Du mercredi 12 août au samedi 15 août 2009

Visite d'Ayacucho

Fondée par les Espagnols en 1539, Ayacucho fut marquée dans les années 1980 par l'épisode sanglant et violent du mouvement de guérilla du "Sendero Luminoso", aujourd'hui démantelé.

Doté de nombreuses églises (une pour chaque année de vie du Christ parait-il) et de demeures coloniales, Ayacucho a beaucoup de charme. 

Un peu de repos avant de prendre la route de Cuzco.

Musée de la mémoire

Très intéressant le musée de la mémoire, mis sur pied par l'ANFASEP, l'Association Nationale des Familles des Séquestrés, Détenus et Disparus du Pérou. 

Pour que ne soit pas oublié la sinistre époque ou guérilleros et militaires pratiquaient séquestrations, tortures, viols, assassinats, violences indignes et inadmissibles. Pour que cela ne soit pas effacé de la mémoire des générations futures. 

J'y ai ressenti une atmosphère semblable à celle des lieux visités lors de mes voyages précédents : les camps de Buchenwald, Auschwitz, le musée de la libération à Riga en Lettonie. 

Ci-dessus la photo du monument devant le musée représentant un fusil brisé, symbole de la non-violence.

A la découverte de très grandes fleurs

Ayant appris qu'il n'y avait pas de route "sûre et pratiquable" entre Vilcashuaman et Cuzco, j'ai décidé de modifier mon plan et de visiter la région au moyen des transports en commun, le vélo et les bagages restant dans la cave de l'hôtel ou j'avais dormi deux nuits à Ayacucho.

Levé à 3 heures du matin pour ne pas rater le départ du véhicule à destination de Vischongo, parti effectivement à 5h30, une fois que tous les sièges (y compris les strapontins) eurent été occupes. 

Traversée d'une région splendide que je redécouvrirai en partie, plus lentement et un peu moins cahotiquement la semaine prochaine, à vélo.

Jeudi 13 août : une journée entièrement consacrée à une ascension dans la montagne à la découverte de la Puya raimondii

Cette broméliacée géante est considérée comme l'une des plus anciennes espèces végétales du monde. Elle est une sorte de rosace immense, hérissée de pointes et dotées de longues feuilles dures et cireuses. 

Très rare, il lui faut 100 ans pour atteindre la hauteur de deux mètres. J'en ai photographié une très grande (voir la photo ci-contre sur laquelle je parais "petit" à côté d'elle). Il est très rare d'en voir une en fleurs (documentation : guide "Lonely Planet").

Redescendu dans la vallée, dans le village de Vischongo, les fanfares étaient déjà en route (depuis le matin) pour la fête du 15 août. 

Mais la musique nocturne ne m'a pas empêché de bien dormir dans un gîte tenu par une dame très sympa en contact avec des Belges travaillant à Ayacucho dans un foyer pour enfants.

Visite de Vilcashuaman, "Faucon sacré" en langage des Incas

Considéré comme le centre géographique de l'empire Inca, Vilcashuaman a perdu ses vestiges précolombiens, les envahisseurs se servant des bases des temples Incas pour asseoir leur églises, non contents d'imposer leurs culture et religion importées. 

Arrive tôt ce 14 août dans cette ville où les rues portent encore des noms Incas, j'ai eu l'occasion de parler avec un professeur donnant un cours "in sitio" a ses élèves dans le périmètre de la pyramide à cinq niveaux, au sommet de laquelle trône le double siège de l'Inca. Le professeur m'a demandé s'il y avait de telles constructions en Belgique. Je ne crois pas de la même époque, à moins que les citadelles ?

Très sympas les gens ici. Santiago, un monsieur d'un âge respectable m'a donné des explications sur le site Inca du Temple du soleil, jadis superbe parait-il, devenu le sous-basement de l'église paroissiale.

Retour à Ayacucho ce 15 août

Apres avoir assisté aux feux d'artifices de la veille de l'Assomption dans le village de Vischongo et à la procession de la Vierge, j'ai repris la route d'Ayacucho dans un mini-bus Toyota. De nouveau, nous avons découvert des panoramas splendides, et frôlé des ravins de plusieurs centaines de mètres, merci aux talents du chauffeur !

Demain dimanche 16 août (anniversaire de mon petit-fils Aubin), je repars d'Ayacucho, le vélo chaussé des pneus "Marathon XR" en prévision de la route empierrée qui nous emmènera à Cuzco. Il me faudra grimper de nouveau à 4.100 mètres, je ne sais pas le temps que je mettrai. 

Il n'y a pas d'hébergement ni de magasins sur un long tronçon, il faudra demander l'hospitalité dans les rares villages et prendre des provisions. Si vous n'avez pas de nouvelles de la Transandine momentanément, sachez qu'il n'y a pas partout des cybers-cafés. Ne vous inquiétez-pas, même silencieux, je ne suis pas "disparu" !

Léon