Odyssées vers le Sud

Aller au contenu | Aller au menu | Aller à la recherche

Transandine › Transandine 2013

Fil des billets

jeudi 30 mai 2013

Transandine 2013 n°5: Le nouveau film à ne pas manquer : " Retour dans les Andes " 2013

Col El Laco sous la neige.JPG

En janvier et février de cette année 2013 au cours de laquelle il fête ses 65 ans, Léon Tillieux de Faulx-les-Tombes est reparti à vélo pour continuer à réaliser son vieux rêve de traverser la Cordillère des Andes, sans nulle autre assistance que sa volonté d’arriver au sommet de cols de plus de 4.000 m et en comptant sur le soutien moral des gens rencontrés et de ses amis via courriel.  En 2009 il était parti de Quito en Equateur jusqu’au Tropique du Capricorne en Argentine, soit 7 mois pour 7.000 km.  Cette année 2013, il est reparti de Salta dans le Nord de l’Argentine jusque Santiago capitale du Chili, soit près de 3.000 km.  

De ce voyage un film a été réalisé par Philippe et Michel de Ville :

dimanche 3 mars 2013

Transandine 2013 n°4: De Taltal à Santiago - fin de la traversée des Andes 2013

Fin de la traversée des Andes 2013

Constraste Santiago.JPGCe jeudi 28 février 2013 en fin de matinée, avec une très grande joie que vous pouvez deviner, je suis arrivé à Santiago, capitale du Chili, avec plusieurs jours d'avance sur le programme que je m'étais fixé en 2012. 

Tout s'est bien passé, pas de difficultés majeures, pas d'ennuis techniques (aucune crevaison) durant ce périple long de 2.738 km pour 42 jours de vélo, soit une moyenne journalière de 67,6 kms et une moyenne horaire de 10,3 kms... et pas une goutte de pluie depuis la mine de fer au Chili où j'avais passé la nuit, le 21 janvier dernier !

Un retour anticipé

Dans mes calculs préparatoires, je tablais sur une avancée journalière moyenne de 50 km. A partir du moment où je me suis rendu compte que souvent le vent de face, venant du Pacifique, se levait à partir de 12 heures, j'ai décidé de partir très tôt en me levant à 5h du matin et de démarrer à 6 heures avant même le lever du jour... Ce qui m'a permis d'avancer plus vite et en me fatiguant moins ! Donc me voilà déjà arrivé et bientôt rentré en Belgique !

Retour sur la dernière étape : de Taltal à Santiago

Fin d'une longue traversée du désert, traversé de vallées très vertes chargées de fruiticultures 

Je vous avais quitté à Taltal, jolie petite ville au bord de l'océan Pacifique en vous envoyant mon troisième message le 8 février dernier. Depuis je vous ai laissé sans nouvelles... me trouvant pour quelques jours encore dans le désert Chilien. Pendant une semaine, j'ai longé la mer en prenant une route parallèle à la Ruta 5, la Panaméricaine. 

Ce n'est qu'en arrivant à Huasco que j'ai retrouvé de la verdure : des arbres, des plantations, des fruits ! Particulièrement dans la vallée de l'Elqui d'ou partent les succulents raisins de table chiliens que nous trouvons dans nos supermarchés en Belgique.

Rencontres de cyclistes randonneurs longue distance

Nuit sur le balcon des Andes.JPGAu bord de la mer, le 10 février, je m'étais arrêté pour manger du poisson délicieux de l'Atlantique, quand un couple de Suisses s'approchèrent de moi en me disant qu'ils voyageaient aussi à vélo. 

Coïncidence, Stefan avait traversé le col de Sico, il y a quelques années et avait logé dans le bureau des douaniers chiliens... ceux-là qui m'avaient chauffé de l'eau pour mon repas le dimanche 20 janvier quand je suis passé par ce col... sous la neige. 

Ces deux jeunes Suisses, Sibylle et Stefan venaient de boucler un périple passant par le col de San Francisco (4.726 m) entre le Chili et l'Argentine... une merveille selon nos deux amis qui chaque année prennent du temps pour prendre distance par rapport à la course folle que nous menons pour notre travail, que ce soit en Suisse, en Belgique... pour, comme les latinos-américains, prendre le temps de vivre. 

Il est vrai que lorsque l'on voyage à vélo, on prend le temps non seulement d'admirer, mais de rencontrer les gens, etc.... cela je vous l'ai déjà dit en long et en large.

Il ne sont pas légion ceux qui circulent à vélo à travers les deux Amériques... surtout d'un bout à l'autre. Lors de la Transandine 2009, j'avais rencontré un Argentin qui avait mis 4 ans pour rejoindre l'Alaska jusqu'à la Terre de Feu... il se faisait parrainer pour les villages d'enfants SOS. Dans l'autre sens non plus, de Ushuaïa (l'extreme-sud de l'Argentine) jusqu'en Alaska, il ne doit pas en avoir beaucoup.

Avec Mauro Italien.JPGLe 12 février, j'ai eu la chance d'en croiser un jeune italien, Mauro, juché sur un vélo de course, comptant rallier les deux extrêmes des Amériques en quelques sept mois... ce qui devait lui faire environ deux cent kms par jours. Il n'emprunte que les routes macadamisées (ex. la Panaméricaine). 

Il arbore un grand drapeau et cherche des sponsors en faveur de la lutte contre le diabète ainsi que pour soutenir un orphelinat au Mexique

Tout content le Mauro que je parlais italien ! Il connaissait même une ONG pour laquelle j'avais travaillé pendant l'été 1970 en Sicile : "Mani Tese" (mains tendues). Pour ceux qui veulent en savoir plus ils peuvent aller voir son site.

Avec Neerlandais.JPGQuelques jours plus tard, ce sont deux jeunes Néerlandais que je croisais. Ils venaient de Ushuaïa comme Mauro mais comptaient s'arrêter en Colombie... c'est déjà pas si mal. Ils avaient été enchantés de la traversée du col "del agua negra" (4.779 m) entre l'Argentine et le Chili

J'ai été frappé par le peu de bagages qu'ils avaient avec eux. C'est ce qui explique la vitesse avec laquelle ils avançaient... vous verrez plus loin que j'ai suivi leur façon de voyager.

"Pour un arpent de terre"

Machine 1.JPGUn jour quelle surprise de voir abandonnés dans une propriété au bord de la route, une ancienne machine à battre le grain et une ancienne machine à vapeur destinée à actionner la première. 

En admirant ces anciennes machines, je n'ai pas pu m'empêcher de me remémorer deux romans écrits par Claude Michelet : "Pour un arpent de terre" ou l'on décrit le travail de ces fameuses machines (fabriquées en Angleterre) et le tome II intitule "Les promesses du ciel et de la terre" relatant la guerre du Pacifique de la fin du 19ème siecle dont je vous avais parlé dans un message précédent.

Un dernier défi pour la Transandine 2013... fier de porter bien haut les couleurs du "coq wallon" !

A la Serena, je devais en principe être hébergé par l'Evêque du coin, ami de Edouard Brion, avec qui j'étais allé en Palestine en décembre dernier. Mais voilà, c'était les vacances et Monseigneur était parti dans son "Castelgandolfo" chilien... je suppose que lui - à l'inverse de Benoit XVI - reviendra pour continuer son travail.

Dès lors, je me suis mis en route plus tôt vers Santiago sans avoir l'opportunité de vous envoyer de message car je me retrouvais de nouveau dans la nature... avec deux alternatives :

  • soit je continuais la Panaméricaine qui longe la côte et qui est constamment chargée de voitures et de camions;
  • soit je prenais des chemins de traverses via une ancienne route appelée "longitudinale" qui était utilisée déjà au temps de la colonie avant que la "Panam" ne soit construite : entre Vicuna et San Felipe

Dure montee.JPGIl s'agissait d'un véritable défi. Les amis Suisses m'avaient averti que c'était très beau... mais très, très dur. 

Après deux premiers jours au cours desquels je parvins à hisser mon vélo et mes 40 kgs de bagages au sommet du fameux col de Hurtado (voir photo en annexe), je pris la sage décision d'expédier un sac avec 12 kgs de bagages inutiles (vêtements pour la haute montagne, etc) via la compagnie de bus jusque San Felipe, à 75 km de Santiago.

Le long d'une ancienne ligne de chemin de fer

Entre Illapel et Cabildo, la route suit le trace d'une ancienne ligne de chemin de fer, ouverte au début du 20eme siècle et abandonnée il y a plus de 50 ans. L'avantage de ce parcours c'est que les pentes ne sont pas très fortes et cela permet d'admirer davantage le paysage. 

Tunnel 1912.JPGSur le trajet plusieurs tunnels avaient été creusés dans les années 1910-1912. Ils sont actuellement ouverts aux voitures... et aux rares cyclistes qui passent par là. 

Bref un véritable RAVeL chilien... pas encore si bien aménagé que chez nous bien sur, mais avec le temps... !

Changement de mode d'hébergement

Tout au long de la première partie de la Transandine 2013, étant donné que j'étais dans un désert, je plantais ma tente le soir, je n'étais jamais dérangé, j'avais tout l'espace pour moi... à condition de ne pas empiéter sur le territoire des compagnies minières, les seuls occupants de cette partie Nord du Chili. 

Il n'y avait aucun concurrent : le désert d'Atacama, un véritable désert comme je vous l'ai déjà dit, il n'y a aucun moustique bien sur, mais pas de fourmis ni d'autres insectes qui viennent vous importuner.

En revanche dans la région très verte renommée par les raisins de table exportés dans nos pays, toutes les parcelles sont privatisées à gauche et à droite de la route. 

La première nuit, je m'étais risqué à planter ma tente au bord d'un chemin apparemment privé ou privatisé... quand je fus réveillé vers minuit par deux gardiens (juchés sur leur monture dont les sabots m'avaient réveillé) qui me prièrent de décamper sur le champ. J'ai continué la nuit au bord d'un champ de salades, je n'ai plus eu le courage de remonter la tente... j'ai dormi à la belle étoile, tout heureux de pouvoir admirer la voute céleste. Au petit matin, les ouvriers agricoles ne sont pas venus me déranger !

Vallee raisins.JPGLes jours suivants, je demandais à pouvoir planter ma tente, soit dans un exploitation de séchage de raisins, soit dans un terrain rempli de camions et autre matériel. 

C'est ainsi que le dimanche 17 février j'ai fait la connaissance de Gabriel, ancien exilé Chilien en France pendant 12 ans et tout heureux de parler Français avec moi.

Il est gardien de nuit pour une entreprise de construction. Le matin, il était tout heureux de m'accueillir chez lui, dans sa petite maison, de m'offrir, lui et son épouse parlant Français également, un délicieux petit déjeuner... et une douche chaude. 

Les autres nuits, j'ai planté la tente dans une propriété de producteurs de raisins. Accueil sympathique autour d'un bon potage ou tout simplement en me disant que je pouvais manger du raisin... le bon raison de table, plein de soleil.

Un soir, alors que le vent du large de l'océan Pacifique, s'était levé, il m'était impossible de monter la tente... quand j'ai eu la chance de pouvoir passer la nuit dans un local du Syndicat de pêcheurs d'un petit village de pêcheurs... des gens très courageux et accueillant de surcroit. Merci à ces travailleurs qui risquent leur vie la nuit dans des conditions pas toujours faciles ! 

Dernier jour vers Santiago via un tunnel

Camionette pour cyclistes.JPGMercredi 28 février, levé très tôt avec départ avant 6h. Une longue montée de 9 km avant d'arriver au tunnel de xxx. 

Là, surprise, un homme m'arrête et m'invite à monter dans une camionnette, véhicule qui reste en permanence à l'entrée du tunnel pour transporter les cyclistes, leur vélo et leurs bagages de l'autre côté du tunnel trop étroit et sans bande d'arrêt d'urgence. 

En effet, sur sur chaque côté de la route à deux bandes ainsi que sur les autoroutes - ou la police permet aux cyclistes de circuler même s'il y a une panneau contredisant cela à l'entrée - il y a une bande "d'emergenzia". 

Dans le tunnel, il n'y en a pas. D'ou le service (gratuit) de transport des cyclistes dont j'ai bénéficié. Dans ce pays, le Chili, il y a des choses qui surprennent, dans l'organisation et la précision. Mais tout n'est pas aussi parfait. 

De toute façon, je puis dire que, parmi les pays Latinos, celui qui ressemble le plus à nos pays Européens de culture latine, c'est bien le Chili. Au Pérou, en Bolivie... et au Brésil (que j'aime particulièrement), c'est différent. Les Chiliens sont sans doute moins "chaleureux" que les Brésiliens... mais j'ai j'a été souvent bien accueilli. 

cela diminue.JPGDe l'autre côté du tunnel, il me reste une petite cinquantaine de kms, tout en descente si bien que j'arrive très tôt à Santiago

Devant me rendre à la place Nunoa, j'ai trouvé facilement ma route dans une ville ou en général le code de la route est respecté. En entrant, j'ai suivi l'avenue de l'indépendance me disant que cela devait être une avenue importante de cette ville énorme (7 millions d'habitants)... elle m'a mené directement au centre, à l'ancienne gare Mapucho.

De là en demandant quelques fois mon chemin (7, 8 fois peut-être) et sans disposer de carte de la ville, je suis arrivé à la place près de laquelle se trouve l'appartement de René, un ami de Dominique, un ami namurois ayant travaillé au Chili. 

Cet ami, René, est parti temporairement au Mexique pour le travail et m'a ouvert son appartement pour les quelques jours que je compte y passer. Première chose à faire: changer la date de mon retour initialement prévu le trois avril.

Retour anticipé en Belgique

Velo pour avion.JPGC'est donc le jour où Benoit XVI mettait fin à son "pontificat" et s'envolait vers Castelgandolfo, que j'arrivais à Santiago et que j'écourtais mon séjour au Chili. Vous me direz il n'y à rien à comparer - l'un voyage en hélicoptère, l'autre à vélo - ceci dit, je rentre donc déjà en Belgique ce mercredi 6 mars 2013 à 22h15 par le vol IB 3208 en provenance de Madrid

Celles et ceux qui veulent venir m'accueillir peuvent le faire si le coeur leur en dit... je pense spécialement à mes supporters habitant la région de Bruxelles. Je peux vous dire qu'il y aura de la joie dans l'air spécialement du côté de Jambes... tout comme dans mon coeur d'ailleurs !

Conclusions

Pourquoi se donner de la peine pour grimper dans les montagnes - et surtout quelles montagnes ces fameuses Andes - par des cols impossibles avec une charge qui écraserait un mulet... telle est la question que certains pouvaient ou pourraient se poser en me voyant pousser sur mes pédales alors qu'il suffirait de toucher du pied une pédale d'accélérateur de voiture ? Et bien j'ai eu tout le temps de réfléchir pour répondre à cette question et encore à bien d'autres questions tout au long de ce qui fut une longue traversée de désert. 

En me lançant dans cette aventure, je ne me rendais pas compte que le Nord du Chili que j'entreprenais de traverser était un désert à ce point aride... et vide. Pourtant, c'est en traversant ces étendues de pierres et de sable que j'ai découvert toutes les richesses qui nous habitent en commençant par celles de notre propre intérieur. 

Plus particulièrement cette année, j'ai découvert en moi une force extraordinaire qui me poussait à aller jusqu'au bout du rêve qui m'habitait depuis longtemps. Au delà de la santé physique dont j'ai pu bénéficier tout au long de ces 7 semaines, c'est de nouveau le mental qui m'a aidé à dépasser tout risque de découragement. Le fait qu'il y avait peu de rencontres possibles dans cet univers, m'a permis d'investiguer davantage au sein de moi-même et de m'émerveiller de ce qui comble ma vie en terme de relations avec les autres et particulièrement avec ceux et celles que j'aime. 

Par ailleurs, en terminant cette traversée andine, j'ai la très grande satisfaction et la très grande fierté de vous dire que nombreux furent ceux et celles que j'ai rencontrés - et parmi eu particulièrement des jeunes - qui étaient en admiration devant le fait que cet "exploit" je pouvais le faire à 64 ans. Ceci dit en ce qui me concerne, je ne compte pas m'arrêter - plus en Amérique du Sud - mais dans des pays comme l'Arménie, l'Azerbaïdjan, le Kirghizistan, etc. Ce sera toutefois pour des séjours plus courts, d'un mois maximum. 

Je ne puis oublier les multiples petits gestes destinés à m'encourager - le coup de klaxon ou l'appel de phares des automobilistes, des camionneurs; ceux qui prenaient la peine de s'arrêter pour s'enquérir de ma destination, si je n'avais besoin de rien. 

Des grands gestes comme l'accueil pour une nuit... et même des plus petits mais aussi importants comme "la gorgée d'eau" proposée par une touriste qui n'avait que sa gourde à offrir, l'assiette de pâtes et de haricots offerte par une femme de pêcheurs qui me répondait qu'il n'y avait un restaurant qu'à 35 km de là, mais qu'elle pouvait me donner ce qu'elle avait; ou encore l'énorme grappe de succulents raisins offerte par un producteur alors que je m'étais arrêté au bord de la route pour manger un peu. 

Tous ces gestes de partage que je ne pourrai oublier tout comme les encouragements que vous m'avez exprimés via courriel. Qu'ils et que vous en soyez remerciés... !

Amis de Dominique Santiago.JPG

Suite de la Transandine 2013... en photo et en film

Un film sur la Transandine 2013 est déjà prévu... vous serez informés. Un livre-photos est également en projet. Si cela vous intéresse répondez-moi par retour du courriel (un clic suffit, pas besoin d'aller acheter un timbre comme au temps passé... ne remettez pas à demain). Sachez simplement que le prix baisse en fonction du nombre d'exemplaires imprimés. 

A bientôt... dans quelques jours... au plaisir de vous revoir !

Leon Tillieux à Santiago

vendredi 8 février 2013

Transandine 2013 n°3: De San Pedro de Atacama à Taltal sur l'océan Pacifique au Chili

Chers amies et amis de la Transandine,
 
J'espere que vous ne souffrez plus trop du froid ... voici des nouvelles du Chili qui vont sans doute vous réchauffer un peu les esprits... ou le coeur.

Quatre jours de visite dans la région de San Pedro de Atacama au Chili

Les Geysers de El Tatio

Après avoir consacré la première journée à un peu de repos, à l'envoi du message numéro 2 et des photos que vous avez appréciées semble-t-il, je suis parti samedi 26 janvier à 4 heures du matin pour visiter, avec une agence, un des sites de geysers les plus grands du monde: les geysers de El Tatio. Malgré la température négative, il fut très agréable de se baigner en plein air dans de l'eau chaude et même de plus en plus chaude au fur et à mesure que l'on se rapproche de l'orifice par laquelle l'eau sort du coeur de la terre.

La vallée surprenante de la lune

Vallee de la lune D.JPG

Le soir, avec Yves, un Francais qui circule à moto partout en Amérique du Sud, je suis allé visiter la vallée de la lune. En premier lieu les cavernes dans une roche constituée de sel principalement.  Ensuite au moment du coucher du soleil, nous avons grimpé sur une très haute montagne pour admirer la fin du jour et les couleurs de ce site extraordinaire. 

La lune est venue pointer son nez juste à côté du volcan Lincancabur qui domine le salar d'Atacama. Vous jugerez de la beauté de ce spectacle en regardant les photos jointes.

Yves a conduit sa moto modérément tenant compte du fait que je ne suis presque jamais monté sur un tel engin !  Merci à cet ami de m'avoir emmené dans ce site extraordinaire... et d'avoir pu laisser ma monture "sans moteur" se reposer un peu au camping. 

Dimanche 27 janvier : un volcan haut de 5.590 m, un fameux Lascar !

La nuit du 26 au 27 janvier fut très écourtée dû au fait que les voisins du camping ont parlé, chanté et rigolé... jusqu'au moment où il était temps de me lever (vive le camping sauvage dans une nature sans rigolos qui vivent la nuit plutôt que le jour) !  

Avec un guide très compétent et trois autres compagnons de randonnée (Emily, une jeune Etasunienne, travaillant dans un parc naturel en Oregon ... en se présentant, elle m'a dit ne pas savoir où se trouve la Belgique ... comme Georges Bush parait-il ... moi non plus, je ne puis préciser où se trouve l'Oregon, un jeune Australien et Leonardo, un jeune Chilien), nous avons en premier lieu admiré les couleurs turquoises de la lagune de Lejia avant de commencer à monter à partir de 4.900 m. Le guide s'arrêtait de temps en temps pour que nous puissions reprendre notre souffle. 

Après la première moitié de l'ascension, je m'arrêtais sans que le guide ne le fasse... mes compagnons qui me suivaient ne demandaient pas mieux, me semble-t-il !  Après trois heures d'ascension, nous sommes arrivés au bord du cratère: spectacle incroyable de voir cet immense trou où l'on devine le coeur de la terre;  quelques fumeroles nous révèlent que là en dessous cela doit bouillonner tant et plus ! 

Volcan Lascar B.JPG

Le vent ne nous empêche pas de nous jeter dans les bras les-uns les-autres, laissant éclater notre joie. Restent 40 minutes pour arriver au sommet : 5.590 m au dessus du niveau de la mer, ce qui représente la hauteur du Mont Blanc (le plus haut sommet d'Europe) plus la hauteur du Signal de Botrange calculé depuis Ostende !

Là, le vent redouble d'intensité et de nouveau, nous laissons éclater notre joie. En ce qui me concerne, pas de mal de tête, pas de crampes, une bonne résistance au froid grâce aux sous-vêtements en laine de mouton de Nouvelle-Zélande... ce que je vous recommande si vous souffrez du froid en Belgique !

Dans les yeux du salar

Les yeux du Salar.JPG

Lundi 28 janvier, dernier jour de repos à San Pedro de Atacama, je pars très tôt avec le vélo vers la lagune de Cejar où il est possible de se baigner... et de flotter vu la très forte densité de sel.  Un peu plus loin, bain dans les "ojos del salar", c'est-à-dire dans les yeux du salar. 

Un groupe de touristes français s'intéresse à mon périple à vélo ... et me ravitaille en eau et en brochettes de fruits sortant tout droit du frigo box.  Comme cela fait du bien le partage... quant il fait près de 40 degrés !

Rencontre inattendue avec André Etchelecou des Pyrénées

Le dernier soir, une heure de rencontre et d'échanges d'expérience avec ce professeur émérite de l'université de Pau... converti au vélo longue distance et à l'escalade de volcans ! J'ai eu connaissance de ses périples à velo grâce au "forum des voyageurs" sur Internet. Grâce à lui, j'étais au courant des difficultés de la traversée du col de Sico entre l'Argentine et le Chili avant de prendre la route. 

Rencontre avec Andre Etchelecou.JPGPendant cet échange, nous avons mis en commun les souvenirs de la traversée de l'Ouzbekistan et nous avons parlé de projets futurs comme le Kirgizistan (pour moi) ou encore le Tibet (pour André). 

Nous nous sommes donnés rendez-vous dans les Pyrénées pour un partage plus approfondi de cette passion commune du vélo - longue distance - rencontres des populations.

De San Pedro d'Atacama à Antofagasta

Une très très longue montée précédant une longue descente vers Calama

Première journée terrible pour sortir de la région de San Pedro de Atacama vers Calama. Les amis français m'avaient prévenu : ce sera très très dur... "pars tôt pour éviter le vent !".  

A 7h30 je démarre et de suite me trouve le nez devant cette côte à 10% et plus.  Après le passage de la "Cordillera de sal", je me trouve devant une très très longue montée ... de 26 km.  Je mettrai finalement 8h30 pour arriver au sommet du col, le paso Barros Arana ... soit à une moyenne de 3 km/heure ... je pense que même les baudets auraient fait mieux.

En revanche de l'autre côté, malgré le vent, une très longue descente à près de 20 km heure de moyenne.  

Couleurs nationales belges sur le camping.JPGArrivé au camping de Calama, bien accueilli par un couple très sympathique, jugez-en : à peine arrivé, le mari a hissé le drapeau belge!  Les chiliens sont très friants de défilés, saluts au drapeau, etc. 

Ce jour là, outre le drapeau chilien, flottèrent nos couleurs nationales sur cette terre chilienne... remarquez, j'étais le seul campeur (sous tente) ! 

Sur un mur de Calama, un texte de Pablo Neruda

"Yo llegue al cobre, a Chuquicamata, era tarde en las cordilleras.  El aire era como una copa fria, de seca transparencia."  Traduction : " Je suis arrivé à Chuquicamata, la région du cuivre, il se faisait tard dans la cordillère. L'air était comme un verre de fraicheur, d'une sèche transparence".  

Dans ce merveilleux texte, Pablo Neruda décrit très justement cette région de Calama, riche en minerais, surtout de cuivre mais aussi une région désertique avec un tel degré de sécheresse que c'est un des endroits du monde où il y a la plus grande transparence et donc la plus grande visibilité notamment pour l'observation des étoiles.

Visite de la mine de cuivre la plus grande du monde

Mine de cuivre Chuquicamata A.JPG

Je savais que le sous-sol du Chili contenait de grandes richesses minières mais j'ignorais qu'il y avait une mine de telle importance.  Cette visite au coeur du cuivre chilien me rapelle combien l'histoire de ce pays est liée à ces richesses minières. Fin du 19eme siècle, la guerre du Pacifique (1879-1884) opposa le Chili d'une part, le Pérou et la Bolivie d'autre part.  Combien de combats sur terre et sur mer; combien de jeunes sont morts pour les intérêts économiques des classes dirigeantes de l'époque.

Cette guerre coûta a la Bolivie son accès à la mer... depuis, ce pays ne s'en est jamais remis ! Le Chili occupe toujours ces vastes territoires... désertiques certes mais riches en matières premières dont le cuivre.
 
Par ailleurs, plus récemment dans l'histoire contemporaine, je ne puis m'empêcher d'évoquer le défi qu'Allende s'était fixé, en nationalisant les richesses minières du Chili de façon à pouvoir financer un programme social et de justice pour tous les chiliens. Cela ne pouvait qu'aller à l'encontre des intérêts des maîtres du monde qui, par l'intermédiaire de la CIA, installèrent une dictature terrible : Pinochet allait dominer, écraser, assassiner. Des mères sont encore à la recherche dans cette région de Calama, des restes de leur époux ou de leur fils, exécutés après avoir été torturés. Une part très sombre de l'histoire de ce pays !
 
Je ne puis également qu'établir le lien avec la Belgique qui est en train de perdre un fleuron de la Wallonie en ce qui concerne la sidérurgie et de même, proche de nous également, la région Lorraine de Florange en France.  Comment est-il possible de laisser ces richesses nationales entre les mains de puissants (asiatiques et autres) qui ne se préoccupent aucunement du sort des familles des travailleurs ?  Encore faut-il, si l'on opte pour une gestion par l'Etat des ressources stratégiques, une gestion saine ... plus sérieuse que celle que l'on a réservée à Dexia (l'ex-Credit Communal de Belgique) !
 
Sur le mur de Calama, à côté du texte de Pablo Neruda, il y en avait un de Salvador Allende qui disait : " Quiero insistir que, porque el pueblo es gobierno, es posible que hoy dia digamos que el cobre sera de los chilenos "  traduction " Je veux insister sur le fait que, puisque le gouvernement émane du peuple, à partir d'aujourd'hui nous pouvons dire que le cuivre appartiendra aux Chiliens " - texte du 11 juillet 1971, jour où la mine de cuivre de Chuquicamata fut nationalisée".  J'ose espérer qu'aujourd'hui encore la mine est gérée pour le bien de tous les chiliens.

Traversée du désert d'Atacama... un véritable désert !

Le seul arbre du desert.JPG

Entre Calama et Antogagasta, longue traversée du désert d'Atacama.  Je connaissais le salar d'Atacama, réputé pour sa luminosité ... voilà le désert ... un véritable désert !  

Comme le disait Yves, le motard Francais avec qui je suis allé visiter la vallée de la lune, c'est un véritable désert : pas une herbe, pas une plante, rien que des cailloux et du sable. Au Sahara, il y a toujours ici et la, un troupeau de chèvres ou de moutons, un bédouin qui vient vous saluer.

Ici au Chili, pendant plus de 220 km, je n'ai vu aucune habitation, aucune construction (mises à part les installations minières), aucun paysan ... seulement deux piétons au bord de la route.  Je n'ai vu qu'un seul arbre ... encore fallait-il que lorsque j'ai voulu y faire une sieste en dessous de lui, les ordures et les mouches y avaient élu domicile avant moi !

Baquedano, noeud ferroviaire vers la Bolivie

Une attraction quand même dans le désert d'Atacama, c'est le musée ferroviaire de Baquedano, important noeux ferroviaire de la compagnie de trains qui reliait et relie toujours la ville d'Antofagasta et la Bolivie.  Ligne stratégique en ce qui concerne le transport de minerais ... car si c'est un désert, il y a plein de richesses dans le sous-sol :  cuivre, salitre (mélange de sodium et de nitrate de potassium). 

De Antofagasta à Taltal sur l'océan Pacifique au Chili

Antofagasta, un grand port sur l'océan

Port d'Antofagasta C.JPG

Découverte de bon matin de cette très grande ville du Nord du Chili, port très important, ayant conservé plusieurs bâtiments anciens dont la gare ferroviaire de la FCAB (Compagnie de chemins de fer d'Antofagasta et de Bolivie), le bâtiment des douanes, etc. 

Charmante place avec la tour de l'horloge... où j'ai parlé avec deux touristes allemandes s'exprimant en un français impeccable et s'intéressant à mon périple.

En suivant la route numéro 1 renseignée sur la carte routière éditée en Allemagne, j'avais l'intention de rejoindre la ville de Taltal en suivant l'océan.  Apres quelques kms, je me suis retrouvé sur un sentier qui devenait de plus en plus escarpé... si bien que j'ai pris la sage décision de faire demi-tour et de suivre la Panaméricaine. 

Une nuit passée dans... et en dehors de l'annexe d'une chapelle militaire

Après l'aventure avortée de la route côtière qui n'existe plus, je décide de quitter cette grande ville d'Antofagasta en espérant trouver un endroit calme et sûr pour planter la tente.  En voyant au bord de l'océan une "chapelle militaire", je m'approche et demande au chef des ouvriers en train de rénover l'annexe, si je peux planter la tente à cet endroit.  Celui-ci me répond "bien sûr" et m'invite a installer mes pénates dans l'annexe.  

Après un brin de toilette, bien nécessaire "après la traversée du désert", je m'endors ... sous les yeux de la statue de la Vierge.  Vers minuit, deux militaires viennent, tout désolés, me dire que leur chef leur a rapellé que ce lieu, même s'il est béni ... est territoire militaire ... donc je dois partir.  Apres avoir sorti tous mes bagages et refermé la porte (dont je n'ai pas la clef), le soldats me disent que je peux aller m'installer sur la plage toute proche.

Sur le parvis on est bien.JPGMais se rendant compte que mes nombreux bagages risquent d'attirer du monde, ils reprennent contact avec leur chef, explique la situation au chef ... qui revient sur sa décision : le lieu me redevient "ouvert".  Mais je n'ai pas la clef.  Je propose donc aux soldats qui acquiescent, de passer la nuit ... devant la porte.

Après tout "sur le parvis de l'eglise", on y est aussi bien (un petit clin d'oeil à Jacques Gaillot qui devrait apprécier la mésaventure)... d'autant plus qu'il fait chaud et qu'il n'y a pas de moustiques.

Le lendemain matin au petit réveil, un des soldats est venu s'enquérir, si j'avais bien dormi, si j'avais à manger, si j'avais de l'eau et si personne n'était venu me déranger ... quand même sympas les militaires chiliens !!

Un nouveau désert :  320 km entre Antofagasta et Taltal

Affonso le Brésilien rencontré à San Antonio de los Cobres m'avait averti : " tu devras traverser un désert pendant 400 km.  Il faut prendre de la nourriture car il n'y a aucun moyen de se ravitailler.  Pour l'eau, juste quelques litres.  Quant tu vois ta réserve diminuer... tu fais signe aux camions et aux voitures en agitant une bouteille vide." 

Ce que j'ai fait... et dans les cinq minutes, un camion ou une voiture s'arrêtait :  de l'eau fraiche, des biscuits... et même une grappe de raisins !  Comme quoi dans le désert, la solidarité... je l'ai expérimentée une fois de plus. Affonso quant à lui est arrivé à Potosi en Bolive (selon courriel reçu de lui... la magie d'Internet) !

Une nuit dans un espace réduit réservé à une douche

Le mardi 5 février, alors que je luttais contre un vent fort de face, je vois comme dans un mirage une "posada" ... un restaurant pour routiers. Je n'hésite pas, je demande - outre un bon repas - à pouvoir installer ma tente dans le jardin (plutôt un dépôt de toutes sortes:  vieux camions, objets hétéroclites, etc).  Le patron accepte et me propose de passer la nuit dans un espace réduit prevu pour une douche et mesurant 3 m sur 1,5.  Pour moi, j'y ai très bien dormi, en compagnie du vélo (la roue avant démontée)... c'était toujours mieux que d'essayer de monter la tente, par ce vent "à décorner les boeufs" !

Taltal, cité balnéaire tranquille au bord de l'océan

Il n'y a plus de route !Depuis que le gérant du camping de Calama m'a dit que le vent du Pacifique se levait à partir de midi, je pars tous les jours à 6 heures. Levé à 5 heures, je bénéficie ainsi des premières heures du jour sans vent. Par après, à certains moments, il est impossible d'avancer à plus de 7 km/heure.

Pour planter la tente, j'ai récupéré au bord de la route des "élastiques" découpés par les camionneurs dans de vieilles chambres à air. Cela me permet d'insérer à chaque coin de la tente une grosse pierre ... et le vent peut venir !
 
Après ce long message envoyé de Taltal, je vous donne rendez-vous dans une dizaine de jours.  J'avance bien malgré le vent.  Je suis arrivé à la moitié du parcours prévu :  j'ai dépassé les 1.400 km.  Demain je rejoins la panaméricaine. Il me restera 1.100 km jusque Santiago... plus quelques détours vers la mer ou des sites intéressants.

L'album photo de cette étape est sur skydrive.

A plus
 
Léon

vendredi 25 janvier 2013

Transandine 2013 n°2: De San Antonio de los Cobres (Argentine) à San Pedro de Atacama (Chili)

Chers amies et amis de la transandine 2013,

Merci à ceux et celles qui ont répondu au premier message envoyé de San Antonio de los Cobres en Argentine. Me voici arrivé à San Pedro de Atacama au Chili après un long et périlleux voyage à travers la cordillère des Andes via le col de Sico. 

En vous quittant à l'issue du premier message, je vous exprimais toutes mes craintes quant à cette traversée par une route très peu fréquentée et le long de laquelle je savais qu'il n'y avait aucun endroit d'hébergement ni de ravitaillement possibles. Aujourd'hui, j'ai la grande joie de vous annoncer que j'y suis arrivé au bout de 9 jours difficiles mais combien enrichissants surtout de par les rencontres que j'ai faites.

De San Antonio de los Cobres à Olacapato en Argentine via un col de 4.560 mètres

Avec Affonso du Bresil.JPG

En quittant San Antonio et en disant adieu à Nabor, le gérant du petit hôtel où j'avais passé trois nuits, j'avais dans la tête les renseignements importants reçus d'un jeune brésilien qui venait de passer le col de Sico tant redouté et que j'ai croisé par hasard alors qu'il arrivait dégoulinant sous l'orage qui venait de le surprendre.

Au cours de la soirée passée ensemble, il m'avait décrit les difficultés qu'il venait d'affronter: pluie, grêle, froid, absence de ravitaillement... mais aussi qu'il était possible de demander de l'eau aux policiers au poste frontière et surtout de passer la nuit dans les locaux de l'ancienne mine de fer de El Laco située du côté chilien.

Affonso, ce jeune Brésilien était en route pour un long périple de plus d'un an à travers tous les pays des Amériques. Il s'arrêtait dans les petites villes, il demandait l'hospitalité chez les pompiers, à la Mairie ou auprès des institutions religieuses. A San Antonio, il a partagé ma chambre et toutes ses émotions ressenties tout au long d'un voyage exceptionnel.

Pour atteindre Olacapato, j'ai du monter un col de 4.560 mètres, le "alto Chorillo". Après de fréquents arrêts sur une route en pierres, à 4 km du sommet, j'ai planté ma tente dans un tournant, exténué, attendant une nuit reposante pour continuer.

Nuit sous la pluie col de Sico Chili.JPG

Encouragé par deux Français le lendemain matin, c'est avec une très grande joie que j'arrivais au sommet.

Je pensais que la descente serait facile mais une portion ensablée m'attendait, celle pour laquelle mon ami des Pyrénées, André Etchelecou avait loué une voiture. Mais ce passage difficile fut plus court que prévu.

A Olacapato, je me suis rendu directement au poste de santé. En effet, le second jour du voyage,en cherchant un endroit pour planter la tente, je m'étais "planté" une longue épine dans le tibia. N'ayant pu désinfecter la plaie convenablement, je craignais une infection.

Une gentille infirmière a regardé la plaie et par mesure de sécurité (il n'y a aucun poste de santé avant 200 km), elle m'a donné des antibiotiques. Lorsque j'ai voulu la rétribuer pour ce service, elle m'a répondu "c'est gratuit"... même pour les étrangers ! Ah bon ! C'est pas partout comme cela !

De Olacapato (Argentine) à la mine de fer de El Laco (Chili): traversée "apocalyptique" du col de Sico pratiquement désert

En quittant le petit "hospedage" d'Olacapato où j'avais pu prendre une bonne douche chaude et donner un bon brin de toilette à ma monture (le vélo), je partais avec beaucoup d'appréhension. Le premier jour, en voulant me réchauffer de l'eau, je ne parvenais pas - avec des allumettes qui avaient pris l'humidité - à allumer mon camping gaz. Moment de panique, je n'avais que des sachets de nourriture lyophilisée et durant 5 jours j'étais certain de ne rencontrer personne.

Salar aguas calientes Chili.JPG

Petit à petit, j'ai repris mes esprits et mon courage. Au bord du Salar merveilleux del Rincon, j'ai réussi à allumer un feu avec des bouts de bois et... un briquet reçu de touristes anglais tout ébahis de rencontrer un cycliste à cet endroit. Le vent s'étant calmé pour planter la tente, je passais une nuit étoilée au bord d'une route sur laquelle aucun véhicule ne vint troubler un silence impressionnant.

Le lendemain samedi 19 janvier 2013, je voyais au loin le col de Sico mais je perdis pas mal de temps à cause d'une portion de boue... rouge comme le fer de cette région. Nettoyage de la monture et surtout de la chaine ! Me voilà enfin arrivé au poste frontière Argentin.

Bien reçu par les douaniers qui visiblement n'ont guère de travail. Par précaution, je leur demande des allumettes; n'ayant sans doute pas une boîte complète à me donner, l'un deux me donne quelques allumettes avec un petit centimètre carré de la partie destinée au frottement de l'allumette. Un petit geste mais une bonne intention!

Frontiere Argentine Chili.JPG

La suite fut moins agréable. Dès le passage du col de Sico qui marque la frontière entre l'Argentine et le Chili à 4.092 mètres, un orage s'annonce. Bien vite je dois m'arrêter et m'abriter comme je peux. Cela devient "apocalyptique"... si bien que je crains que les éclairs qui éclatent de partout ne nous (le vélo et moi) prennent pour cible. L'orage s'arrête mais pas la pluie. Je monte la tente au bord de la route. Un véhicule passe.

La nuit, en sortant pour un besoin naturel, je suis dans le brouillard total... je ne vois pas à plus d'un mètre. Le lendemain matin, la pluie est omniprésente. Je devine au loin un cycliste : c'est Alejandro, un Argentin qui retourne dans son pays en tirant une remorque. Brefs échanges; il me confirme que les gars de la mine accueillent les voyageurs de notre espèce.

Deux cols m'attendent avant que je ne puisse me reposer. Le premier est relativement facile étant donné que la pluie s'est arrêtée. J'arrive au poste des douaniers chiliens. Je leur demande de l'eau chaude pour réchauffer un plat lyophilisé. Dans un petit local, nous sommes quatre. Pas beaucoup de travail pour eux : en moyenne un véhicule par jour à contrôler. Ce dimanche 20 janvier, un peu plus de travail : une voiture argentine... et deux cyclistes !

Le plus dur était à venir. Après avoir subi le contrôle du douanier vérifiant que je n'avais pas de fruits (d'Argentine, il est formellement interdit d'importer des fruits et légumes - même pas une banane), je reprends la route. Mais la pluie drue et froide est là, qui se transforme en neige fondante et puis en neige. J'ai les pieds trempés en traversant des torrents de boue. Ma monture, elle ne se plaint pas.

J'aperçois au loin des vigognes (cousines des lamas et alpagas) qui cherchent un peu de nourriture. Lentement, très lentement mais sûrement, j'arrive au sommet du col de "el Laco" ; mon altimètre marque 4.525m. Je photographie mes pas (éphémères) dans la neige des Andes ! Prudemment j'entreprends la descente. Arrivé à hauteur de la mine de fer, un homme me fait signe de venir avec de grands gestes... oui, les cyclistes sont les bienvenus !

Accueil a la mine Chili.JPG

Une nuit bien au chaud dans les locaux de cette mine de fer désaffectée depuis les années 1980. Oscar et José, sont chargés de garder les locaux et ce 365 jours par an... loin de leur famille. Heureusement, ils ont téléphone et Internet pour communiquer. 

Nous sommes cinq à partager le repas du soir (omelettes aux tomates) : deux camionneurs argentins passent la nuit également dans ces locaux car leurs camions sont restés bloqués à cause la neige. Oscar m'explique que c'est très rare qu'il y ait de la neige... j'ai bien choisi le jour !

De la mine de "El Laco" a San Pedro de Atacama ... sous un ciel bleu ... et un soleil le plus radieux qu'il soit !

Lagune Miscanti.JPG

Le lendemain, ciel bleu, soleil radieux. "Despues de la lluvia y de la nieve ... vien siempreel sol !". Comme l'écrivait Ghislaine Wathelet, une coopérante belge que le groupe tiers-monde de Gesves soutenait dans les années 1980 dans son travail social à Osorno au Chili ... elle avait raison ! Je ne reverrai plus la pluie (ni la neige) jusque San Pedro de Atacama

Mais jusque là, la route est encore longue et la route dure avec ses pierrailles. Trois cols également mais de moindre difficulté, tout en dépassant chacun les 4.000 m. Presque pas de véhicules mais des rencontres exceptionnelles... jugez-en. La route longe des merveilles (lagunes et salars). Je prends le temps d'admirer les couleurs de ces richesses naturelles et encore préservées de toute intrusion humaine.

La chaleur est là aussi... eau et nourriture commencent à manquer. Alors que j'étais en train de me demander pourquoi je ne recevais que si peu de messages d'encouragement de mes amis et de mes amies de ma longue liste d'adresses, j'ai tant reçu de la part de personnes que j'ai croisées... que je me suis dis finalement"au lieu de nous plaindre de ce que nous n'avons pas, profitons de la richesse de ce qui nous est donné de la part de ceux et celles qui se donnent la peine de s'arrêter et de nous rencontrer dans un esprit de fraternité et d'humanité".

C'est ainsi que, en arrêtant une ambulance sur le trajet du retour (elle m'avait croisé le matin), en leur demandant de l'eau, spontanément, les ambulanciers me donnèrent carrément leur pique-nique (pain, fromage, jambon)... alors qu'il leur restait plus de 200 km à parcourir pour rejoindre le poste de santé de Calama.

Odile guide Francaise.JPG

Le lendemain, un 4x4 s'arrête. En descend Odile,une jeune guide de nationalité Française. Elle m'apprend qu'elle a vécu quelque temps à Thy-le-chateau en Belgique... à la communauté "des Béatitudes" ! Elle me promet, qu'au retour, elle me donnera les restes du pique-nique non consommé des touristes qu'elle accompagne. Quelques heures plus tard, elle s'arrête. 

Pendant deux jours je me régalerai de pâtes au saumon, de feta aux olives ... dans un environnement ou rien ne pousse ! Un autre véhicule s'arrête :en me montrant un cadenas pour vélo, le chauffeur me demande."Ne serait-ce pas à vous?"... moi qui m'étais juré de ne rien perdre au cours du voyage !

En admirant la belle petite église au toit de chaume de Socaire, je me fais interpeller par un groupe de touristes. Précédemment, la plupart des mini-bus remplis de touristes n'accordaient guère d'attention (et réciproquement) à un cycliste roulant sous un soleil de plomb. J'ai pu réviser mon jugement. 

Ce groupe composé de gens parlant l'espagnol, le brésilien et le français (j'ai pu parler avec chacun d'eux dans leur langue) se sont intéressés à mon voyage, au parrainage qui accompagne ce voyage, aux difficultés rencontrées. Avant de me quitter, après m'avoir donné des fruits et des noix du Para (Brésil - cela me rappelle de bons souvenirs), ils me demandèrent ce dont j'avais besoin: des encouragements !

En les quittant, ils m'applaudirent, rangés sur deux files et en criant "allez, Léon !". En plus, une des personnes me donna un produit curatif pour les lèvres durement mordues par le soleil ! 

Pour visiter les lagunes Miscanti et Miñiques, je devais quitter la route principale et emprunter sur 8 km une route horrible en graviers si bien que j'ai caché le vélo dans les rochers; j'ai fait du stop et la première voiture s'est arrêtée. Quatre jeunes étudiants de Santiago m'ont permis de visiter les belles lagunes au bord desquelles broutent tranquillement de jolies vigognes. Nous nous sommes retrouvés une fois en cours de route et deux fois à San Pedro ... hasard de l'amitié !

Couleurs Andes au coucher soleil.JPG

Il me restait 90 km sur une belle route asphaltée pour rejoindre San Pedro de Atacama. Changement de décor : le Salar d'Atacama, avec ses couleurs rouge, brun, bleu, blanc, etc... me suit tout au long de la route par la gauche. La nuit au bord d'un des Salars (lacs de sel asséchés, parfois réserves importantes de lithium) les plus étendus de la planète, est douce et étoilée. La lune m'empêche cependant de voir beaucoup d'étoiles.

Moyens de transport differents.JPG

Lors de la dernière journée (jeudi 24 janvier 2013), une rencontre de plus... inattendue. Un motard fait demi-tour. Il s'enquiert de savoir si rien ne me manque. Il me donne rendez-vous à San Pedro pour le repas du soir. 

A l'entrée de San Pedro, j'ai le loisir, dans la longue file de contrôle des passeports, d'échanger avec une famille argentine sur l'opportunité d'interdire l'importation de fruits et légumes ... et même d'un petit cactus... dans un Mercosur (marché commun entre les pays du cône Sud) qui a très difficile à démarrer dans les faits !

Premier soir à San Pedro. Tommy, le Suisse de Zurich, ancien employé de banque, m'invite à souper (un succulent poulet aux champignons) dans un sympathique restaurant de cette ville envahie par de nombreux touristes à majorité français. Les extrêmes se rencontrent : le randonneur cycliste ... et le motard, passionné de moto longue distance à travers le Pérou, l'Argentine, pratiquant la vitesse pure à moto, le marathon en montagne, par ailleurs membre de l'équipe de recherche des égarés du Dakar dans les dunes (au fait ces dunes sont-elles vraiment destinées aux camions et aux voitures ?).

Ce vendredi 25 janvier, Tommy repart vers Santiago. Quant à moi, je prépare l'une ou l'autre excursion à vélo et en 4x4. Un autre défi m'attend : j'envisage de monter au volcan Lascar à près de 5.000 m. avec un guide et un jeune de 30 ans intéressé par le trekking ... en fait, je n'en ai que deux fois plus que lui ! Quant à l'altitude, n'ayez crainte ... j'ai l'habitude !

Couleurs andines au soir.JPG

Prochain message ... le long de la route vers Santiago. Il me reste 2.200 km à parcourir ... un peu plus que les 541 km parcourus à ce jour !

Amitiés. Léon Tillieux

San Pedro de Atacama (Chili), vendredi 25 janvier 2013

mercredi 16 janvier 2013

Transandine 2013 n°1: De Salta à San Antonio de los Cobres en Argentine

Chers amies et amis,
 
Tout d'abord un grand merci à celles et ceux qui ont parrainé une des quatre ONG soutenues par ce nouveau voyage à vélo.  Merci également pour les dons recus pour le sponsoring du film qui (normalement) sera réalisé a l'issue de ce nouveau défi.
 
Voyage de Zaventem á Buenos Aires et Salta en Argentine
 
Tout s'est bien passé y compris le transfert entre l'aéroport International de Buenos Aires et l'Aéroparque situé au bord du Rio de la Plata; c'est lá que j'ai passé ma première nuit sud-américaine à côté du vèlo qui sera embarqué gratuitement vers Salta grâce à l'aide d'une charmante dame de la compagnie LAN Argentina. A Zaventem, heureusement, j'ai pu embarquer avec une paire de chaussures de réserve attachée au bagage de cabine - devenant ainsi un peu "hors gabarit" aux yeux de l'employé de service IBERIA un peu trop rigide.  Heureusement la plaque annoncant la "Transandina Salta - Santiago - Chile" n'est pas "hors dimension" et pourra s'envoler vers les Andes pour un voyage peu habituel ... surtout pour ceux qui savent ouvrir les yeux.
 
Départ direct vers les Andes
 
Une nuit reposante dans un petit "hospedaje" renseigné par mon ami francais André Etchelecou qui a réalisé il y a quelques mois la boucle Salta, Paso de Jama, San Pedro de Atacama, Paso de Sico, San Antonio de los Cobres, Salta; accueil chaleureux par Sebastian qui me refile une adresse sur la côte chilienne ... et me voilà déjá en route vers la cordillère.  Au premier carrefour, oubliant que j'avais mes clips, me voilà par terre ... plus de peur que de mal.  La trousse de secours est ainsi déjá utilisée au moment ou deux jeunes demandent mon adresse courriel.
 
Ignorant que j'allais croiser les véhicules techniques ainsi que les concurrents camions du Dakar, je me dirige par la route N51 vers "Las Cuevas" vers ou convergent les spectateurs venant d'Argentine mais aussi du Paraguay et de Bolivie. Un 4x4 s'arrête à ma hauteur ... pour me prendre en photo. J'ignorais qu'un cycliste pouvait tant intéresser des tenants des sports moteurs. En échange, je recois une bouteille d'eau, bienvenue sur cette route de chaleur et de poussière!  Un peu plus loin, quelques jeunes spectateurs encouragent des gestes et de la voix, ces "fous" roulant á toute allure.  Interrogeant l'un des supporters découvrant pour la première fois cette caravane peu coutumière, j'ai la confirmation qu'il sait que Dakar se trouve bien en Afrique. Je suis rassuré!
 
Un accueil tout simple au bord d'une route "Dakarisée"
 
Le second jour, vers 14h, l'estomac dans les talons, j'apprends que le prochain restaurant se trouve à 50 km. Si bien que je n'hésite pas à accepter l'invitation á dîner (á l'heure belge) d'un couple de retraités, Salvator et Carril, venus respirer pendant trois jours le bon air et installer leur tente en dessous des arbres qui bordent le chemin de fer du train des nuages.  Au menu:  soupe, viande de taureau, légumes.  Je repars, l'estomac rempli et le coeur riche d'une nouvelle rencontre.
 
Premier col.JPGPetit à petit je monte et passe imperceptiblement d'une altitude de 1.200 métres (Salta) à plus de 4.000 mètres.  Tout se passe bien au début, la route s'élève lentement. La seconde nuit, j'installe la tente à côté des rails du train des nuages qui assure la liaison Salta - San Antonio de los Cobres ... pas de danger, il n'y a qu'un train (touristique) ... le samedi. La nuit sera pluvieuse.  

Qu'à cela ne tienne le lendemain, le soleil généreux de la mi-journée se charge de sècher tout le matériel de camping. La troisième nuit sous tente, sentant la pluie venir, je m'installe dans un abri-bus de 2 mètres sur 2 ... juste ce qu'il me faut.  

Des fans de la moto s'arrêtent; ils me parlent de la célèbre "Ruta N40" qui sillonne toute l'Argentine du Nord au Sud en longeant la cordillère des Andes ... les gravillons et le sable ou les roues s'enlisent constituent une horreur pour les voyageurs. Je me souviens d'y être passé à vélo dans la dernière partie de la Transandine 2009.
 
Une bonne nuit et me voilà en route, dimanche matin vers 8 heures.  Fini les camions du Dakar, les véhicules d'assistance technique, les motards ... le calme revient.  La route monte.  Une paysanne aux vêtements colorés manille énergiquement la pelle.  Celle qui vit ainsi paisiblement mais certainement modestement en travaillant un petit terrain accroché aux flancs de la montagne, ne doit pas trop chercher à tromper le fisc ou à changer de nationalité pour des raisons semblables.  Elle est là occupée par son ouvrage et ne remarque même pas ma présence.  Elle n'est ni Reine, ni actrice de cinema mais elle ajoute une touche indescriptible de courage et de couleur dans ce merveilleux espace andin.
 
Le mal des montagnes réapparait
 
Quant à moi, l'altitude commence a se faire sentir.  Comme lors de l'ascension du col du Papallacta en Equateur le 10 mai 2009, je dois m'arrêter régulièrement pour reprendre mon souffle.  Au sommet, un panneau rapelle l'exploit realisé le 1er décembre 1915 par un "véhicule automobile" qui pour la première fois franchissait la barre des 4.000 mètres - un évènement mondial ... à l'époque !.  Quant à moi, je suis fier d'y être arrivé également ... après maints arrêts ... mais - je vous le jure - pas une seule fois pour un plein d'essence!
 
Premieres difficultes.JPGLa suite est bien plus rapide sur les flancs de l'Abra blanca, col culminant à 4.060 mètres.  Descente vertigineuse sur une route macadamisée ... j'en profite car bientôt la route empierrée des Andes me réapparait avec ses trainées de poussière.  A San Antonio de los Cobres, je suis hébergé à l'hospedage "Sumaq Sumay" renseigné par André Etchelecou.  Bon accueil, un bon lit ... et un ordinateur pour vous conter cette bonne première semaine sans problème majeur.
 
La suite dans une dizaine de jours depuis San Pedro de Atacama au Chili.
 
Deux journées de repos complet pour que mon organsime se réadapte à l'altitude.  Renseignements pris auprès des policiers de la ville en ce qui concerne le passage de la frontière au col de Sico et auprès de l'agence d'Infos touristiques en ce qui concerne les possibilités d'hébergement, de ravitaillement (surtout en eau), les conditions météo (pluie et vent annoncés).  Le grand saut des Andes par le col de Sico m'attend. Pour en découvrir les difficultés, consultez le site de André Etchelecou :  www.etchelec.free.fr
 
Ne vous inquiètez pas de ne pas avoir de nouvelles pendant 10-12 jours:  dans les Andes et la région du Salar d'Atacama, il n'y a ni SMS, ni téléphone ... et les hélicos du Dakar sont loin (heureusement pour la quiétude) !
 
Léon

dimanche 23 décembre 2012

Transandine 2013 n°0: présentation du projet : 3.000 km de janvier à mars 2013

Un rêve solitaire et solidaire ...

Continuer le rêve de Julos Beaucarne : enfourcher un "deux roues" et aller à la rencontre des gens dans les Andes ...

- sans nul autre moyen d'assistance que ses propres jambes ;

- avec comme unique moteur, la volonté d'arriver au sommet et la détermination d'aller jusqu'au bout du voyage ;

- avec comme principal viatique, l'accueil et la rencontre des gens du pays, les "paysans", partager leur courage face aux injustices qui marquent leur vie

et ... recevoir les messages encourageants des ami(e)s de Belgique et d'ailleurs ...

La Transandine 2013 à vélo … un nouveau défi

 

Présentation du voyage

En cette année 2013 qui pointe son nez et au cours de laquelle je vais fêter mes 65 ans, je me sens de nouveau poussé à pédaler et à réaliser un vieux rêve de traverser la Cordillère des Andes à vélo. Il s’agira de continuer à relever ce défi commencé en mai 2009 (départ de Quito en Equateur) jusque Salta dans le Nord de l’Argentine en novembre 2009 soit 7 mois et 7.000 km parcourus (trajet en vert sur la carte jointe)..

Un nouveau défi : au départ de Salta (Argentine), traversée des Andes en suivant le trajet du « Train des nuages », passage de la frontière vers le Chili par le col de Sico (4.079 m), traversée du désert d’Atacama (Chili), « descente » vers le Sud, avec « quelques montées » pour arriver à Santiago, capitale du Chili, soit environ 3.000 km de janvier à mars 2013 (trajet en rouge sur la carte jointe)..

Parrainage

Comme lors de mes voyages précédents (Bangladesh 2003, St-Pétersbourg 2006, Yalta 2008, Transandine 2009 et Cambodge-Laos 2010), je propose un parrainage en faveur de trois ONG travaillant en Amérique du Sud.J’ai choisi plus précisément trois projets dans lesquels travaillent des gens que j’ai rencontrés et qui travaillent à des endroits par où je suis passé en 2009 :

a) Pour OXFAM, projet de soutien au MIT, le Mouvement Indigène et Paysan de Tungurahua (Equateur), qui cherche à défendre et à promouvoir les Droits des Indigènes, en les aidant à commercialiser directement les produits de leur travail, en les formant et en améliorant la production grâce à l’agriculture biologique.

b) Pour Entraide et Fraternité, soutien au projet de l’association péruvienne GRUFIDES qui, dans les régions de Cajamarca et Bambamarca, défend les droits des paysans, affectés par les sociétés d’exploitation minière qui n’hésitent pas à utiliser le cyanure pour séparer l’or de la roche.Le fondateur de cette association, le Père Marco Arana a été arrêté et battu en prison parce qu’il défendait le droit des paysans à garder leurs terres et à lutter contre la pollution de celles-ci et des nappes phréatiques.

c) Pour Shiripuno en Equateur : un autre projet qui me tient à cœur également est celui de ma petite cousine Amélie Leman qui, avec son mari Equatorien Teodoro Rivadeneyra, travaille en Amazonie dans la région du Rio Napo, par laquelle j’ai fait un petit détour en 2009 au début de ma chevauchée transandine. Le projet de construction d’un restaurant communautaire en matériaux traditionnels et durables est destiné à la restauration des habitants du village, des 72 enfants de l'école qui bénéficient d'un déjeuner équilibré et des visiteurs. Situé au centre du village, il se veut être un lieu de rassemblement dans un esprit de partage de connaissances et de découverte de la culture quichua. De plus, des sessions de sensibilisation-formation à l’alimentation seront dispensées tant aux cuisiniers qu'aux membres de la communauté. Ceci dans le but d’acquérir une meilleure connaissance des principes clés d’une alimentation saine et équilibrée et, par ce fait, lutter contre la malnutrition. Par deux fois, ce restaurant fut envahi par les eaux du fleuve et à chaque fois, les habitants ont voulu le reconstruire.

d) Et comme lors des voyages précédents, il est possible également de parrainer le Groupe Tiers-Monde de Gesvesdont je suis le coordinateur.

Projets parrainés et numéros de comptes

OXFAM : BE37 0000 0000 2828 ..... (exonération fiscale à partir de 40 Euros par année civile) ..... BIC BPOTBEB1

Entraide & Fraternité : BE68 0000 0000 3434 ...... (exonération fiscale à partir de 40 Euros par année civile) ..... BIC BPOTBEB1

Projet de Shiripuno en Equateur : BE77 5230 4546 0642 ..... (pas d’exonération fiscale) ..... BIC TRIOBEBB

Groupe Tiers-Monde de Gesves : BE22 0682 0181 0547 ..... (pas d’exonération fiscale) ..... BIC GKCCBEBB

Projet de film et recherche de sponsoring

Le premier voyage dans les Andes en 2009 a fait l’objet d’un film réalisé et monté par Michel et Philippe de Ville « Transandine : l’impossible exploit ». Je repars avec ma caméra en vue de ramener des images et réaliser un nouveau film qui vous sera présenté au cours de l’année 2013.

C’est la raison pour laquelle je recherche un sponsoring pour lequel votre contribution est la bienvenue au compte suivant :

BE42 1030 1806 0054 ..... BIC NICABEBB ouvert au nom de Léon Tillieux.

Coordonnées

Adresse courriel : leontillieux@hotmail.com

Léon Tillieux

rue de l’abbaye, 10 A

5340 Faulx-les-Tombes

gsm : +32 478 618581

D'avance un grand merci pour votre soutien. Déjà je vous souhaite un joyeux Noël et une bonne année 2013 !