Du dimanche 24 mai au samedi 30 mai 2009

Derniers moments passés à San Francisco de Cunuguachay

Le dimanche 24 mai, c'était la fête dans le village portant le nom de l'Ascension. A cette occasion, démonstration d'un groupe folklorique plein de couleurs vives et l'après midi "courses" de taureaux dans une arène construite pour cette occasion. 

Réjouissance(s) avec pas mal d'alcool... pas de blessés parmi ceux qui se risquent à défier les taureaux ! Il parait que lorsqu'il y en a (et même parfois des morts), "c'est que les taureaux étaient bons !" Moi, je ne me suis pas approché trop de l'arène, avec mon vêtement de couleur rouge !

La culture Quichua... pour encore combien de temps ?

Echange très intéressant avec le Père Pierrick la veille de mon départ. Le travail dans les communautés indigènes vise à préserver le mieux possible les richesses de la culture Quichua. Il y a dix ans, il était encore interdit de donner des noms Quichua aux enfants, alors tout le monde s'appelait José, Juan ou Maria. Quant à la langue Quichua, elle est hélas vraisemblablement destinée à disparaître. Les jeunes qui s'en vont faire des études et reviennent au village avec un diplôme ou un uniforme de militaire ou de policier ne veulent plus parler cette langue. Elle n'est plus enseignée dans les écoles.

Julos Beaucarne, notre ami de Belgique, dirait à propos de cette langue, plus ancienne que l'espagnol, qu'elle est venue "à pied" (pas à vélo car la route n'existait pas encore à cette époque) du fond de la mémoire Andine. Des siècles avant l'arrivée des Conquistadores. D'ici deux ou trois générations la culture Quichua aura disparu. 

Dommage pour la diversité dans la façon de s'habiller, de manger, de penser... En Equateur aussi, l'uniformisation est en route, avec les mêmes jeans portés que ce soit à New York ou à Pékin, avec à l'oreille le même portable Mobistar (ou Movistar, la version équatorienne... c'est du pareil au même), le repas Chinois ou le Fast Food au "hamburger" !

Toutefois, et c'est cela le plus important, le travail communautaire de l'équipe du Père Pierrick (comme beaucoup d'autres le font dans d'autres villages en Bolivie, au Pérou, etc ...) n'est pas inutile. Au moins les jeunes femmes conscientisées ne se laissent plus dominer comme leur maman par le machisme environnant. La dignité et le respect de tous et de toutes sont en marche... rien ne pourra les arrêter !

Pour ceux qui sont intéressé(e)s par ce genre de tourisme communautaire et écosolidaire, la maison ou j'ai été hébergé pendant 4 jours s'appelle "Quilla Pacari" ("lune qui se lève" en Quichua), les renseignements sont disponibles, en français et en espagnol sur le site: www.ahuana.com très intéressant... même si vous ne comptez pas voyager dans ce pays !

Alausi et son fameux train des Andes

Le mardi 26 mai, repos pour le vélo. Je pars en randonnée le long d'une voie de chemin de fer désaffectée reliant Quito à Guayaquil. Une prouesse technique pour ceux qui ont construit ce chemin de fer à travers les Andes équatoriennes à la fin du 19ème siecle. 

Un peu après la ville d'Alausi, ils se sont buttés à une montagne infranchissable appelée le nez du diable ("Nariz del Diabo"). Ils ont "contourné" l'obstacle par un "zig-zag" de plusieurs tronçons parcourus successivement en marche avant et en marche arrière. Helas, plusieurs ouvriers y ont laissé la vie dans ce chantier !

Logement dans un garage

Le mercredi 27 mai, la route parcourue en quittant Alausi était tellement pentue que je n'ai pu rallier la ville de El Tambo avant la tombée de la nuit. A Zhud, petit "pueblo" à l'intersection des routes vers Cuenca, Quito et Guayaquil, pas le moindre petit hôtel.

Une famille m'a proposé de passer la nuit dans un garage. Pas de problème... puisque j'ai un matelas autogonflant et un sac de couchage "basse température". Le seul problème c'est que j'étais à quelques mètres de deux routes importantes. Les bus et les camions ne cessant de rouler que de 2 à 4 heures du matin... je n'ai donc dormi que d'un oeil ou d'un demi !

Le site Inca de Ingapirca

Le jeudi 28 mai, temps exceptionnellement ensoleillé pour la visite du site Inca le plus important d'Equateur construit sur un site préincaique qui était déjà sacré pour les Canari, population habitant cette région avant l'invasion des Incas. 

Le temple du soleil construit au moyen de pierres sans mortier sur une plate forme ovale a été restauré d'une façon remarquable. A cet endroit se déroulaient des cérémonies hautes en couleurs dignes de la BD de Tintin. Apres la visite de ce site, j'ai parcouru une partie du chemin de l'Inca venant du Nord.

Congé pour le vélo ce dernier samedi de mai

Déjà un mois que nous (avec le vélo, je ne suis pas seul !) roulons. Aussi, ce samedi, repos complet pour lui ... dans la buanderie des Soeurs de l'Ascension, près de la ville de Azogues, chez qui j'ai trouvé "une bonne table" et un bon lit pour un sommeil réparateur. Ce samedi accueil chez Cécilia et José Velez de Gualaceo qui ont vécu en Belgique il y a quelques années déjà.

Et à la semaine prochaine pour d'autres nouvelles.

Léon