Remontée de Shirupino en Amazonie vers Ambato via Puyo et Banos

J'ai quitté l'Amazonie avec un peu d'amertume, surtout après un si bel accueil de la part des amis de Shirupino, d'Amélie, ma petite cousine et de Teodoro, son mari. La longue remontée vers les Andes à été alternée par de la pluie (heureusement en Amazonie, elle est chaude) et du soleil (heureusement, il y a des arbres au bord de la route). Je fus le premier étonné d'avoir pu pédaler pendant 100 km sur une journée (de Shirupino à Puyo) et pendant 60 km le lendemain dimanche 17 mai jusque Banos alors que la route n'a pratiquement pas cessé de monter.

A Banos, j'ai pu bénéficier de l'eau très chaude d'un bain public situé à côté de la cascade de la "Virgen"; cette eau riche en minéraux a une température de 48 degrés; j'ai pu ainsi me remettre en forme avant d'entamer une longue montée jusque la ville d'Ambato : 5 heures pour parcourir 47 km ... à la moyenne de 9 km /heure ... et oui après avoir descendu vers l'Amazonie, il faut bien remonter!

Participation à une réunion de délégués de communautés paysannes indigènes à Santa Rosa près d'Ambato

Bien arrivé à Ambato le lundi 18 mai vers 16h30, après une longue montée offrant un paysage splendide sur la région entourant le volcan Tungurahua qui culmine à 5.016 mètres. Celui-ci s'est méchamment réveillé en 1999 au point qu'il a fallu évacuer tous les habitants de la région. Actuellement, il s'est rendormi. Il n'est toutefois pas visible ces jours-ci car son sommet disparaît dans les nuages !

Dans cette région, OXFAM-Solidarite (l'ONG Belge qui fait l'objet d'un parrainage au cours de ce raid) soutient le MIT: le Mouvement Indigène et Paysan de Tungurahua, qui cherche à défendre et promouvoir les droits des Indigenes. Ce mardi matin, 19 mai 2009, une trentaine de délégués des villages environnants se sont réunis pour organiser des marchés dans leur village respectif où il serait plus aisé de commercialiser directement les produits de leur travail.

Les quatres axes de travail de l'organisation sont les suivants:

  1. aider les petits producteurs à s'organiser, à prendre des responsabilités;
  2. améliorer la production en respectant le sol (agriculture biologique);
  3. transformer le produit en améliorant sa présentation en vue de la vente;
  4. favoriser la vente directe aux consommateurs en établissant un prix équitable pour tous.

Avec le President Carlos Moreta, j'ai pu échanger sur les grands défis à relever par cette association qui hélas, jusqu'à présent ne reçoit aucune aide du gouvernement équatorien. Merci ... muchas gracias a el y a los amigos del MIT de Ambato.

Riobamba, de nouvelles rencontres et hommage à Mgr Proano

Les militants d'Entraide et Fraternité (autre ONG Belge qui fait l'objet d'un parrainage) se souviennent de la figure marquante de Mgr Proano qui durant sa vie a pris résolument parti en faveur de la défense des Droits et de la Culture indigène en Equateur. Cette année, est célébré le centenaire de sa naissance.

Je suis bien arrivé le mercredi 20 mai dans le petit village de San Franciso de Cunuguachay. Dans les villages environnants, un prêtre français, le Pere Pierrick travaille depuis de nombreuses années dans l'esprit de Mgr Proano. C'est ainsi qu'il à mis sur pied des micro-entreprises pour promouvoir une économie solidaire et "une vie digne pour tous": une charcuterie, une fromagerie, etc.

Dans le village de Palacio Real, un nouveau projet est lancé: un restaurant proposant des plats typiques préparés avec de la viande de lama (laquelle contient beaucoup de protéines et peu de graisses et de cholestérol ... avis aux amateurs!), un atelier de transformation de la laine de lamas ainsi qu'un musée visant à préserver la culture andine.

A la rencontre du dernier mineur de glace "hielero" sur les flancs du volcan Chimborazo.

Parti très tôt, à 7 heures du matin ce vendredi 22 mai, avec le guide Jorge, juché sur un âne, et moi sur Morena, une gentille jument, nous avons grimpé jusqu'à une altitude de 4.685 mètres, là où se trouve la dernière mine de glace en activité.

Nous avons rencontré Baltazar,le dernier mineur, qui deux fois par semaine, amène de la glace taillée dans la montagne au marché de Riobamba. Une tradition qui se perd ... il y a vingt ans, il y avait encore 150 ânes qui transportaient la glace enveloppée dans une herbe récoltée sur les flancs du volcan (le plus haut sommet de l'Equateur avec ses 6.310 mètres d'altitude).

En route vers le Sud

Début de semaine prochaine, je reprends la route vers le Sud: les villes de Cuenca et Loja, en direction du Perou.

A la semaine prochaine pour d'autres infos.

Je joins des photos du voyage ... hautes en couleurs, surtout celles du marché traditionnel de la ville de Guamote (ci-contre).

J'espère que vous allez bien. Merci pour vos nouvelles que vous m'envoyez.

Leon ... toujours en Equateur (le pays est tellement beau !)