école catholique, je risque le coup d'y demander la possibilité d'y passer la nuit. D'emblée c'est un "oui" qui m'est donné comme réponse. Je loge dans une salle de classe ... avec deux ventilateurs, ce qui me manquait cruellement les deux nuits passées dans le camping de Đại Lãnh. Je vais pouvoir dormir!
Ni Davos ni Dalat ...
Progressant vers le Sud du Vietnam le long des côtes, mon ami Karl - en visite à Hanoï - me suggère de faire un saut jusque Dalat et ainsi de découvrir les "hauts plateaux". Après réflexion, je me suis dit que je devais revenir à la première option choisie pour ce voyage : les côtes ou l'intérieur du pays ! Et puis après réflexion, pas plus que je n'ai "rien à cirer" avec la station suisse de Davos réunissant périodiquement les "puissants" de ce monde, je ne suis nullement attiré par cette station huppée imaginée et créée par un français pourtant très célèbre, Alexandre Yersin (le fameux inventeur du sérum contre la peste).
Non, je préfère aller à la rencontre des pêcheurs au bord de la mer à Muy Né. Hommes et femmes, dont certains ont passé la nuit sur leur embarcation tout à fait ronde (ressemblant à une piscine), réparent inlassablement des hectomètres de filets. L'une d'entre elles m'offre une étoile de mer. Un jeune m'aborde avec quelques mots d'anglais. Il me demande comment je m'appelle ... "Léon Lukaku", lui répondis-je ... Il sourit car il est fan de football ! Remarquez un tel nom de famille ... c'eût été tout à fait du pur Hazard !
Le village de Muy Né est renommé par ses dunes aux couleurs incroyables : rouge, oranger, etc. Je les vois de loin depuis la plage où je rencontre les travailleurs de la mer. Voulant m'approcher, j'arrive à l'endroit par où l'on pourrait y accéder. Je tombe sur un sbire qui m'en interdit l'entrée même après moult tentatives de séduction. L'endroit est sinistre car mal entretenu avec plein de déchets - une plaie dans ce pays - même les plus belles plages sont envahies par des tonnes de déchets. Dès lors, j'ai dû me contenter des dunes jouxtant la route principale. Des cars entiers y déversent leurs flots de touristes. Du haut de la dune principale, certains tentent une descente rapide sur un morceau de tapis. Ils arrivent dans le fond plus vite qu'ils ne pensent ... reste à remonter ! Au coucher du soleil, je me contente des couleurs du sable semblable à celui du désert Nord-Africain.
Terminons par une photo contrastée comme j'adore vous envoyer avec un commentaire interrogatif voir incisif ? Le long de la côte à Muy Né, depuis quelques années, un nombre incroyable d'hôtels de luxe sont apparus, squattant la plus belle partie de la côte et interdisant - c'est une certaine logique mais pas nécessairement juste ni agréable - l'accès à tout un chacun. Il faut bien faire comme aux rivieras italo-françaises et d'ailleurs : laisser éventuellement le dernier bout de plage avec quelques rochers aux familles et aux intrus de mon genre ! Je n'ai réussi qu'une fois à passer sous la barrière à demi-fermée et en trompant le gardien à moitié endormi, lequel est arrivé trop tard pour me dire que je devais quitter ce lieu "réservé" ... ce que je savais déjà bien sûr ... l'important c'est que la photo que je voulais prendre ait été prise avant son arrivée !
Contraste entre le lieu réservé aux ouvriers et le bâtiment qu’ils construisent
Sur la dernière photo style "contraste" jointe, vous verrez l'hôtel immense qui comporte je ne sais combien de chambres ... avec, dans le coin inférieur gauche, la "baraque" où les ouvriers terminant la construction se retrouvent pour "casser la croûte" ou pour dormir pour ceux qui viennent de loin !
Ceci dit je vous souhaite une belle et vraie fête de Pâques ... cette année, les cloches ne passeront pas à Faulx-les-Tombes. Le prochain message vous sera envoyé à mon retour le premier mai ... n'oubliez pas l'invitation du 1er mai de mon ami Jean-Paul du GRACQ de Namur.
Anecdotes en vrac (tome deux)
- Les routes au Vietnam comme déjà dit sont généralement en bon état avec moins de trous il me semble qu'en Belgique. Au bord de la mer, le gouvernement vietnamien construit des voies à deux chaussées séparées parfois avec trois bandes de circulation de chaque côté pour un nombre restreint de véhicules. Avec une belle rangée d'arbres de part et d'autre. Des proposés (hommes et femmes) motorisé.e.s assurent leur survie en les arrosant quotidiennement. Ils et elles se déplacent avec un rouleau de tuyau d'arrosage sur leur engin de déplacement. Heureusement, ce n'est pas ce qui manque au Vietnam !
- Sur la nationale numéro 1, la route "mandarine", ce qui est étonnant, c'est que les camions pour la plupart roulent sur la bande de gauche, alors qu'il y a deux bandes (en général), si bien que les bus (qui sont nombreux et plus rapides … que le train) doivent les dépasser par la droite et longer la bande d'arrêt d'urgence ... où je me trouve avec mon vélo. Les chauffeurs des cars m'avertissent à l'avance qu'ils vont me frôler ..., en klaxonnent un bon coup ... si fort qu'ils réveilleraient un mort ! Obligé de rester vigilant ! Il m'arrive de suivre le conseil de ma fille Sueli - globe trotteuse expérimentée - en prenant des itinéraires bis le long de la mer ..., avec parfois des surprises au point de vue dénivelé !
- L'endroit le plus calme où l'on risque de ne rencontrer personne, l'idéal pour une nuit pouvoir "bivouaquer" tranquillement en dehors de la tente trop chaude pour y dormir est un cimetière. Dans le dernier ou j'ai dormi, une tombe proche était éclairée toute la nuit par une lampe branchée sur une batterie alimentée - la journée bien sûr - par un panneau solaire. Génial ... les morts pouvant ainsi continuer à "vivre dans la lumière" même la nuit !
Léon Tillieux à Phan Thiết au Vietnam ... où il a plu - un peu - cette nuit !