Chers amies et amis,

Je reprends la suite du récit de mon voyage ce 8 février 2015 depuis la ville de Mbeya où je suis arrivé ce soir après une longue journée de 115 kms marquée par la pluie.  Encore 113 kms et j'entre en Zambie par le poste frontière de Tunduma pour ceux qui me suivent sur "google map" .

Précision et questions concernant le parc national visité et les animaux.

Dans le message précédent, j'ai oublié de vous donner le nom du parc où j'ai failli rencontré des simbas : c'est le Mikumi.  André Etchelecou, Chantal Donceel, Alain Carpiaux et bien sûr Jacques Trépant, mon ancien professeur de français, précisent dans leur message qu'il s'agit bien de phacochères, les cochons africains (j'avais quelque peu écorché leur nom ... en parlant de "phagostères" ... au point que j'ai semé le trouble dans un premier temps chez le dernier cité, qui me parle de "phagochères")!  

Ceci dit, j'aimerais savoir quel le nom de l'animal qui se trouve photographié avec un impala au coucher du soleil et dont vous avez la photo incluse ci-après ?  Par ailleurs  quel est le nom de cet autre animal qui est venu manger les spaghetti renversés au barbecue de la plage du lac Tanganyika, la veille de mon voyage en train et dont voici également la photo que j'ai prise au flash ?

Question 1.JPG

Je joins une photo d'un simba, piquée sur le site du "Stanley Camp Tanzania" ... attention, si un jour vous passez par là à vélo, ne cherchez pas à vexer la gérante : louer un véhicule !  Elle fut quand même sympa avec moi.  Si j'ai bien compris, c'était la première fois qu'un gars débarquait à vélo chez elle .. c'est-à-dire dans son "camp" !

Question 2.JPG

Le Roi "Léon" ... pardon Simba !

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Suite des aventures de Léon au pays des baobabs

Je suppose qu'il est inutile de vous préciser que ce ne sont pas des animaux !  Ces arbres magnifiques ne poussent pas seulement à Madagascar (avec la célèbre "allée des baobabs" située près de Morondava, inoubliable surtout au coucher du soleil) mais aussi en Tanzanie.  J'ai eu le privilège de planter ma tente entre deux de ces énormes arbres, dans le camping "des crocodiles" tenus par deux frères très sympas.  C'est leur beau-frère, un Allemand prénommé Frank qui a fondé ce camping avec leur soeur.  Le soir, ils m'ont préparé un repas délicieux avec du riz et du poulet (un peu mieux musclé cette fois) et notamment des tomates avec de l'huile d'olive italienne.
 
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A propos des baobabs, que j'ai pu admirer - avec des feuilles à cette époque de l'année - durant des dizaines de kms dans cette région avant d'arriver à Iringa, voici une blague ramenée de Madagascar (en mai, dans ce pays, les baobabs n'ont plus une seule feuille) : "Dieu était si fier d'avoir créé ce bel arbre qu'est le baobab, que le diable voulu prendre sa revanche : celui-ci le déplanta, le retourna, les racines vers le ciel ... car, de cette manière, il peut à présent l'admirer depuis le centre de la terre - l'enfer - son lieu présumé de résidence !"

De "lodge" en "lodge" et de  "guest house" au camping

P1090453.JPGCe jeudi 5 février, une petite route caillouteuse m'emmène à Kisolanza, un endroit superbe où il y a une "old farm" et la possibilité de camper ... en installant la tente sous un toit traditionnel de paille.  Il est possible aussi de cuisiner soi-même sur feu de bois ... option que j'ai choisi; cela me permet de varier un peu le menu par rapport aux auberges et restaurants trouvés au bord de la route.

A l'école avec une houe à l'épaule ... et le souvenir de Julius Nyerere, ancien Président de la Tanzanie.

Surprise ce matin, certains des élèves rencontrés sur le chemin de l'école, portent une houe à l'épaule.  En Tanzanie, le travail de la terre s'apprend dès le plus jeune âge.  Dans les champs, je constate que les enfants aident les parents.  

Il me semble qu'en Tanzanie, il y a plus d'hommes qui aident les femmes aux lourds travaux des champs, qu'au Burundi.  Dans ce pays en revanche, il me semble y avoir vu plus d'hommes en train de "ne rien faire" dans les villages.  Mais il est difficile de comparer deux pays avec des densités de population diamétralement opposées et une situation de chômage catastrophique dans ce Burundi surpeuplé.
 
En Tanzanie, le portrait de Julius Nyerere, le père de la Tanzanie indépendante (1961), est en bonne position à côté de celui du Président actuel, dans les administrations et même sur l'arrière des bus.  Julius Nyerere, cet instituteur qui poussa les campagnes à s'organiser en  "Ujamaa" à l'image de la société villageoise traditionnelle.  Ce socialisme à l'africaine, nos professeurs d'université, dans les années 1970, nous le présentaient comme une solution idéale pour ce continent ... j'aimerais savoir ce qu'il en est advenu actuellement, à un moment où la Tanzanie, comme tant d'autres pays, subissent les contre-coups de la mondialisation et de l'expansion du néo-libéralisme.  Impossible pour moi qui ne fait que de passer sur la nationale, de vérifier sur place. Si l'un ou l'autre lecteur avait une réponse éclairante, ce serait génial de la communiquer aux autres, via mon site de voyage.

Pas d'agressivité

En tout cas, je ne ressens pas d'agressivité dans ce pays; les hommes et les femmes croisés me saluent et ils sont surtout fous de joie lorsque je leur dit "Jambo !" (bonjour), un des rares mots de swahili que je connaisse. Quant au mot "merci", c'est facile: "à santé !"  Certains chauffeurs de poids lourds, me font des signes d'encouragement (un coup de klaxon sympa, un pouce levé par exemple).  

Les enfants aussi accourent vers moi ou crient "muzungu" depuis leur maison en paille ou en adobe. Quant aux policiers, ils sont sympas ... surtout leurs collègues féminines : un jour, deux police-women m'ont arrêté, non pas pour contrôler mes papiers mais pour me demander des informations sur mon voyage ... à vélo, près duquel elles ont accepté de poser pour la photo !

Les dangers de la route

Ce dimanche matin, une dizaine de camions sont arrêtés aurprès de celui d'un collègue victime d'un accident mortel durant la nuit.  Le chauffeur est encore  vraisemblablement prisonnier dans la cabine complètement écrasée.  Métier très dangereux  ... avec aucun jour de répit : même le dimanche, le trafic camion n'est pas interdit en Tanzanie.  En Belgique et dans les autres pays de l'UE, une législation oblige les employeurs à respecter le repos dominical (avec des exceptions pour les transports frigorifiques) ... pour combien de temps?  Si le traité Tafta est adopté, less lobbies des grandes firmes de transport pourraient obliger les gouvernements à réviser leur législation pour que nous adorions encore plus le dieu "Business" ... sept jours sur sept ... à moins de réagir, ce que font des militants du groupe Roosevelt (en France www.collectif-roosevelt.fr).

Des photos comme à chaque fois !

Dans les photos jointes,  un magnifique lever de soleil sur la rivière traversant la ville Tanzanienne d'Iringa ... photo prise à 6h15, alors que j'avais déjà pris la route afin de bénéficier au maximum des heures fraîches de la journée.  Photos également des baobabs, des fruits ou des sacs de charbon de bois en vente au bord de la route. ...  Et bien sûr des sourires d'hommes, femmes et enfants ... heureux, cela se voit !

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Merci pour vos nombreux messages (dont un reçu de Lituanie) ! Le prochain, ce sera dans x jours (chiffre toujours aléatoire) ... en Zambie.

Léon Tillieux