Odyssées vers le Sud

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vendredi 8 février 2013

Transandine 2013 n°3: De San Pedro de Atacama à Taltal sur l'océan Pacifique au Chili

Chers amies et amis de la Transandine,
 
J'espere que vous ne souffrez plus trop du froid ... voici des nouvelles du Chili qui vont sans doute vous réchauffer un peu les esprits... ou le coeur.

Quatre jours de visite dans la région de San Pedro de Atacama au Chili

Les Geysers de El Tatio

Après avoir consacré la première journée à un peu de repos, à l'envoi du message numéro 2 et des photos que vous avez appréciées semble-t-il, je suis parti samedi 26 janvier à 4 heures du matin pour visiter, avec une agence, un des sites de geysers les plus grands du monde: les geysers de El Tatio. Malgré la température négative, il fut très agréable de se baigner en plein air dans de l'eau chaude et même de plus en plus chaude au fur et à mesure que l'on se rapproche de l'orifice par laquelle l'eau sort du coeur de la terre.

La vallée surprenante de la lune

Vallee de la lune D.JPG

Le soir, avec Yves, un Francais qui circule à moto partout en Amérique du Sud, je suis allé visiter la vallée de la lune. En premier lieu les cavernes dans une roche constituée de sel principalement.  Ensuite au moment du coucher du soleil, nous avons grimpé sur une très haute montagne pour admirer la fin du jour et les couleurs de ce site extraordinaire. 

La lune est venue pointer son nez juste à côté du volcan Lincancabur qui domine le salar d'Atacama. Vous jugerez de la beauté de ce spectacle en regardant les photos jointes.

Yves a conduit sa moto modérément tenant compte du fait que je ne suis presque jamais monté sur un tel engin !  Merci à cet ami de m'avoir emmené dans ce site extraordinaire... et d'avoir pu laisser ma monture "sans moteur" se reposer un peu au camping. 

Dimanche 27 janvier : un volcan haut de 5.590 m, un fameux Lascar !

La nuit du 26 au 27 janvier fut très écourtée dû au fait que les voisins du camping ont parlé, chanté et rigolé... jusqu'au moment où il était temps de me lever (vive le camping sauvage dans une nature sans rigolos qui vivent la nuit plutôt que le jour) !  

Avec un guide très compétent et trois autres compagnons de randonnée (Emily, une jeune Etasunienne, travaillant dans un parc naturel en Oregon ... en se présentant, elle m'a dit ne pas savoir où se trouve la Belgique ... comme Georges Bush parait-il ... moi non plus, je ne puis préciser où se trouve l'Oregon, un jeune Australien et Leonardo, un jeune Chilien), nous avons en premier lieu admiré les couleurs turquoises de la lagune de Lejia avant de commencer à monter à partir de 4.900 m. Le guide s'arrêtait de temps en temps pour que nous puissions reprendre notre souffle. 

Après la première moitié de l'ascension, je m'arrêtais sans que le guide ne le fasse... mes compagnons qui me suivaient ne demandaient pas mieux, me semble-t-il !  Après trois heures d'ascension, nous sommes arrivés au bord du cratère: spectacle incroyable de voir cet immense trou où l'on devine le coeur de la terre;  quelques fumeroles nous révèlent que là en dessous cela doit bouillonner tant et plus ! 

Volcan Lascar B.JPG

Le vent ne nous empêche pas de nous jeter dans les bras les-uns les-autres, laissant éclater notre joie. Restent 40 minutes pour arriver au sommet : 5.590 m au dessus du niveau de la mer, ce qui représente la hauteur du Mont Blanc (le plus haut sommet d'Europe) plus la hauteur du Signal de Botrange calculé depuis Ostende !

Là, le vent redouble d'intensité et de nouveau, nous laissons éclater notre joie. En ce qui me concerne, pas de mal de tête, pas de crampes, une bonne résistance au froid grâce aux sous-vêtements en laine de mouton de Nouvelle-Zélande... ce que je vous recommande si vous souffrez du froid en Belgique !

Dans les yeux du salar

Les yeux du Salar.JPG

Lundi 28 janvier, dernier jour de repos à San Pedro de Atacama, je pars très tôt avec le vélo vers la lagune de Cejar où il est possible de se baigner... et de flotter vu la très forte densité de sel.  Un peu plus loin, bain dans les "ojos del salar", c'est-à-dire dans les yeux du salar. 

Un groupe de touristes français s'intéresse à mon périple à vélo ... et me ravitaille en eau et en brochettes de fruits sortant tout droit du frigo box.  Comme cela fait du bien le partage... quant il fait près de 40 degrés !

Rencontre inattendue avec André Etchelecou des Pyrénées

Le dernier soir, une heure de rencontre et d'échanges d'expérience avec ce professeur émérite de l'université de Pau... converti au vélo longue distance et à l'escalade de volcans ! J'ai eu connaissance de ses périples à velo grâce au "forum des voyageurs" sur Internet. Grâce à lui, j'étais au courant des difficultés de la traversée du col de Sico entre l'Argentine et le Chili avant de prendre la route. 

Rencontre avec Andre Etchelecou.JPGPendant cet échange, nous avons mis en commun les souvenirs de la traversée de l'Ouzbekistan et nous avons parlé de projets futurs comme le Kirgizistan (pour moi) ou encore le Tibet (pour André). 

Nous nous sommes donnés rendez-vous dans les Pyrénées pour un partage plus approfondi de cette passion commune du vélo - longue distance - rencontres des populations.

De San Pedro d'Atacama à Antofagasta

Une très très longue montée précédant une longue descente vers Calama

Première journée terrible pour sortir de la région de San Pedro de Atacama vers Calama. Les amis français m'avaient prévenu : ce sera très très dur... "pars tôt pour éviter le vent !".  

A 7h30 je démarre et de suite me trouve le nez devant cette côte à 10% et plus.  Après le passage de la "Cordillera de sal", je me trouve devant une très très longue montée ... de 26 km.  Je mettrai finalement 8h30 pour arriver au sommet du col, le paso Barros Arana ... soit à une moyenne de 3 km/heure ... je pense que même les baudets auraient fait mieux.

En revanche de l'autre côté, malgré le vent, une très longue descente à près de 20 km heure de moyenne.  

Couleurs nationales belges sur le camping.JPGArrivé au camping de Calama, bien accueilli par un couple très sympathique, jugez-en : à peine arrivé, le mari a hissé le drapeau belge!  Les chiliens sont très friants de défilés, saluts au drapeau, etc. 

Ce jour là, outre le drapeau chilien, flottèrent nos couleurs nationales sur cette terre chilienne... remarquez, j'étais le seul campeur (sous tente) ! 

Sur un mur de Calama, un texte de Pablo Neruda

"Yo llegue al cobre, a Chuquicamata, era tarde en las cordilleras.  El aire era como una copa fria, de seca transparencia."  Traduction : " Je suis arrivé à Chuquicamata, la région du cuivre, il se faisait tard dans la cordillère. L'air était comme un verre de fraicheur, d'une sèche transparence".  

Dans ce merveilleux texte, Pablo Neruda décrit très justement cette région de Calama, riche en minerais, surtout de cuivre mais aussi une région désertique avec un tel degré de sécheresse que c'est un des endroits du monde où il y a la plus grande transparence et donc la plus grande visibilité notamment pour l'observation des étoiles.

Visite de la mine de cuivre la plus grande du monde

Mine de cuivre Chuquicamata A.JPG

Je savais que le sous-sol du Chili contenait de grandes richesses minières mais j'ignorais qu'il y avait une mine de telle importance.  Cette visite au coeur du cuivre chilien me rapelle combien l'histoire de ce pays est liée à ces richesses minières. Fin du 19eme siècle, la guerre du Pacifique (1879-1884) opposa le Chili d'une part, le Pérou et la Bolivie d'autre part.  Combien de combats sur terre et sur mer; combien de jeunes sont morts pour les intérêts économiques des classes dirigeantes de l'époque.

Cette guerre coûta a la Bolivie son accès à la mer... depuis, ce pays ne s'en est jamais remis ! Le Chili occupe toujours ces vastes territoires... désertiques certes mais riches en matières premières dont le cuivre.
 
Par ailleurs, plus récemment dans l'histoire contemporaine, je ne puis m'empêcher d'évoquer le défi qu'Allende s'était fixé, en nationalisant les richesses minières du Chili de façon à pouvoir financer un programme social et de justice pour tous les chiliens. Cela ne pouvait qu'aller à l'encontre des intérêts des maîtres du monde qui, par l'intermédiaire de la CIA, installèrent une dictature terrible : Pinochet allait dominer, écraser, assassiner. Des mères sont encore à la recherche dans cette région de Calama, des restes de leur époux ou de leur fils, exécutés après avoir été torturés. Une part très sombre de l'histoire de ce pays !
 
Je ne puis également qu'établir le lien avec la Belgique qui est en train de perdre un fleuron de la Wallonie en ce qui concerne la sidérurgie et de même, proche de nous également, la région Lorraine de Florange en France.  Comment est-il possible de laisser ces richesses nationales entre les mains de puissants (asiatiques et autres) qui ne se préoccupent aucunement du sort des familles des travailleurs ?  Encore faut-il, si l'on opte pour une gestion par l'Etat des ressources stratégiques, une gestion saine ... plus sérieuse que celle que l'on a réservée à Dexia (l'ex-Credit Communal de Belgique) !
 
Sur le mur de Calama, à côté du texte de Pablo Neruda, il y en avait un de Salvador Allende qui disait : " Quiero insistir que, porque el pueblo es gobierno, es posible que hoy dia digamos que el cobre sera de los chilenos "  traduction " Je veux insister sur le fait que, puisque le gouvernement émane du peuple, à partir d'aujourd'hui nous pouvons dire que le cuivre appartiendra aux Chiliens " - texte du 11 juillet 1971, jour où la mine de cuivre de Chuquicamata fut nationalisée".  J'ose espérer qu'aujourd'hui encore la mine est gérée pour le bien de tous les chiliens.

Traversée du désert d'Atacama... un véritable désert !

Le seul arbre du desert.JPG

Entre Calama et Antogagasta, longue traversée du désert d'Atacama.  Je connaissais le salar d'Atacama, réputé pour sa luminosité ... voilà le désert ... un véritable désert !  

Comme le disait Yves, le motard Francais avec qui je suis allé visiter la vallée de la lune, c'est un véritable désert : pas une herbe, pas une plante, rien que des cailloux et du sable. Au Sahara, il y a toujours ici et la, un troupeau de chèvres ou de moutons, un bédouin qui vient vous saluer.

Ici au Chili, pendant plus de 220 km, je n'ai vu aucune habitation, aucune construction (mises à part les installations minières), aucun paysan ... seulement deux piétons au bord de la route.  Je n'ai vu qu'un seul arbre ... encore fallait-il que lorsque j'ai voulu y faire une sieste en dessous de lui, les ordures et les mouches y avaient élu domicile avant moi !

Baquedano, noeud ferroviaire vers la Bolivie

Une attraction quand même dans le désert d'Atacama, c'est le musée ferroviaire de Baquedano, important noeux ferroviaire de la compagnie de trains qui reliait et relie toujours la ville d'Antofagasta et la Bolivie.  Ligne stratégique en ce qui concerne le transport de minerais ... car si c'est un désert, il y a plein de richesses dans le sous-sol :  cuivre, salitre (mélange de sodium et de nitrate de potassium). 

De Antofagasta à Taltal sur l'océan Pacifique au Chili

Antofagasta, un grand port sur l'océan

Port d'Antofagasta C.JPG

Découverte de bon matin de cette très grande ville du Nord du Chili, port très important, ayant conservé plusieurs bâtiments anciens dont la gare ferroviaire de la FCAB (Compagnie de chemins de fer d'Antofagasta et de Bolivie), le bâtiment des douanes, etc. 

Charmante place avec la tour de l'horloge... où j'ai parlé avec deux touristes allemandes s'exprimant en un français impeccable et s'intéressant à mon périple.

En suivant la route numéro 1 renseignée sur la carte routière éditée en Allemagne, j'avais l'intention de rejoindre la ville de Taltal en suivant l'océan.  Apres quelques kms, je me suis retrouvé sur un sentier qui devenait de plus en plus escarpé... si bien que j'ai pris la sage décision de faire demi-tour et de suivre la Panaméricaine. 

Une nuit passée dans... et en dehors de l'annexe d'une chapelle militaire

Après l'aventure avortée de la route côtière qui n'existe plus, je décide de quitter cette grande ville d'Antofagasta en espérant trouver un endroit calme et sûr pour planter la tente.  En voyant au bord de l'océan une "chapelle militaire", je m'approche et demande au chef des ouvriers en train de rénover l'annexe, si je peux planter la tente à cet endroit.  Celui-ci me répond "bien sûr" et m'invite a installer mes pénates dans l'annexe.  

Après un brin de toilette, bien nécessaire "après la traversée du désert", je m'endors ... sous les yeux de la statue de la Vierge.  Vers minuit, deux militaires viennent, tout désolés, me dire que leur chef leur a rapellé que ce lieu, même s'il est béni ... est territoire militaire ... donc je dois partir.  Apres avoir sorti tous mes bagages et refermé la porte (dont je n'ai pas la clef), le soldats me disent que je peux aller m'installer sur la plage toute proche.

Sur le parvis on est bien.JPGMais se rendant compte que mes nombreux bagages risquent d'attirer du monde, ils reprennent contact avec leur chef, explique la situation au chef ... qui revient sur sa décision : le lieu me redevient "ouvert".  Mais je n'ai pas la clef.  Je propose donc aux soldats qui acquiescent, de passer la nuit ... devant la porte.

Après tout "sur le parvis de l'eglise", on y est aussi bien (un petit clin d'oeil à Jacques Gaillot qui devrait apprécier la mésaventure)... d'autant plus qu'il fait chaud et qu'il n'y a pas de moustiques.

Le lendemain matin au petit réveil, un des soldats est venu s'enquérir, si j'avais bien dormi, si j'avais à manger, si j'avais de l'eau et si personne n'était venu me déranger ... quand même sympas les militaires chiliens !!

Un nouveau désert :  320 km entre Antofagasta et Taltal

Affonso le Brésilien rencontré à San Antonio de los Cobres m'avait averti : " tu devras traverser un désert pendant 400 km.  Il faut prendre de la nourriture car il n'y a aucun moyen de se ravitailler.  Pour l'eau, juste quelques litres.  Quant tu vois ta réserve diminuer... tu fais signe aux camions et aux voitures en agitant une bouteille vide." 

Ce que j'ai fait... et dans les cinq minutes, un camion ou une voiture s'arrêtait :  de l'eau fraiche, des biscuits... et même une grappe de raisins !  Comme quoi dans le désert, la solidarité... je l'ai expérimentée une fois de plus. Affonso quant à lui est arrivé à Potosi en Bolive (selon courriel reçu de lui... la magie d'Internet) !

Une nuit dans un espace réduit réservé à une douche

Le mardi 5 février, alors que je luttais contre un vent fort de face, je vois comme dans un mirage une "posada" ... un restaurant pour routiers. Je n'hésite pas, je demande - outre un bon repas - à pouvoir installer ma tente dans le jardin (plutôt un dépôt de toutes sortes:  vieux camions, objets hétéroclites, etc).  Le patron accepte et me propose de passer la nuit dans un espace réduit prevu pour une douche et mesurant 3 m sur 1,5.  Pour moi, j'y ai très bien dormi, en compagnie du vélo (la roue avant démontée)... c'était toujours mieux que d'essayer de monter la tente, par ce vent "à décorner les boeufs" !

Taltal, cité balnéaire tranquille au bord de l'océan

Il n'y a plus de route !Depuis que le gérant du camping de Calama m'a dit que le vent du Pacifique se levait à partir de midi, je pars tous les jours à 6 heures. Levé à 5 heures, je bénéficie ainsi des premières heures du jour sans vent. Par après, à certains moments, il est impossible d'avancer à plus de 7 km/heure.

Pour planter la tente, j'ai récupéré au bord de la route des "élastiques" découpés par les camionneurs dans de vieilles chambres à air. Cela me permet d'insérer à chaque coin de la tente une grosse pierre ... et le vent peut venir !
 
Après ce long message envoyé de Taltal, je vous donne rendez-vous dans une dizaine de jours.  J'avance bien malgré le vent.  Je suis arrivé à la moitié du parcours prévu :  j'ai dépassé les 1.400 km.  Demain je rejoins la panaméricaine. Il me restera 1.100 km jusque Santiago... plus quelques détours vers la mer ou des sites intéressants.

L'album photo de cette étape est sur skydrive.

A plus
 
Léon

vendredi 25 janvier 2013

Transandine 2013 n°2: De San Antonio de los Cobres (Argentine) à San Pedro de Atacama (Chili)

Chers amies et amis de la transandine 2013,

Merci à ceux et celles qui ont répondu au premier message envoyé de San Antonio de los Cobres en Argentine. Me voici arrivé à San Pedro de Atacama au Chili après un long et périlleux voyage à travers la cordillère des Andes via le col de Sico. 

En vous quittant à l'issue du premier message, je vous exprimais toutes mes craintes quant à cette traversée par une route très peu fréquentée et le long de laquelle je savais qu'il n'y avait aucun endroit d'hébergement ni de ravitaillement possibles. Aujourd'hui, j'ai la grande joie de vous annoncer que j'y suis arrivé au bout de 9 jours difficiles mais combien enrichissants surtout de par les rencontres que j'ai faites.

De San Antonio de los Cobres à Olacapato en Argentine via un col de 4.560 mètres

Avec Affonso du Bresil.JPG

En quittant San Antonio et en disant adieu à Nabor, le gérant du petit hôtel où j'avais passé trois nuits, j'avais dans la tête les renseignements importants reçus d'un jeune brésilien qui venait de passer le col de Sico tant redouté et que j'ai croisé par hasard alors qu'il arrivait dégoulinant sous l'orage qui venait de le surprendre.

Au cours de la soirée passée ensemble, il m'avait décrit les difficultés qu'il venait d'affronter: pluie, grêle, froid, absence de ravitaillement... mais aussi qu'il était possible de demander de l'eau aux policiers au poste frontière et surtout de passer la nuit dans les locaux de l'ancienne mine de fer de El Laco située du côté chilien.

Affonso, ce jeune Brésilien était en route pour un long périple de plus d'un an à travers tous les pays des Amériques. Il s'arrêtait dans les petites villes, il demandait l'hospitalité chez les pompiers, à la Mairie ou auprès des institutions religieuses. A San Antonio, il a partagé ma chambre et toutes ses émotions ressenties tout au long d'un voyage exceptionnel.

Pour atteindre Olacapato, j'ai du monter un col de 4.560 mètres, le "alto Chorillo". Après de fréquents arrêts sur une route en pierres, à 4 km du sommet, j'ai planté ma tente dans un tournant, exténué, attendant une nuit reposante pour continuer.

Nuit sous la pluie col de Sico Chili.JPG

Encouragé par deux Français le lendemain matin, c'est avec une très grande joie que j'arrivais au sommet.

Je pensais que la descente serait facile mais une portion ensablée m'attendait, celle pour laquelle mon ami des Pyrénées, André Etchelecou avait loué une voiture. Mais ce passage difficile fut plus court que prévu.

A Olacapato, je me suis rendu directement au poste de santé. En effet, le second jour du voyage,en cherchant un endroit pour planter la tente, je m'étais "planté" une longue épine dans le tibia. N'ayant pu désinfecter la plaie convenablement, je craignais une infection.

Une gentille infirmière a regardé la plaie et par mesure de sécurité (il n'y a aucun poste de santé avant 200 km), elle m'a donné des antibiotiques. Lorsque j'ai voulu la rétribuer pour ce service, elle m'a répondu "c'est gratuit"... même pour les étrangers ! Ah bon ! C'est pas partout comme cela !

De Olacapato (Argentine) à la mine de fer de El Laco (Chili): traversée "apocalyptique" du col de Sico pratiquement désert

En quittant le petit "hospedage" d'Olacapato où j'avais pu prendre une bonne douche chaude et donner un bon brin de toilette à ma monture (le vélo), je partais avec beaucoup d'appréhension. Le premier jour, en voulant me réchauffer de l'eau, je ne parvenais pas - avec des allumettes qui avaient pris l'humidité - à allumer mon camping gaz. Moment de panique, je n'avais que des sachets de nourriture lyophilisée et durant 5 jours j'étais certain de ne rencontrer personne.

Salar aguas calientes Chili.JPG

Petit à petit, j'ai repris mes esprits et mon courage. Au bord du Salar merveilleux del Rincon, j'ai réussi à allumer un feu avec des bouts de bois et... un briquet reçu de touristes anglais tout ébahis de rencontrer un cycliste à cet endroit. Le vent s'étant calmé pour planter la tente, je passais une nuit étoilée au bord d'une route sur laquelle aucun véhicule ne vint troubler un silence impressionnant.

Le lendemain samedi 19 janvier 2013, je voyais au loin le col de Sico mais je perdis pas mal de temps à cause d'une portion de boue... rouge comme le fer de cette région. Nettoyage de la monture et surtout de la chaine ! Me voilà enfin arrivé au poste frontière Argentin.

Bien reçu par les douaniers qui visiblement n'ont guère de travail. Par précaution, je leur demande des allumettes; n'ayant sans doute pas une boîte complète à me donner, l'un deux me donne quelques allumettes avec un petit centimètre carré de la partie destinée au frottement de l'allumette. Un petit geste mais une bonne intention!

Frontiere Argentine Chili.JPG

La suite fut moins agréable. Dès le passage du col de Sico qui marque la frontière entre l'Argentine et le Chili à 4.092 mètres, un orage s'annonce. Bien vite je dois m'arrêter et m'abriter comme je peux. Cela devient "apocalyptique"... si bien que je crains que les éclairs qui éclatent de partout ne nous (le vélo et moi) prennent pour cible. L'orage s'arrête mais pas la pluie. Je monte la tente au bord de la route. Un véhicule passe.

La nuit, en sortant pour un besoin naturel, je suis dans le brouillard total... je ne vois pas à plus d'un mètre. Le lendemain matin, la pluie est omniprésente. Je devine au loin un cycliste : c'est Alejandro, un Argentin qui retourne dans son pays en tirant une remorque. Brefs échanges; il me confirme que les gars de la mine accueillent les voyageurs de notre espèce.

Deux cols m'attendent avant que je ne puisse me reposer. Le premier est relativement facile étant donné que la pluie s'est arrêtée. J'arrive au poste des douaniers chiliens. Je leur demande de l'eau chaude pour réchauffer un plat lyophilisé. Dans un petit local, nous sommes quatre. Pas beaucoup de travail pour eux : en moyenne un véhicule par jour à contrôler. Ce dimanche 20 janvier, un peu plus de travail : une voiture argentine... et deux cyclistes !

Le plus dur était à venir. Après avoir subi le contrôle du douanier vérifiant que je n'avais pas de fruits (d'Argentine, il est formellement interdit d'importer des fruits et légumes - même pas une banane), je reprends la route. Mais la pluie drue et froide est là, qui se transforme en neige fondante et puis en neige. J'ai les pieds trempés en traversant des torrents de boue. Ma monture, elle ne se plaint pas.

J'aperçois au loin des vigognes (cousines des lamas et alpagas) qui cherchent un peu de nourriture. Lentement, très lentement mais sûrement, j'arrive au sommet du col de "el Laco" ; mon altimètre marque 4.525m. Je photographie mes pas (éphémères) dans la neige des Andes ! Prudemment j'entreprends la descente. Arrivé à hauteur de la mine de fer, un homme me fait signe de venir avec de grands gestes... oui, les cyclistes sont les bienvenus !

Accueil a la mine Chili.JPG

Une nuit bien au chaud dans les locaux de cette mine de fer désaffectée depuis les années 1980. Oscar et José, sont chargés de garder les locaux et ce 365 jours par an... loin de leur famille. Heureusement, ils ont téléphone et Internet pour communiquer. 

Nous sommes cinq à partager le repas du soir (omelettes aux tomates) : deux camionneurs argentins passent la nuit également dans ces locaux car leurs camions sont restés bloqués à cause la neige. Oscar m'explique que c'est très rare qu'il y ait de la neige... j'ai bien choisi le jour !

De la mine de "El Laco" a San Pedro de Atacama ... sous un ciel bleu ... et un soleil le plus radieux qu'il soit !

Lagune Miscanti.JPG

Le lendemain, ciel bleu, soleil radieux. "Despues de la lluvia y de la nieve ... vien siempreel sol !". Comme l'écrivait Ghislaine Wathelet, une coopérante belge que le groupe tiers-monde de Gesves soutenait dans les années 1980 dans son travail social à Osorno au Chili ... elle avait raison ! Je ne reverrai plus la pluie (ni la neige) jusque San Pedro de Atacama

Mais jusque là, la route est encore longue et la route dure avec ses pierrailles. Trois cols également mais de moindre difficulté, tout en dépassant chacun les 4.000 m. Presque pas de véhicules mais des rencontres exceptionnelles... jugez-en. La route longe des merveilles (lagunes et salars). Je prends le temps d'admirer les couleurs de ces richesses naturelles et encore préservées de toute intrusion humaine.

La chaleur est là aussi... eau et nourriture commencent à manquer. Alors que j'étais en train de me demander pourquoi je ne recevais que si peu de messages d'encouragement de mes amis et de mes amies de ma longue liste d'adresses, j'ai tant reçu de la part de personnes que j'ai croisées... que je me suis dis finalement"au lieu de nous plaindre de ce que nous n'avons pas, profitons de la richesse de ce qui nous est donné de la part de ceux et celles qui se donnent la peine de s'arrêter et de nous rencontrer dans un esprit de fraternité et d'humanité".

C'est ainsi que, en arrêtant une ambulance sur le trajet du retour (elle m'avait croisé le matin), en leur demandant de l'eau, spontanément, les ambulanciers me donnèrent carrément leur pique-nique (pain, fromage, jambon)... alors qu'il leur restait plus de 200 km à parcourir pour rejoindre le poste de santé de Calama.

Odile guide Francaise.JPG

Le lendemain, un 4x4 s'arrête. En descend Odile,une jeune guide de nationalité Française. Elle m'apprend qu'elle a vécu quelque temps à Thy-le-chateau en Belgique... à la communauté "des Béatitudes" ! Elle me promet, qu'au retour, elle me donnera les restes du pique-nique non consommé des touristes qu'elle accompagne. Quelques heures plus tard, elle s'arrête. 

Pendant deux jours je me régalerai de pâtes au saumon, de feta aux olives ... dans un environnement ou rien ne pousse ! Un autre véhicule s'arrête :en me montrant un cadenas pour vélo, le chauffeur me demande."Ne serait-ce pas à vous?"... moi qui m'étais juré de ne rien perdre au cours du voyage !

En admirant la belle petite église au toit de chaume de Socaire, je me fais interpeller par un groupe de touristes. Précédemment, la plupart des mini-bus remplis de touristes n'accordaient guère d'attention (et réciproquement) à un cycliste roulant sous un soleil de plomb. J'ai pu réviser mon jugement. 

Ce groupe composé de gens parlant l'espagnol, le brésilien et le français (j'ai pu parler avec chacun d'eux dans leur langue) se sont intéressés à mon voyage, au parrainage qui accompagne ce voyage, aux difficultés rencontrées. Avant de me quitter, après m'avoir donné des fruits et des noix du Para (Brésil - cela me rappelle de bons souvenirs), ils me demandèrent ce dont j'avais besoin: des encouragements !

En les quittant, ils m'applaudirent, rangés sur deux files et en criant "allez, Léon !". En plus, une des personnes me donna un produit curatif pour les lèvres durement mordues par le soleil ! 

Pour visiter les lagunes Miscanti et Miñiques, je devais quitter la route principale et emprunter sur 8 km une route horrible en graviers si bien que j'ai caché le vélo dans les rochers; j'ai fait du stop et la première voiture s'est arrêtée. Quatre jeunes étudiants de Santiago m'ont permis de visiter les belles lagunes au bord desquelles broutent tranquillement de jolies vigognes. Nous nous sommes retrouvés une fois en cours de route et deux fois à San Pedro ... hasard de l'amitié !

Couleurs Andes au coucher soleil.JPG

Il me restait 90 km sur une belle route asphaltée pour rejoindre San Pedro de Atacama. Changement de décor : le Salar d'Atacama, avec ses couleurs rouge, brun, bleu, blanc, etc... me suit tout au long de la route par la gauche. La nuit au bord d'un des Salars (lacs de sel asséchés, parfois réserves importantes de lithium) les plus étendus de la planète, est douce et étoilée. La lune m'empêche cependant de voir beaucoup d'étoiles.

Moyens de transport differents.JPG

Lors de la dernière journée (jeudi 24 janvier 2013), une rencontre de plus... inattendue. Un motard fait demi-tour. Il s'enquiert de savoir si rien ne me manque. Il me donne rendez-vous à San Pedro pour le repas du soir. 

A l'entrée de San Pedro, j'ai le loisir, dans la longue file de contrôle des passeports, d'échanger avec une famille argentine sur l'opportunité d'interdire l'importation de fruits et légumes ... et même d'un petit cactus... dans un Mercosur (marché commun entre les pays du cône Sud) qui a très difficile à démarrer dans les faits !

Premier soir à San Pedro. Tommy, le Suisse de Zurich, ancien employé de banque, m'invite à souper (un succulent poulet aux champignons) dans un sympathique restaurant de cette ville envahie par de nombreux touristes à majorité français. Les extrêmes se rencontrent : le randonneur cycliste ... et le motard, passionné de moto longue distance à travers le Pérou, l'Argentine, pratiquant la vitesse pure à moto, le marathon en montagne, par ailleurs membre de l'équipe de recherche des égarés du Dakar dans les dunes (au fait ces dunes sont-elles vraiment destinées aux camions et aux voitures ?).

Ce vendredi 25 janvier, Tommy repart vers Santiago. Quant à moi, je prépare l'une ou l'autre excursion à vélo et en 4x4. Un autre défi m'attend : j'envisage de monter au volcan Lascar à près de 5.000 m. avec un guide et un jeune de 30 ans intéressé par le trekking ... en fait, je n'en ai que deux fois plus que lui ! Quant à l'altitude, n'ayez crainte ... j'ai l'habitude !

Couleurs andines au soir.JPG

Prochain message ... le long de la route vers Santiago. Il me reste 2.200 km à parcourir ... un peu plus que les 541 km parcourus à ce jour !

Amitiés. Léon Tillieux

San Pedro de Atacama (Chili), vendredi 25 janvier 2013

mercredi 16 janvier 2013

Transandine 2013 n°1: De Salta à San Antonio de los Cobres en Argentine

Chers amies et amis,
 
Tout d'abord un grand merci à celles et ceux qui ont parrainé une des quatre ONG soutenues par ce nouveau voyage à vélo.  Merci également pour les dons recus pour le sponsoring du film qui (normalement) sera réalisé a l'issue de ce nouveau défi.
 
Voyage de Zaventem á Buenos Aires et Salta en Argentine
 
Tout s'est bien passé y compris le transfert entre l'aéroport International de Buenos Aires et l'Aéroparque situé au bord du Rio de la Plata; c'est lá que j'ai passé ma première nuit sud-américaine à côté du vèlo qui sera embarqué gratuitement vers Salta grâce à l'aide d'une charmante dame de la compagnie LAN Argentina. A Zaventem, heureusement, j'ai pu embarquer avec une paire de chaussures de réserve attachée au bagage de cabine - devenant ainsi un peu "hors gabarit" aux yeux de l'employé de service IBERIA un peu trop rigide.  Heureusement la plaque annoncant la "Transandina Salta - Santiago - Chile" n'est pas "hors dimension" et pourra s'envoler vers les Andes pour un voyage peu habituel ... surtout pour ceux qui savent ouvrir les yeux.
 
Départ direct vers les Andes
 
Une nuit reposante dans un petit "hospedaje" renseigné par mon ami francais André Etchelecou qui a réalisé il y a quelques mois la boucle Salta, Paso de Jama, San Pedro de Atacama, Paso de Sico, San Antonio de los Cobres, Salta; accueil chaleureux par Sebastian qui me refile une adresse sur la côte chilienne ... et me voilà déjá en route vers la cordillère.  Au premier carrefour, oubliant que j'avais mes clips, me voilà par terre ... plus de peur que de mal.  La trousse de secours est ainsi déjá utilisée au moment ou deux jeunes demandent mon adresse courriel.
 
Ignorant que j'allais croiser les véhicules techniques ainsi que les concurrents camions du Dakar, je me dirige par la route N51 vers "Las Cuevas" vers ou convergent les spectateurs venant d'Argentine mais aussi du Paraguay et de Bolivie. Un 4x4 s'arrête à ma hauteur ... pour me prendre en photo. J'ignorais qu'un cycliste pouvait tant intéresser des tenants des sports moteurs. En échange, je recois une bouteille d'eau, bienvenue sur cette route de chaleur et de poussière!  Un peu plus loin, quelques jeunes spectateurs encouragent des gestes et de la voix, ces "fous" roulant á toute allure.  Interrogeant l'un des supporters découvrant pour la première fois cette caravane peu coutumière, j'ai la confirmation qu'il sait que Dakar se trouve bien en Afrique. Je suis rassuré!
 
Un accueil tout simple au bord d'une route "Dakarisée"
 
Le second jour, vers 14h, l'estomac dans les talons, j'apprends que le prochain restaurant se trouve à 50 km. Si bien que je n'hésite pas à accepter l'invitation á dîner (á l'heure belge) d'un couple de retraités, Salvator et Carril, venus respirer pendant trois jours le bon air et installer leur tente en dessous des arbres qui bordent le chemin de fer du train des nuages.  Au menu:  soupe, viande de taureau, légumes.  Je repars, l'estomac rempli et le coeur riche d'une nouvelle rencontre.
 
Premier col.JPGPetit à petit je monte et passe imperceptiblement d'une altitude de 1.200 métres (Salta) à plus de 4.000 mètres.  Tout se passe bien au début, la route s'élève lentement. La seconde nuit, j'installe la tente à côté des rails du train des nuages qui assure la liaison Salta - San Antonio de los Cobres ... pas de danger, il n'y a qu'un train (touristique) ... le samedi. La nuit sera pluvieuse.  

Qu'à cela ne tienne le lendemain, le soleil généreux de la mi-journée se charge de sècher tout le matériel de camping. La troisième nuit sous tente, sentant la pluie venir, je m'installe dans un abri-bus de 2 mètres sur 2 ... juste ce qu'il me faut.  

Des fans de la moto s'arrêtent; ils me parlent de la célèbre "Ruta N40" qui sillonne toute l'Argentine du Nord au Sud en longeant la cordillère des Andes ... les gravillons et le sable ou les roues s'enlisent constituent une horreur pour les voyageurs. Je me souviens d'y être passé à vélo dans la dernière partie de la Transandine 2009.
 
Une bonne nuit et me voilà en route, dimanche matin vers 8 heures.  Fini les camions du Dakar, les véhicules d'assistance technique, les motards ... le calme revient.  La route monte.  Une paysanne aux vêtements colorés manille énergiquement la pelle.  Celle qui vit ainsi paisiblement mais certainement modestement en travaillant un petit terrain accroché aux flancs de la montagne, ne doit pas trop chercher à tromper le fisc ou à changer de nationalité pour des raisons semblables.  Elle est là occupée par son ouvrage et ne remarque même pas ma présence.  Elle n'est ni Reine, ni actrice de cinema mais elle ajoute une touche indescriptible de courage et de couleur dans ce merveilleux espace andin.
 
Le mal des montagnes réapparait
 
Quant à moi, l'altitude commence a se faire sentir.  Comme lors de l'ascension du col du Papallacta en Equateur le 10 mai 2009, je dois m'arrêter régulièrement pour reprendre mon souffle.  Au sommet, un panneau rapelle l'exploit realisé le 1er décembre 1915 par un "véhicule automobile" qui pour la première fois franchissait la barre des 4.000 mètres - un évènement mondial ... à l'époque !.  Quant à moi, je suis fier d'y être arrivé également ... après maints arrêts ... mais - je vous le jure - pas une seule fois pour un plein d'essence!
 
Premieres difficultes.JPGLa suite est bien plus rapide sur les flancs de l'Abra blanca, col culminant à 4.060 mètres.  Descente vertigineuse sur une route macadamisée ... j'en profite car bientôt la route empierrée des Andes me réapparait avec ses trainées de poussière.  A San Antonio de los Cobres, je suis hébergé à l'hospedage "Sumaq Sumay" renseigné par André Etchelecou.  Bon accueil, un bon lit ... et un ordinateur pour vous conter cette bonne première semaine sans problème majeur.
 
La suite dans une dizaine de jours depuis San Pedro de Atacama au Chili.
 
Deux journées de repos complet pour que mon organsime se réadapte à l'altitude.  Renseignements pris auprès des policiers de la ville en ce qui concerne le passage de la frontière au col de Sico et auprès de l'agence d'Infos touristiques en ce qui concerne les possibilités d'hébergement, de ravitaillement (surtout en eau), les conditions météo (pluie et vent annoncés).  Le grand saut des Andes par le col de Sico m'attend. Pour en découvrir les difficultés, consultez le site de André Etchelecou :  www.etchelec.free.fr
 
Ne vous inquiètez pas de ne pas avoir de nouvelles pendant 10-12 jours:  dans les Andes et la région du Salar d'Atacama, il n'y a ni SMS, ni téléphone ... et les hélicos du Dakar sont loin (heureusement pour la quiétude) !
 
Léon

dimanche 23 décembre 2012

Transandine 2013 n°0: présentation du projet : 3.000 km de janvier à mars 2013

Un rêve solitaire et solidaire ...

Continuer le rêve de Julos Beaucarne : enfourcher un "deux roues" et aller à la rencontre des gens dans les Andes ...

- sans nul autre moyen d'assistance que ses propres jambes ;

- avec comme unique moteur, la volonté d'arriver au sommet et la détermination d'aller jusqu'au bout du voyage ;

- avec comme principal viatique, l'accueil et la rencontre des gens du pays, les "paysans", partager leur courage face aux injustices qui marquent leur vie

et ... recevoir les messages encourageants des ami(e)s de Belgique et d'ailleurs ...

La Transandine 2013 à vélo … un nouveau défi

 

Présentation du voyage

En cette année 2013 qui pointe son nez et au cours de laquelle je vais fêter mes 65 ans, je me sens de nouveau poussé à pédaler et à réaliser un vieux rêve de traverser la Cordillère des Andes à vélo. Il s’agira de continuer à relever ce défi commencé en mai 2009 (départ de Quito en Equateur) jusque Salta dans le Nord de l’Argentine en novembre 2009 soit 7 mois et 7.000 km parcourus (trajet en vert sur la carte jointe)..

Un nouveau défi : au départ de Salta (Argentine), traversée des Andes en suivant le trajet du « Train des nuages », passage de la frontière vers le Chili par le col de Sico (4.079 m), traversée du désert d’Atacama (Chili), « descente » vers le Sud, avec « quelques montées » pour arriver à Santiago, capitale du Chili, soit environ 3.000 km de janvier à mars 2013 (trajet en rouge sur la carte jointe)..

Parrainage

Comme lors de mes voyages précédents (Bangladesh 2003, St-Pétersbourg 2006, Yalta 2008, Transandine 2009 et Cambodge-Laos 2010), je propose un parrainage en faveur de trois ONG travaillant en Amérique du Sud.J’ai choisi plus précisément trois projets dans lesquels travaillent des gens que j’ai rencontrés et qui travaillent à des endroits par où je suis passé en 2009 :

a) Pour OXFAM, projet de soutien au MIT, le Mouvement Indigène et Paysan de Tungurahua (Equateur), qui cherche à défendre et à promouvoir les Droits des Indigènes, en les aidant à commercialiser directement les produits de leur travail, en les formant et en améliorant la production grâce à l’agriculture biologique.

b) Pour Entraide et Fraternité, soutien au projet de l’association péruvienne GRUFIDES qui, dans les régions de Cajamarca et Bambamarca, défend les droits des paysans, affectés par les sociétés d’exploitation minière qui n’hésitent pas à utiliser le cyanure pour séparer l’or de la roche.Le fondateur de cette association, le Père Marco Arana a été arrêté et battu en prison parce qu’il défendait le droit des paysans à garder leurs terres et à lutter contre la pollution de celles-ci et des nappes phréatiques.

c) Pour Shiripuno en Equateur : un autre projet qui me tient à cœur également est celui de ma petite cousine Amélie Leman qui, avec son mari Equatorien Teodoro Rivadeneyra, travaille en Amazonie dans la région du Rio Napo, par laquelle j’ai fait un petit détour en 2009 au début de ma chevauchée transandine. Le projet de construction d’un restaurant communautaire en matériaux traditionnels et durables est destiné à la restauration des habitants du village, des 72 enfants de l'école qui bénéficient d'un déjeuner équilibré et des visiteurs. Situé au centre du village, il se veut être un lieu de rassemblement dans un esprit de partage de connaissances et de découverte de la culture quichua. De plus, des sessions de sensibilisation-formation à l’alimentation seront dispensées tant aux cuisiniers qu'aux membres de la communauté. Ceci dans le but d’acquérir une meilleure connaissance des principes clés d’une alimentation saine et équilibrée et, par ce fait, lutter contre la malnutrition. Par deux fois, ce restaurant fut envahi par les eaux du fleuve et à chaque fois, les habitants ont voulu le reconstruire.

d) Et comme lors des voyages précédents, il est possible également de parrainer le Groupe Tiers-Monde de Gesvesdont je suis le coordinateur.

Projets parrainés et numéros de comptes

OXFAM : BE37 0000 0000 2828 ..... (exonération fiscale à partir de 40 Euros par année civile) ..... BIC BPOTBEB1

Entraide & Fraternité : BE68 0000 0000 3434 ...... (exonération fiscale à partir de 40 Euros par année civile) ..... BIC BPOTBEB1

Projet de Shiripuno en Equateur : BE77 5230 4546 0642 ..... (pas d’exonération fiscale) ..... BIC TRIOBEBB

Groupe Tiers-Monde de Gesves : BE22 0682 0181 0547 ..... (pas d’exonération fiscale) ..... BIC GKCCBEBB

Projet de film et recherche de sponsoring

Le premier voyage dans les Andes en 2009 a fait l’objet d’un film réalisé et monté par Michel et Philippe de Ville « Transandine : l’impossible exploit ». Je repars avec ma caméra en vue de ramener des images et réaliser un nouveau film qui vous sera présenté au cours de l’année 2013.

C’est la raison pour laquelle je recherche un sponsoring pour lequel votre contribution est la bienvenue au compte suivant :

BE42 1030 1806 0054 ..... BIC NICABEBB ouvert au nom de Léon Tillieux.

Coordonnées

Adresse courriel : leontillieux@hotmail.com

Léon Tillieux

rue de l’abbaye, 10 A

5340 Faulx-les-Tombes

gsm : +32 478 618581

D'avance un grand merci pour votre soutien. Déjà je vous souhaite un joyeux Noël et une bonne année 2013 !

lundi 23 août 2010

Transandine 2009 n°32: Film et livre photo sur la Transandine 2009

Projection du film " La transandine : l'impossible exploit "

Réalisé par Philippe et Michel de Ville - durée 42 minutes

Au total plus de 700 personnes ont vu le film

Sur demande : projection (gratuite) dans les écoles, collectivités, mouvements de jeunesse ou groupements 3 x 20 ans ainsi que pour tout groupe intéressé par la problématique du développement, par les rencontres interculturelles et des voyages "hors des sentiers battus" ...

Contact : leontillieux AT hotmail.com
GSM : +32 478 618581

Livre-photos en vente

Une des 200 photos de la Transandine publiées dans ce livre :

40 € à verser au compte Triodos Bruxelles : BE77 5230 4546 0642 de Léon Tillieux - code BIC TRIOBEBB avec vos coordonnées postales !

jeudi 31 décembre 2009

Transandine 2009 n°31: Transandine 2009 - livre photo et projection du film à Gesves et à Namur

Chères amies, chers amis,

En 2009, j'ai effectué un voyage long de 7.000 km à vélo à travers les Andes dont les parrainages soutenaient l'Action Damien, OXFAM, Entraide & Fraternité et le Groupe Tiers-Monde de Gesves.  Vous avez suivi ce voyage sur ce blog et grâce aux messages hebdomadaires que je vous envoyais.

Le livre photo et le film DVD dont je vous avais parlé dans mes derniers messages sont prêts.

1- Le livre photo   " un rêve, un défi ... face à l'impossible "

Voici une photo de la couverture du livre qui porte comme titre:

    Sept mois et deux roues pour une traversée "solitaire-solidaire" des Andes.




Pour commander ce livre contenant 200 photos du voyage, veuillez verser la somme de 40 € au compte suivant: 523 - 0454606 - 42 (Triodos)

Bic =  TRIOBEBB     IBAN =   BE77 5230 4546 0642

ouvert au nom de Léon Tillieux, rue de l'abbaye, 10A - 5340 Faulx-les-Tombes (Belgique)

Si vous commandez ce livre sans tarder, il pourra vous être livré lors des séances de présentation du film. Si le livre vous est transmis par la poste, il faudra prévoir de verser en sus les frais postaux au même compte .

2- Le film intitulé :    " La Transandine ,  l'impossible exploit "    monté et réalisé par Philippe et Michel de Ville

Les premières projections ont eu lieu à Namur :

  • jeudi 15 avril 2010 au local paroissial de la rue Rupplémont : 65 personnes
  • dimanche 18 avril 2010 au local paroissial de la rue Rupplémont : 50 personnes
  • mardi 11 mai 2010, au CAL (Centre d'Action Laïque)  : 39 personnes

Dans la commune de Gesves

  • mercredi 7 avril à la salle communale à Gesves : 32 personnes
  • mercredi 14 avril au Centre Récréatif Mozetois : 17 personnes
  • vendredi 16 avril à l'école communale de l'Envol  à Faulx-les-Tombes : 15 personnes
  • lundi 10 mai à 19h30, au presbytère à côté de l'église de Haltinne : 13 personnes

Autres projections prévues

  • vendredi 7 mai 2010 à Sart-Messire-Guillaume (Commune de Court-St-Etienne) : 37 personnes 
  • vendredi 25 juin 2010 à Bruxelles avec l' ONG Entraide & Fraternité : 30 personnes
  • vendredi16 juillet 2010 au Home St-Joseph à 5000 Namur  : 30 personnes

Prochaines projections prévues

A Namur
  • Dans le cadre du Salon Valériane        samedi 4 septembre 2010 à 13h    Palais des Expositions, rue Sergent Vrithoff
A Ciney
  • vendredi 25 février 2011 à 14h30, Centre Culturel, Place Roi Baudouin, 1 à 5590 Ciney                      

Je serai heureux de vous revoir et de partager avec vous la richesse des rencontres humaines et la beauté des paysages Andins, grâce aux images ramenées de ce raid exceptionnel à travers l'Equateur, le Pérou, la Bolivie et le Nord Argentin.

Léon Tillieux

Adresse postale : rue de l'abbaye, 10A
5340 Faulx-les-Tombes

portable :   0478 - 618581

jeudi 24 décembre 2009

Transandine 2009 n°30: Joyeux Noël - Feliz Navidad - Feliz Natal - Buon natale - Happy Christmas

Chères amies, chers amis

En cette année qui se termine, je vous envoie un petit message ... certain(e)s se plaignent de ne plus recevoir le message hebdomadaire de la route de la Transandine ! Mais bon ... toute bonne chose a une fin !

Altiplano ... ne manquez-pas ce film !

Il y a quelques jours, j'ai eu l'occasion de voir le film "Altiplano", film superbe, remarquablement réalisé dans les Andes péruviennes. Ce fut pour moi l'occasion de revivre - avec un peu de nostalgie - mon passage dans les Andes, dans des régions où les mines d'or posent les mêmes problèmes et entrainent les mêmes conflits entre les exploitants et ceux qui payent, parfois de leur vue ou de leur vie, le fait de vivre à proximité des sites d'exploitation et de leurs bassins de décantation.

En regardant ces images superbes de montagnes et celles très émouvantes des souffrances séquelles des traitements au cyanure ou au mercure, je me suis rappelé les interviews que j'ai réalisées auprès d'un ingénieur travaillant pour une compagnie minière péruvienne, affirmant "maitriser la situation" alors que les paysans vivant à proximité ne pouvaient que déplorer la pollution des nappes phréatiques et les conséquences fâcheuses pour leurs troupeaux, pour eux-mêmes et leurs récoltes.

Sueli ... sur des traces connues !

De bonnes nouvelles de Sueli, en voyage ... au Pérou et en Bolivie (pas en vélo) !  Ma fille a suivi des cours d'Espagnol et est en train de visiter ces pays de la transandine.  Partie seule pour le trekking des sites Incas du Choquequirao et du Machu Pichu, elle vient de nous informer qu'elle a réussi ce trekking en l'espace de 5 jours !

Des petits pas malgré tout ... de préférence sur deux roues !

Pour l'année 2010, je voudrais tout simplement que nous continuions à croire en l'urgence de sauver la planète. Même si, en cette fin d'année, les décisions des grands de ce monde ont été plutôt frileuses à Copenhague, continuons à croire que chaque petit pas (de préférence à vélo en laissant par exemple notre voiture au garage pour nos petits déplacements) que nous ferons pour préserver mieux l'environnement ne pourra qu'être bénéfique pour la terre... pour nous-mêmes, nos enfants et les générations à venir. Croyez bien que la terre elle... notre mère à tous... ne manquera pas de nous remercier.  

Esperanza !

Heureuse fête de Noël à tous - Feliz Navidad - Feliz Natal - Merry Christmas - Frölische Weinachten
Sarbatorit Fericit (rappelons-nous, il y a 20 ans ... nous nous apprêtions à prendre la chemin de la Roumanie !)

Léon Tillieux

mercredi 16 décembre 2009

Transandine 2009 n°29: De retour et accueil à Namur

Léon est arrivé comme prévu à 14h à la place de la gare à Namur ! 

De nombreux amis et connaissances l'attendaient... ainsi que l'échevin namurois Maxime Prévost, qui lui a rendu hommage (Léon namurois de l'année ?). Un beau retour aux sources.

Le groupe local du GRACQ de Namur a organisé une petite fête en son honneur dans les locaux de la Maison des cyclistes. 

Léon en a profité pour commenter une partie des 372 photos prises au cours de son périple... et un dernier petit verre (de cidre) fut offert pour la route !

Luc Goffinet

mercredi 2 décembre 2009

Transandine 2009 n°28: Boucle Salta - Cafayate - Salta avant le retour en Belgique

Dernier message avant le retour en Belgique

Boucle en vélo Salta - Cafayate - Salta

Le vélo ce n'est pas tout à fait fini (à vrai dire, je ne puis m'en passer !) puisque j'ai effectué une boucle d'une semaine de 535 km dans une région merveilleuse du sud de Salta dans les vallées Calchaquies

Parti par la belle route asphaltée jusque la région vinicole de Cafayate, j'ai traversé des paysages montagneux superbement colorés.

Dur dur la route numéro 40, mais quel décor !

Une demi journée pour grimper (à pied) à la découverte de cascades non loin de la ville de Cafayate entourée de vignes et c'est le retour via Cachi. Changement de décor! 

Tout d'abord la route devient poussiéreuse. C'est la fameuse route qui conduit en Patagonie mais je la prends dans l'autre sens, vers le Nord. 

Peu de cyclistes se hasardent à prendre cette route étant donné que le revêtement est constitué de rochers friables décomposés en graviers et de sable dans lequel les roues tout simplement refusent (parfois, pas tout le temps heureusement) d'avancer ! 

En plus la chaleur ! Un moment j'ai failli faire demi-tour. Les occupants d'une camionnette m'ont proposé d'alléger les difficultés, mais j'ai continué, fidèle à ma "conviction transandienne". 

Au sommet d'un col, j'avais croisé un Suisse qui avait déjà roulé sa bosse un peu partout dans le monde. 

Un autre jour, c'est Julian, un jeune Irlandais que je rencontre, en route vers la Patagonie. De là il espère remonter au Venezuela : un voyage de deux ans ! 

Quant à Julien, le Français rencontre à Humahuaca et revu par hasard devant la gare de Salta, nous nous sommes loupés d'une demi-heure à Cafayate

Lui aussi continue vers la Patagonie, folie, inconscience, ou tout simplement choix d'un voyage riche en découvertes et rencontres humaines.

Dix belges au sommet d'un col

Au sommet d'un col, aveuglé par le soleil couchant, à un rien près j'entre dans un groupe de 4 touristes (4 dames distraites ou inconscientes) en train de prendre des photos en plein milieu de la route. 

"Where are you coming from ?" - "Van Leuven in Belgie !" - " Ik kom van Namen". 

Quelques instants plus tard, un mini car décharge des francophones de Court-St-Etienne, Ciney, etc... Parmi eux, une dame a lu l'article sur la Transandine dans "Vers l'Avenir" du 1er mai ! Finalement l'on se rend compte que le monde est petit !

Changement de décor et de température

Dimanche 15 novembre, le temps change. Dans l'après-midi, après avoir traversé la parc des Cardones (une sorte de cactus que l'on utilisait autrefois pour les châssis et les portes des églises de la région), le vent se lève et souffle, de face ! 

"Vous en avez pour 60 km !" m'annonce un motocycliste ! A certains moments, je n'avance guère.

J'arrive frigorifié dans le brouillard au col de "la piedra del molino" à 3.348 m d'altitude. Puis une très longue descente très sinueuse de 25 km ("la Cuesta del Obispo") dans le vent et le froid. 

Une pluie d'orage s'annonce. Pas de chute malgré les graviers ! Au moment où l'orage éclate, je me réfugie juste à temps sous l'auvent d'une maison inhabitée. Quelle chance, c'est là que j'installe mon couchage pour la nuit.

Le lendemain, les rivières se sont gonflées d'une eau brune et tumultueuse; les rochers ont dévalé sur la route. 

Puis c'est le retour à Salta ou j'expédie vélo et bagages par bus vers Buenos Aires. J'ai 20 jours pour les retirer à destination. 

D'ici là, j'ai le temps de faire un tour jusqu'aux chutes d'Iguazu à la frontière avec le Brésil, de visiter Resistencia, Santa Fe, Rosario et Buenos Aires

Heureux de vous revoir !!!!

Retour en Belgique le jeudi 10 décembre 2009

L'arrivée à Zaventem est prévue le jeudi 10 décembre à 18h25 par le vol Iberia IB 3214 en provenance de Madrid.

Retour à Namur le samedi 12 décembre 2009

Si vous le souhaitez vous pouvez m'accompagner pour le dernier tronçon en Belgique, en vélo, bien sur !

Départ de Court-St-Etienne à 10h devant la gare

Arrêt possible dans un restoroute / friterie entre Court-St-Etienne et Namur - autre possibilité : prenez votre pique-nique et boissons.

Vous pouvez nous rejoindre en cours de route :

  • à Gembloux, carrefour N4 / route Gembloux - Jodoigne -Tienen : à 12h
  • au carrefour Didi à 13h ---> ancienne route de Gembloux passant par St-Servais

Arrivée Place de la Station à Namur à 14h, rendez-vous à la Maison du vélo, située à côté du parking du magasin C&A.

Je serai heureux de retrouver parents et amis dans le bureau du GRACQ, situé 2b, Place de la Station, au-dessus du GB Express.

Si vous voulez me contacter mon adresse est leontillieux AT hotmail.com

En préparation un film DVD, et un livre photos

Des mon retour en Belgique, je vais me consacrer à la réalisation d'un film sur la Transandine avec l'aide de mes amis Michel et Philippe de Ville.

Il est prévu également d'éditer un livre photos qui reprendra les plus belles photos du voyage et des extraits des messages courriels. Des à présent, vous pouvez réserver ce livre photos en m'envoyant un petit message.

vendredi 6 novembre 2009

Transandine 2009 n°27: Mission accomplie de mai à novembre 2009 !

Du lundi 2 novembre au jeudi 5 novembre 2009

Chers amies et amis de la Transandine, voici mon dernier message puisque je suis arrivé à destination à Salta dans le Nord de l'Argentine.

Le Tropique du Capricorne

Parti de l'Equateur (en Equateur) le 10 mai, me voici arrivé au Tropique du Capricorne, ce lundi 2 novembre après 6.033 kms parcourus en six mois.

La quebrada d'Humahuaca

Apres avoir visité la charmante petite ville d'Humahuaca, j'ai pris la route de Salta. Quelle merveille que cette "quebrada" classée au patrimoine de l'humanité. 

Cette vallée vaut vraiment le détour dans cette partie Nord de l'Argentine. Un régal pour les photographes, dont je fais partie.

Aussi en annexe à ce message, je joins les plus belles photos prises le long de cette route et plus particulièrement près du village de Pumamarca.

El pueblo y el rio de Leon

Quelques kilomètres avant Jujuy, je traverse le village de Léon qui fut célèbre au début du 19eme siècle par les batailles entre Espagnols et indépendantistes Argentins. 

Finalement ce sont ces derniers qui l'ont emporté le 27 avril 1821. La bataille de Léon fut décisive.

Rencontre incroyable entre Belges sur une petite route d'Argentine !

Sur la belle route qui mène à Salta, ce jeudi 5 novembre, une voiture immatriculée en Argentine faire demi-tour et s'arrête.

En sortent deux amis d'Emines, près de Namur en Belgique: Baudouin Ledecq et Genevieve Glineur (de la maison du Conte de Namur) accompagnant un couple de la région de Charleroi. 

Quelle coïncidence, se croiser ainsi à l'autre bout du monde ! 

Ce fut une des rencontres les plus inattendues et un des plus beaux moments de la Transandine !

Salta : 5 novembre 2009 18h - Transandine - mission accomplie

Le rêve de traverser les Andes en joignant l'Equateur au Tropique du Capricorne vient de se terminer ce jeudi 5 novembre 2009 sous le coup de 18 heures.

Bilan

  • 6.250 km parcourus en 100 jours de route exactement, pour un total de 587 heures de pédale.
  • Moyenne journalière : 62,5 km
  • Moyenne horaire : 10,6 km/h et ce malgré la montée de 13 cols de plus de 4.000 mètres d'altitude, dont celui d'Apacheta, le plus élevé à 4.746 m au dessus du niveau de la mer!
  • Nombre de crevaisons : 4, seulement !
  • Aucun problème technique pour le vélo ni de santé pour son pilote !

Merci, muchas gracias

A l'issue de ce long voyage de six mois, un grand merci:

  • à ceux et celles qui m'ont accueilli le soir chez eux, qui m'ont encouragé par un signe de la main, un petit coup de klaxon, une parole d'encouragement;
  • aux personnes qui ont pris le temps de répondre à mes messages;
  • aux sponsors de la Transandine;
  • à ceux qui ont soutenu l'une des ONGs proposées au parrainage;
  • à Luc Goffinet du GRACQ de Namur pour la mise à jour hebdomadaire de ce site

Muchas gracias à todos los amigos que me acogeram durante este viaje y que me saludaram en este camino de Quito en Ecuador hasta Salta en Argentina.

Retour en Belgique le jeudi 10 décembre 2009

Il me reste à rejoindre Buenos Aires, la capitale de l'Argentine après avoir visité différents coins intéressants de la région de Salta. Une boucle vraisemblablement (avec des bagages allégés) jusque la région vinicole de Cafayate au Sud de Salta.

L'arrivée à Zaventem est prévue le jeudi 10 decembre à 18h25 par le vol Iberia IB 3214 en provenance de Madrid.

Retour à Namur le samedi 12 décembre 2009 (précisions dans un prochain message).

En préparation un film DVD, et un livre photos

Des mon retour en Belgique, je vais me consacrer à la réalisation d'un film sur la Transandine avec l'aide de mes amis Michel et Philippe de Ville.

Il est prévu également d'éditer un livre photos qui reprendra les plus belles photos du voyage et des extraits des messages courriels. Des à présent, vous pouvez réserver ce livre photos en m'envoyant un petit message.

A bientôt

Leon

lundi 2 novembre 2009

Transandine 2009 n°26: Premiers jours en Argentine

Du lundi 26 octobre au dimanche 1er novembre 2009

Adios Bolivia, bienvenido en Argentina

La ville frontière de Villazon m'est apparue plus rapidement que prévu, grâce à une erreur de kilométrage figurant sur la carte, soit 24 km en moins que ce que j'avais prévu. Un moment avec la chaleur, je croyais voir un mirage, mais non c'était bien la réalité ! 

L'entrée en Argentine s'est passée sans problèmes, le mardi 27 octobre. Au poste de douane, j'étais le seul "véhicule" à être contrôlé.

Le douanier m'a demandé d'ouvrir deux sacs... puis s'est ravisé, "you may go" m'a-t-il dit, "Muchas gracias", si tous les passages aux frontières pouvaient être ainsi, y compris pour nos amis qui viennent du Sud !!!

L'Argentine est un pays très très long, 5.121 km jusque la ville de Ushuaia (un nom d'origine Roumaine), mon ami Damian, rencontré au Pérou est en route vers cette ville, située très très au Sud. 

Le premier jour de mon séjour en Argentine, j'ai visité un petit village du nom de Yavi, une charmante petite église toute blanche, voir la photo. 

Détour pour admirer la lagune de Pozuelos et ses flamants roses

Deux jours et demi de vélo loin de tout : presque pas de maisons, le désert comme dans le sud Bolivien, pas de magasins, rien à se mettre sous la dent. 

Heureusement j'ai toujours un petit "garde-manger" avec quelques réserves. Deux nuits à la belle étoile dont une non loin de la lagune. Le froid m'a surpris, le matin, ma réserve d'eau et la lessive de la veille étaient gelées!

En revanche je suis arrivé à Abra Pampa sous un soleil aveuglant et très très chaud. Contrastes de ce pays. Heureux de retrouver l'asphalte. Ces 125 km furent très éprouvants à cause de la "tôle ondulée" !

Tôle ondulée, connaissez-vous ? 

Si vous avez déjà voyagé en Afrique, vous connaissez certainement cette expression qui évoque les routes sans revêtement en dur avec un "plissement" régulier, comparable à une tôle ondulée. En voiture, bus ou camion, ce n'est pas très grave, à vélo, c'est davantage insupportable, vous bondissez de 10-15 centimètres tous les 40 centimètres ! 

Au début cela va, après six heures, cela commence à bien faire! Il y a bien le côté de la route où il n'y a pas ce plissement mais une bonne couche de sable ou de gravillons qui rend la pratique du "deux roues" relativement dangereuse.

La moto aussi, dans ce désert, j'ai rencontré un Allemand qui s'est arrêté; nous avons échangé nos expériences; il m'a ravitaillé en eau... et en chocolat ! "Danke vielmaal !" 

Il était venu voir les flamants (rectification, par rapport à un message précédent, c'est bien avec un "t" et non un "d" que cela s'écrit, le "d" réservons-le à nos voisins de Belgique-Nord). 

Toutefois les flamants du lac de Pozuelos sont craintifs et s'envolent à la moindre approche, il ne voient que très rarement des touristes, pas comme ceux des lagunes d'Uyuni, ou il y à des centaines de "drôles de bipèdes" qui débarquent des 4x4 chaque jour ! 

Le courage d'une institutrice

Le passage par le "désert" de Pozuelos m'a donné l'occasion de rencontrer une institutrice qui chaque semaine quitte sa famille et sa ville pour aller enseigner dans un village perdu du lundi au vendredi. 

A Pozuelos, il y a ainsi 18 enfants scolarisés : ils viennent des montagnes aux alentours. Dans ce village loin de tout, c'est encore un peu de vie grâce à eux, et à leur institutrice. 

En Equateur, au Pérou, en Bolivie, en Argentine et certainement ailleurs dans les continents du Sud, chaque semaine des institutrices partent pour la semaine rejoindre des villages perdus à des heures et des heures des villes et des routes, Chapeau !

Arrivé à Humahuaca ce 1er novembre 2009

Heureusement après les souffrances occasionnées par la "tôle ondulée", j'ai retrouvé l'asphalte sur la belle route menant à Salta

A Humahuaca, dans la rue, j'ai été interpellé par un jeune français, Julien, en route depuis un an et demi, de Mexico vers Ushuaia, la ville la plus au Sud de l'Argentine.

Figurez-vous qu'il roule avec un vélo "Da Silva", acheté également à la "Maison du vélo à Bruxelles", cela fera certainement plaisir au couple de ce magasin de Bruxelles et à Mr Da Silva, le fabriquant en Allemagne, qui sont repris dans mes listes d'adresses.

La fête de la Toussaint et la fête des morts

Comme dans tous les pays du monde, cette fête donne l'occasion aux vivants de se souvenir de ceux qui nous ont précédé. Ici en Argentine, des fleurs multicolores sont vendues à cette occasion. Beaucoup de mouvements sur les routes ce 1er et ce 2 novembre, chacun voulant se recueillir dans les cimetières.

Prochain message, depuis Salta !

Encore 200 km, et ce sera déjà (!) la fin de la Transandine

A la semaine prochaine.

Léon

lundi 26 octobre 2009

Transandine 2009 n°25: De Potosi à Tupiza sur la route vers l'Argentine

Du lundi 19 octobre au dimanche 25 octobre 2009 

Les truites et les canaux d'irrigation du projet El Molino à Potosi

Lundi 19 octobre, avec deux jeunes d'Anvers, Julie et Jonas, nous visitons un élevage de truites dans le village d'Urmiri. Ce village à été partiellement détruit il y à quelques années par un glissement de terrain. 

Vraisemblablement, ce projet va être arrêté étant donné que les coûts (surtout les coûts de transport) sont trop élevés. Il est vrai que pour atteindre ce village, la route serpente sur de nombreux km, de quoi donner des frissons aux occupants du véhicule!

Au retour, nous nous arrêtons un instant pour admirer un canal d'irrigation permettant aux paysans d'amener de l'eau pour leurs cultures.

A El Molino, Padre Carlos Parent et Mia Mermans ont mené à terme de nombreux projets depuis 5 décennies. 

Dans un atelier d'artisanat, nous pouvons voir des métiers à tisser venant de Hollande, ils n'étaient plus utilisés ! 

Les articles sont vendus à Potosi dans un magasin assurant un prix décent pour le travail des femmes.

Padre Carlos et Mia ont préparé leur succession. Gageons que, après eux, El Molino continuera à tourner longtemps pour le bien des Boliviens !

De Potosi à Tupiza, de la poussière, du sable, un ciel rempli d'étoiles et des paysages magnifiques ! 

Au pied de la montagne de Potosi mon altimètre marque 4.200 mètres. 

Un peu plus loin, en route vers le Sud, j'achève à pied le dernier col de plus de 4.000 de la Transandine : 4.300 mètres! Ensuite, c'est la joie d'une très longue descente vers Cuchi Inginiero où je passe une nuit reposante dans un "alojamiento" simple et rustique.

Encore 12 km d'asphalte puis c'est le changement de pneus. Je rechausse les "Marathon XR" en vue de la dernière étape, la plus dure de la traversée de la Bolivie. 

Des touristes Argentins (en voiture et à moto) se sont arrêtés pour m'avertir que la route était très très dure: sable, pierrailles, etc. A chaque passage de véhicule, le soleil, le ciel bleu et la route disparaissent pour quelques minutes. 

Je n'ai jamais avalé autant de poussière, même dans le désert ! Mais la route entre Potosi et Tupiza est en passe d'être asphaltée, ce sera pour 2010, avis à ceux qui veulent traverser cette magnifique région sans trop de difficultés.

Vu l'état des routes, j'ai du réviser à la baisse mon plan "de vol": neuf jours seront nécessaires pour rejoindre la frontière avec l'Argentine au lieu de six. 

Ce dimanche 25 octobre, me voici arrive à Tupiza, heureux de pouvoir trouver de quoi m'alimenter de façon correcte. Il est vrai que c'est un véritable désert que j'ai traversé : des villages fantômes, des maisons apparemment vides, peu d'occasions de se ravitailler.

Beaucoup d'hommes sont partis travailler en Argentine, essentiellement comme maçons. Les femmes restées seules avec les enfants essayent de survivre comme elles peuvent avec quelques chèvres.

Ce 21 septembre, c'est le printemps. Dans cette partie de l'hémisphère sud, les paysans ont déjà semé maïs, pommes de terre, etc, ils attendent les pluies de Novembre. 

Actuellement la température est élevée et même la nuit, il fait bon bivouaquer et admirer les étoiles, quel régal ! 

C'est la meilleure période pour voyager à vélo ici car en janvier, février, les pluies feront déborder les rivières et les routes (de terre) seront impraticables. 

Quant aux mois de juin et juillet, il fait glacial dans cette contrée.

Accueil et rencontres

Dans le village de Vitichi, je suis accueilli à la cure. 

Le soir, après avoir partagé un repas simple, j'échange avec Omar, Colombien, missionnaire Xaverien en Bolivie. Il a connu aussi d'autres missions dont l'Amazonie au Brésil. 

Le lendemain matin, son collègue Ausberto est là aussi au moment du départ. Muni d'une double bénédiction, c'est avec confiance que je prends la route. "Le soleil va taper !", me disent-ils ! En effet !

Dix kms après le départ, Padre Ausberto me propose de me charger dans sa camionnette, poliment je refuse, fidèle à ma devise : la Transandine c'est à deux roues que je l'accomplirai jusqu'au bout (Salta)!

Apres avoir traversé la rivière Cotaigalta, j'entends un klaxon derrière moi, c'est un jeune autrichien qui accomplit un tour du monde à moto en solitaire. D'autant plus difficile qu'il est sourd-muet. 

Avec de grands gestes et un grand sourire laissant deviner une très grande joie d'accomplir un tel voyage, il me fait comprendre par ou il est passé: toute l'Afrique jusqu'à Cape Town

Après les Amériques du Sud et du Nord, ce sera l'Asie. Pour le suivre voici son blog. En consultant ma carte, il s'est rendu compte qu'il s'était trompé de route, aucune rencontre, même la plus brève soit elle, n'est inutile !

Une famille française à vélo, en route vers Villazon. Même destination que moi, mais ils sont trois: un couple et un enfant. Tout heureux de parler - en français - avec un cycliste longue distance! Ils sont partis de Cusco au Pérou vers l'Argentine. Bon vent à ces courageux !

Tupiza - Villazon, dernière étape en Bolivie

Selon les témoignages des cyclistes et motocyclistes croisés sur la route, ce dernier tronçon de la Transandine Bolivienne risque de me coûter encore quelques gouttes de sueur. La route n'est pas asphaltée et le plus dur ce sont les parties constituées de sable, la tout s'arrête et il faut pousser le vélo! Bref, ce sera l'objet du prochain message. Quand je vous l'enverrai, je serai sans doute déjà en Argentine

Bonne semaine.

Léon

lundi 19 octobre 2009

Transandine 2009 n°24: De Oruro à Potosi en passant par El Molino

Du dimanche 11 octobre au dimanche 18 octobre 2009

Santa Cruz de la Sierra

Cette ville a connu un développement très rapide en 20 ans pour devenir la ville la plus importante de Bolivie au point de vue économique. Construite autour de sept anneaux concentriques, cette ville n'a rien de vraiment intéressant. 

En fait j'y suis passé principalement pour y rencontrer Aude Rossignol et Alain Carpiaux récemment arrivés dans cette ville. Dimanche 11 octobre, j'ai eu l'occasion de rencontrer plusieurs coopérants de l'ONG Volens que certains d'entre vous ont connu dès les années 60-70, les "Volontaires de l'enseignement". 

Dans la région de Santa Cruz, cette ONG s'occupe des enfants de la rue et de la formation des femmes dans le Chaco, région proche du Paraguay. D'autres projets également, pour les personnes intéressées consulter leur site

Avant de partir, Aude a réalisé une courte interview sur le projet de la Transandine sur son blog.

De Oruro à Potosi

Trois jours sur "l'altiplano", trois nuits peu "ensommeillées" 

Lundi 12 octobre, après un long voyage en bus de Santa Cruz à Oruro avec une courte halte à Cochabamba, j'ai passé une première nuit dans le bus qui m'a amené à Oruro à 4 heures du matin, le chauffeur nous ayant dit que nous pouvions continuer de dormir arrivés à destination jusqu'à 6 heures. 

Important changement de température : étouffant dans la montée vers Cochabamba, à une température proche de zéro arrivés à Oruro

Ce que l'on ignore souvent c'est que la majeure partie de la Bolivie n'est pas Andine mais a un climat chaud et humide semblable à celui de l'Amazonie. Santa Cruz fait partie de cette région.

Quelques heures après avoir quitté le bus, le mardi 13 octobre, j'étais tellement heureux de retrouver mon vélo que je redémarrais à 13h vers Potosi après avoir pris congé des religieuses et des filles de l'orphelinat où le vélo passa près de deux semaines à l'infirmerie. 

Le soir même, je dormais dans un "hospedage" reçu par une fillette de 11 ans en l'absence de ses parents. Logement rudimentaire, mais cela n'est rien, la seule chose c'est que le lit était 30 centimètres trop petit pour moi!

Le lendemain soir, mercredi 14 octobre, arrivé dans un village sans hôtel, une dame m'a conseillé d'aller dormir dans une construction récente de l'office du tourisme. Lui demandant où se trouvait la clef, elle m'a dit "mais c'est ouvert!". En effet, la porte avait été forcée. J'ai dormi dans ce nouveau bâtiment après avoir poussé une grosse pierre contre la porte.

La troisième nuit, après avoir escaladé deux cols dont le dernier alors que le soleil se couchait, pas moyen de trouver un village, j'ai fini par "planter" mon couchage au bord de la route, ne sachant pas qu'il y aurait de très nombreux camions et bus nocturnes comme lors de la seconde nuit !

El Molino, y el Padre Carlos Parent

Au collège de Bellevue à Dinant, au début de mes humanités dans les années 1960, Jacques Maistriaux de Beauraing et Charles Parent de Rienne (Gedinne) venaient témoigner de leur travail en Bolivie. 

Ces deux prêtres "Fidei Donum" partis en 1959 en Bolivie, m'avaient donné le goût du travail en Amérique latine. C'est finalement au Brésil que j'ai travaillé comme coopérant entre 1974 et 1977, et le rêve de la Transandine ne se réalise que près de 50 ans après!

Accueilli par le Père Carlos (averti de mon arrivée grâce à un courriel), nous avons de suite constaté que nous avions plusieurs points communs. 

Nous avons étudié à Bellevue (Dinant) en humanités (nous avons eu le même professeur de géographie, Maurice Questiaux, le célèbre géographe, certainement le plus grand vulgarisateur de la "voûte céleste" avec ses petits fascicules, mais également éleveur de serpents, souris et autres cochons d'Inde, cuys en Castellano). 

Nous avons par la suite effectué nos candidatures aux Facultés Universitaires Notre Dame de la Paix à Namur. Par après, nous avons "koté" au Collège pour l'Amérique Latine à Leuven. 

Par ailleurs, nous avons plusieurs amis, amies ou connaissances communes : Pol Charles et Philippe Dewez (fondateurs d'OXFAM dans la region de Namur), Etienne Croonenberghs (architecte de Namur ayant travaille comme coopérant à El Molino, tout comme Philippe Dewez, ingénieur civil), Christine Bomboir (que je connais via le CAL de Namur), Julienne Delwiche (de Leuven avec qui j'ai effectué un voyage à vélo au Bangladesh en 2003 avec la Fondation Damien), André Vanderheyleweghen (prêtre-médecin en Bolivie), Jean Imberechts (qui a passé de nombreuses années au Pérou), André Diez (qui a travaillé en Antarctique avec Alain Hubert), etc... Plusieurs d'entre eux reçoivent mes courriels.

Le séjour a El Molino a été un des plus beaux accueils au cours de la Transandine. Grâce à Padre Carlos, dès le premier soir visite de Potosi, une des villes de Bolivie à voir absolument! Rencontre également de Mia Meermans, régente originaire du Limbourg, volontaire à El Molino depuis 51 ans.

Potosi, la ville minière

La mine la plus vieille et la haute du monde

Ce samedi matin, visite del "Cerro de Potosi" avec deux jeunes étudiants en médecine de Francfort. Il faut être sportif pour se contorsionner dans des galeries qui parfois ont à peine 50 cm de haut. 

Pour la première fois de ma vie descente dans une mine, moi qui suis fils, petit fils et arrière-petit-fils de mineur de derle de la région d'Andenne. Potosi, dont le sommet se trouve à 5.000 mètres a connu un passé unique. 

Des centaines de km de galeries d'où l'on a extrait l'or, l'argent, le zinc, le plomb depuis plus de 4 siècles. 

Etonnant qu'il y ait encore des filons contenant des minerais après les milliers de tonnes emportées principalement par les Espagnols. 

Ce qui est le plus terrible ce sont les 8 millions de morts (six millions d'Indiens et 2 millions d'Africains amenés ici en esclavage), quelle honte! Et, à moins que je ne me trompe, aucun gouvernement Espagnol, jusqu'à présent, n'a demandé pardon pour ce génocide!

Le guide Quechua nous accompagnant répond à nos questions et termine la visite par l'offrande au "Tio", ce diable "protecteur" à qui les mineurs apportent des offrandes (dont des feuilles de coca, de l'alcool, etc) pour l'amadouer, pour qu'il n'y ait pas d'accident et que les veines de minerais ne se terminent pas en peau de chagrin. 

C'est aussi au fond de la galerie où il se trouve que se fête le carnaval, quelques jours pour que les mineurs puissent oublier un peu la dureté du travail, leurs misères et leurs souffrances!

Le couvent de Santa Teresa

Trois heures pour découvrir ce couvent de Carmélites cloîtrées et prendre connaissance de l'histoire de ce bâtiment aux murs d'un mètre d'épaisseur. Un couvent réservé aux filles de l'aristocratie coloniale. 

Pas plus de 21 religieuses... Dès qu'une décédait et était enterrée au sein même du couvent, une jeune était prête à entrer. Il s'agissait toujours de la seconde fille d'une famille riche qui y entrait, pour toujours, à l'âge de 15 ans, apportant une dot importante bien sur ! 

Plus jamais de contact avec sa famille si ce n'est qu'une fois par mois derrière un rideau opaque laissant passer seulement le son. La "discipline" n'ayant été qu'un peu allégée lors du Concile Vatican II. 

Bref heureux d'avoir pris connaissance de ce passé, mais avec une overdose de peintures dont certaines les plus doloristes les unes que les autres! Toutefois, côté positif du travail des Carmélites, c'est le travail très fin de la dentelle, comme "a Brugas" me dit la guide en Castellano!

Une autre information qui montre bien que les missionnaires de l'époque se sont trompés d'Evangile : à Oruro, comme en d'autres lieux de l'époque coloniale, il y avait deux catégories d'églises, les unes pour les colonisateurs et les autres pour les indigènes!

La casa de la moneda

La première "casa de la moneda" fut construite dans la ville impériale de Potosi en 1575. La casa actuelle fut construite à partir de 1750. On peut y admirer une très belle collection de monnaies de différentes époques, les machines de frappe et les salles de fonte des métaux, qui ne venaient pas de très loin! 

Egalement de très belles collections de peintures dont la célèbre "Vierge de la montagne de Potosi", une forme de syncrétisme car la Pachamama y est aussi représentée outre le Pape, un Evêque, et l'Empereur Charles-Quint. 

Tout cela c'est du passé, car actuellement, les monnaies et billets sont produits en dehors de Bolivie ! 

Visite de la région del Molino

Demain lundi 19 octobre, visite d'un élevage de truites, un des nombreux projets que compte El Molino, repartis sur une très grande région (5.000 km2 approximativement) avec de très nombreux villages (53 communautés), Quechuas pour la plupart. L'objectif principal de ce travail communautaire est la formation (capacitacion en castellano) dans le domaine de la santé, de l'artisanat, de l'agriculture, etc.

Vers Villazon et l'Argentine

Mardi 20 octobre, j'enfourche le vélo très tôt, il me reste une montée de 20 km pour arriver à Potosi à l'altitude de 4.000 mètres. Encore quelques dizaines de km d'asphalte avant de retrouver une route empierrée (comme au Pérou) jusqu'à Villazon, la frontière avec l'Argentine.

A dans huit jours...

Léon

lundi 12 octobre 2009

Transandine 2009 n°23: Du Salar d'Uyuni à Sucre

Du dimanche 4 octobre au samedi 10 octobre 2009

Suite de la découverte de la Bolivie

Un voyage de 4 jours sur et autour du salar d'Uyuni, une merveille !

Partis mardi 29 septembre avec José comme chauffeur du 4X4, mes deux amis Polonais, Asia et Wojtek et deux Japonaises, nous commençons par visiter une exploitation industrielle de sel à l'entrée du "salar". 

Ensuite visite de l'île du pêcheur sur laquelle poussent des cactus d'une forme spéciale et pouvant atteindre 12 mètres de haut.

En VTT sur le Salar

Quel plaisir de pédaler sur cette étendue plane, ce qui donne de splendides photos au coucher du soleil, à voir sur ce site.

Le soir, logement dans un hôtel construit en blocs de sels, y compris les tables et les supports des lits !

Une escalade jusqu'à 5.080 m, une première, sur les flancs du volcan Thunupa

Avant de prendre la direction du volcan, nous entrons dans une caverne et y découvrons des momies pre-Inca : rencontre insolite avec un très lointain passé !

Six au départ, trois à l'arrivée au sommet après une escalade de cinq heures. Les deux japonaises, fraîchement débarquées de Tokyo (situé à une altitude nettement inférieure) ont du renoncer ainsi que Asia, la Polonaise, malade. 

La barre des 5.000 mètres est franchie par notre guide, Wojtek et moi-même, lentement mais sans trop de problèmes de respiration. En revanche glissade en descendant sur les pierrailles au flanc de ce volcan éteint. 

Au sommet vue splendide sur l'entièreté du salar d'Uyuni et du salar voisin, celui de Coipasa. S'il n'y avait le soleil, l'on se croirait sur la Lune ou plutôt sur Mars avec des couleurs bleue, rouge, blanche...

Note : adolescent, j'appréciais particulièrement les livres de Frison-Roche sur la montagne ("Premier de cordée", etc) et sur le désert ("le rendez-vous d'Essendilene"). 

Voici que 45 ans plus tard, je réalise ce rêve de grimper très haut, toujours plus haut ! Découverte de la terre avec un autre regard, vue imprenable si l'on reste au niveau des "basses eaux" de notre vie! 

"Quittez vos basses eaux, les steppes de vos bagnes... venez sur la montagne !", les paroles d'un chant que d'aucuns de mes amis et amies de Chartres connaissent bien !

Découvertes des lacs et de leurs habitants, des flamands en majorité !

Ici pas question de nos "voisins du Nord" mais des oiseaux "rose et blanc", cela me fait penser à la célèbre chanson de Jacques Brel, Impossible de les compter! Un beau décor sur un fond d'une eau bleue pour les premières "lagunas" et rouge pour la "laguna colorada". Celle-ci doit sa couleur vermeille aux micro-organismes composants de son eau.

En revanche pas d'oiseaux sur la "laguna verde" car l'eau de celle-ci est composée de cuivre et d'arsenic! Un vert bien marqué sur un fond de ciel bleu et les montagnes marquant la frontière avec le Chili.

Dans cette région frontalière, l'on se croirait en plein désert à certains moments. Seuls des lamas, alpagas et des "vigognes" (camélidés, cousins "non domestiques" des lamas et des alpagas) y survivent grâce aux quelques touffes d'herbes dures qu'ils y trouvent.

De l'eau chaude sortant de terre

Quel régal de pouvoir se baigner dans de l'eau chaude à 35 degrés en pleine nature alors qu'il fait à peine 5 degrés en ce matin du 2 octobre 2009. A proximité, l'eau stagnante est encore gelée à 7 heures du matin. Non loin de là, des geysers lancent leur jets de vapeur dans un ciel bleu, jouant avec les rayons du soleil levant.

Visite de Sucre, la coloniale

Samedi 3 octobre au soir me voici arrive à Sucre à une altitude de 2.790 mètres, température nettement plus clémente que sur l'altiplano (variant entre 3.800 et 4.200 mètres). Végétation tropicale, fleurs aux couleurs mauve, rouge, jaune etc.

C'est dans cette cité "blanche" fondée en 1539 par Pedro de Anzunes, que naquit la première université d'Amérique latine en 1624. C'est ici également que fut lancé le premier "cri pour l'indépendance" le 25 mai 1809. 

Cette année 2009, la Bolivie célèbre en grande pompe le bicentenaire de l'indépendance par rapport à la Couronne d'Espagne. Sucre doit son nom au Maréchal José de Sucre, grand combattant pour la liberté aux cotes de Simon Bolivar.

Sucre fait partie du Patrimoine mondial de l'UNESCO. Nombreuses églises et couvents dont le fameux couvent Franciscain de la Recoleta que je viens de visiter. 

Non loin de là, le couvent de Santa Clara. Pour communiquer avec les religieuses cloîtrées de ce couvent, il y a le même "tourniquet" que celui qu'il y avait au couvent d'Assesse, certains de mes proches et amis qui y ont soigné les dernières religieuses cloîtrées ou qui y travaillent actuellement le connaissent bien !

Dans "l'Oriente", proche du Brésil et du Paraguay

Le site archéologique de Samaipata

Mardi 6 octobre, 6 heures du matin, me voilà arrivé à Samaipata (à 120 km de Santa Cruz de la Sierra à la rencontre des Andes et du vaste bassin Amazonien) après 15 heures de bus ! 

Heureusement pas de film vidéo pendant la nuit ! Une longue montée à pied de 9.7 km (un panneau très précis !) pour arriver à 9h, juste pour l'ouverture de ce site, le plus important site archéologique de "l'Oriente" Bolivien. 

Ce lieu veut dire "repos dans les hauteurs". Un énorme rocher de 220 mètres de long sur 60 de large, dans lequel les ancêtres de cette région (les Mojocoyas et les Chanes del gran Grigota - de 800 à 1300 après JC) ont taillé des formes animales (jaguars, serpents, etc) et des niches qui vraisemblablement abritaient des idoles. 

Un haut lieu historique et religieux pré-colombien où les Incas ont également laissé des traces (des murs).

Les missions jésuites (San Javier, Concepcion, San Ignacio)

Un bus local pour rejoindre Santa Cruz par une route très cahotante, une voiture jusque San Javier, sur la "ruta misonera", et un micro-bus pour rejoindre San Ignacio (5 heures pour accomplir 171 km avec un bruit infernal de vitres tremblotantes du début à la fin).

C'est dans cette région que les Jésuites ont ouvert des missions au 17e et au 18e siècle comme au Brésil et au Paraguay relativement proches. 

Splendides constructions réalisées par ces missionnaires qui ont réussi à mettre en valeur les capacités artistiques des populations indigènes (Chiquitanos, etc) de l'époque et de gérer avec eux ces "réductions" ou communautés d'une façon démocratique. 

Mais les pouvoirs politiques Portugais et Espagnols y ont mis fin, rappelez-vous le très beau film "Mission" avec Roberto de Niro.

Visite de Santa Cruz, de la Sierra

Invité par Aude et Alain à visiter cette ville importante de l'Est de la Bolivie. Aude Rossignol y travaille pour Entraide et Fraternité. C'est à Namur que je l'ai connue dès 2003. Elle est actuellement responsable du département communications pour la Bolivie et le Pérou pour l'ONG Volens. 

Dans le prochain message, compte-rendu de cette rencontre dans une ville où la température est la même que celle que j'ai connu en Amazonie : chaud et humide ! Très diffèrent des Andes...

Programme de la semaine prochaine

A partir du 14 octobre, je retrouve le vélo à Oruro et je prends la route vers Potosi et Villazon, la frontière avec l'Argentine.

Camille a grandi !

Ci-contre, une belle photo de ma petite-fille Camille, qui a déjà deux mois !

Léon

dimanche 4 octobre 2009

Transandine 2009 n°22bis: Les photos du Salar d'Uyuni


Cliquez sur les photos pour les voir en plus grand !

Les autres photos sont dans la Galerie Transandine

samedi 3 octobre 2009

Transandine 2009 n°22: Premiers jours en Bolivie

Du mardi 22 septembre au 3 octobre 2009

Depuis l'entrée au Pérou, le 14 juin jusqu'à l'entrée en Bolivie, se sont écoulés 100 jours ! Le Pérou, un pays que je ne suis pas prêt d'oublier avec ses cols Andins et ses rencontres. Pour les semaines qui viennent, voici un autre pays Andin à découvrir ensemble: la Bolivie !

Message reçu en espagnol

A la suite du message spécial envoyé du sommet de l'île d'Amantani située dans le lac Titicaca, j'ai reçu un très beau message d'Elena de Buenos Aires. Je vous le livre ici en version originale. Cela fera plaisir à mes amies et amis hispanophones qui figurent dans mes listes d'adresses.

Leo, sin palabras, abierto à esa belleza impenetrable donde el ser humano se queda sin palabras sólo nos dejamos penetrar por ese inmenso misterio del día que se acaba,como morir un poco cada día para volver à renacer al día siguiente!!! Gracias por compartir esta sagrada vivencia donde el alma se abre à un silencio infinito, Besos, Elena

Traduction : 

Léon, sans paroles, ouvert à cette beauté impénétrable ou l'être humain reste sans paroles; nous nous laissons seulement pénétrer par cet immense mystère du jour qui finit, comme pour mourir un peu chaque jour et renaître le jour suivant !!! Merci de partager ce vécu sacré ou l'âme s'ouvre à un silence infini.

Entrée en Bolivie

L'entrée en Bolivie s'est passée sans problème; j'ai obtenu un visa de 90 jours, ce sera amplement suffisant pour rejoindre le Nord de l'Argentine et visiter les principaux sites intéressants de ce pays de l'Altiplano.

Altiplano, car constamment entre 3.800 et 4.200 mètres, et parfois plus. Cela veut dire que je ressens davantage l'altitude qu'au Pérou. Je compense en respirant plus, et je mâche des feuilles de coca comme la majorité des Boliviens!

L'ile du soleil sur le lac Titicaca

Temps splendidement ensoleillé sur le lac Titicaca en Bolivie. Une excursion en bateau à partir de Copacabana, à ne pas confondre avec la célèbre plage de Rio de Janeiro au Brésil (où les baigneurs sont plus nombreux), pour visiter "la Isla del Sol" où il y a un temple de l'époque pré-incaique.

Ciel serein également pour longer le lac Titicaca au bleu sans pareil. 

En traversant le détroit de Tiquina, le sponsor PAN (Port Autonome de Namur) a été repéré par un jeune de Mozet, Maxime Woitrin, le monde est petit !

La porte du soleil du site de Tiwanacu

Ce jeudi 24 septembre, visite du site Pré-Inca de Tiwanacu. Une heure pour visiter ce site... au pas de course (quelle idée de fermer ce site splendide à 17h alors que le soleil se couche à 18h30 !) 

J'ai surtout apprécié la porte de la lune, et la porte du soleil dont je vous avais parlé dans mon message précédent. Pour la filmer au moment du lever du soleil, Bernard Gillain avait usé d'un stratagème pour obtenir la clef du site pour pouvoir y entrer avant l'ouverture aux touristes !

Rencontres motorisées

Il y a sept mois, un couple Français est parti d'Alaska, objectif la Patagonie, comme Damian de Mar del Plata, mais pas avec un vélo ! Nous nous sommes déjà rencontrés deux fois au bord de la route vers le Sud. A quand une troisième rencontre?

Un autre jour, c'est un véhicule Vénézuélien qui ralentit en arrivant à ma hauteur. Le passager me filme en train de rouler. J'aurais du lui demander une "propina", une pièce de monnaie comme le font la plupart des Boliviens lorsque je les prends en photo !

Oruro, la ville minière de l'étain, et du carnaval

Deux jours seulement pour parcourir les 226 km de El Alto (La Paz) à Oruro. Bien arrivé dans cette ville minière le samedi 26 septembre, veille de la fête de la Communauté Française en Belgique ! 

A l'entrée de la ville, le pneu arrière défaille, mais il tiendra le coup jusqu'au centre ville, à l'autopsie un mini morceau de verre (récolté sur la bande des pneus crevés) est le coupable. Deux jours auparavant, le même pneu s'était déjà dégonflé. Total, trois crevaisons en 5.000 km !

Accueilli par les "Soeurs del Amor de Dios" qui s'occupent d'un orphelinat où il y a 90 filles. 

Comme il n'a que des dortoirs pour celles-ci, je ne pouvais loger là, mais les soeurs m'ont proposé de dormir à l'infirmerie, étant donné qu'il n'y avait pas de malade. Comme quoi, il y a toujours une solution, avec un peu de bonne volonté !

Le dimanche 27 septembre, les élèves des collèges sortent dans la rue pour une répétition générale en vue du carnaval, quelques mois à l'avance. 

Musiques, danses, couleurs, ambiance, dans cette ville célèbre par son carnaval, reconnu comme patrimoine mondial intangible par l'UNESCO. Voir les photos dans la galerie.

Le salar d'Ujuni, une des dix merveilles naturelles si pas du monde, du moins de Bolivie

Le train "Wara Wara" n'a que deux liaisons avec Uyuni par semaine au départ d'Oruro mais il part à l'heure juste, 19 heures! Contrôleurs et employés de services portent le masque anti-influenza. 

Confortable ce train roulant à environ 40 km/heure, souvent moins, mis à part que, au lieu de dormir, tous les passagers doivent supporter un film violent (deux boxeurs qui se battent pour la même fille pendant 90 minutes) avec au moins 90 scènes de violences (et oui, une par minute)! Je me suis plaint auprès du contrôleur, mais rien à faire "selon lui, les passagers veulent voir le film !". 

Avec une telle résignation devant "l'éducation à la violence". Pas étonnant que dans ce pays, comme au Pérou, les policiers trouvent normal de devoir tirer sur des hommes, femmes et enfants qui manifestent pour la défense de leurs droits !

Toutefois, j'ai pu me consoler en tournant le regard par la fenêtre pour admirer la lune éclairant un paysage semi-désertique, annonciateur des paysages du Salar, le lac de sel d'Uyuni. Splendide ce décor, même si je n'en avais que l'image !

Ceci dit à une heure du matin, nous avons eu enfin le droit de dormir. Arrivés à 4h30 à destination avec seulement deux heures de retard, nous avons dormi dans la salle d'attente en attendant le lever du jour. 

Nous avons commencé notre journée en visitant un cimetière de trains. Tant de ferraille à l'abandon sur des rails marqués du nom Allemand Krupp, datant de 1912 ! Je dis "nous", car j'ai fait la connaissance de Asia et Wojtek, deux jeunes Polonais partis pour un tour du monde d'un an, à la suite de leur récent mariage, une idée géniale pour commencer une vie commune!

Mardi 29 septembre, départ avec Wojtek et Asia pour un circuit de quatre jours dans le Salar d'Uyuni

Dans le prochain message, vous aurez le compte-rendu de ce voyage fabuleux dans cette région frontalière avec le Chili: ascension d'un volcan jusqu'à une altitude de 5.075 m avec une vue imprenable sur l'entièreté du salar d'Uyuni, découverte de l'île du pêcheur, des lacs aux couleurs rouge, verte, bleue, des centaines de flamands roses vivent sur ces lacs, bain d'eau chaude sortant de terre à 35 degrés, etc.

Ce matin samedi 3 octobre 2009, je prends le bus en direction de Potosi et Sucre.

Léon

mardi 22 septembre 2009

Transandine 2009 n°21: Nouvelles des rives du lac Titicaca (côté Péruvien)

Du samedi 12 septembre au 21 septembre 2009

Deux cols et le plateau andin péruvien annonciateur de la Bolivie

Samedi 12 septembre, je prends la route vers le Sud. Quatre jours pour arriver à Puno, ville péruvienne située au bord du lac Titicaca, immense lac commun au Pérou et à la Bolivie. 

La route est facile, en très bon état sauf sur une courte distance. Quel plaisir de pédaler "allègrement" sur ce plateau qui annonce le plateau Andin Bolivien. 

Deux cols quand même : le col de La Raya (4.338 m) et celui de Puno dépassant de peu les 4.000 mètres.

Lundi 14 septembre, je passe la nuit dans une petite ferme d'éleveurs de lamas. Claudio a gagné des prix avec ses lamas et est fier de poser pour la photo avec son meilleur lama. 

La soirée, il me montre un DVD réalisé lors du carnaval à Nicasio avec des chants et danses traditionnels Quechuas et Aymaras. L'histoire de ces peuples est bien présente dans sa tête. 

Il me rappelle que les Espagnols sont passés par ici, emportant beaucoup d'or avec eux. Dans la montagne, il y en a encore, me dit-il ! Et pourtant, la vie est dure pour ces paysans. Le climat change, l'eau manque pour l'agriculture, et aussi le soutien du gouvernement !

Rencontre de deux Australiens en route vers Quito

Lundi 14 septembre, quelques km après avoir quitté le pueblo de Santa Rosa, au loin je distingue deux cyclistes. 

Stuart et Anita de Sydney en Australie sont en route depuis Santiago de Chili, vers Quito : l'inverse de la Transandine ! Echange d'adresses, d'anecdotes, Les pneus sont les mêmes, des Marathon !

Leur blog pour découvrir leur voyage : www.bikeaboutsouthamerica.blogspot.com

Une chute sans gravité sous "le regard" de deux chiens

La descente du col de La Maya, 25 km, s'est faite dans le froid andin et dans le noir. En traversant les rails de la ligne de chemin de fer Puno-Cusco, j'ai été déséquilibré et j'ai chuté. Deux chiens sont accourus de la maison voisine, prêts à me mordre ou à lécher mes plaies, je ne sais pas. Mais plus de peur que de mal et pas de dommages au vélo !

Le lac Titicaca, nuit chez les habitants

Un rêve datant depuis des années se réalise ces 16 et 17 septembre 2009. Cela me rappelle les longs voyages en bateau sur les rivières de l'ile de Marajo au Brésil (1974-1977) et sur le lac Arari de cette île fluviale la plus grande du monde. 

Découverte des îles flottantes Uros sur le lac Titicaca, le lac navigable le plus élevé (3.809 mètres) du monde, avant de passer une après-midi et une nuit chez les habitants de l'île Amantani

Entre-temps, vous aurez reçu mon message spécial envoyé du haut de cette île sur laquelle il y a deux temples de la civilisation pre-Inca. La région est habitée depuis plus de 8.000 ans par des populations originaires de l'Amazonie. 

Ilias, Eusebia et leur fille Vanessa nous (une Espagnole et moi) ont accueillis chez eux. Repas végétariens : de la Quinoa et des "papas" (pommes de terre) ainsi qu'une autre variété de tubercules, des "ojas". Sur le plateau andin (Pérou-Bolivie), l'on dénombre pas moins de 4.000 varietes de "papas".

Avec ces protéines, beaucoup de force pour monter au sommet (plus de 4.000 m) de l'île (une première fois l'après-midi jusqu'au coucher du soleil et le lendemain matin à 5 heures pour admirer le lever du jour). Ensuite visite de l'île de Taquile, qui autrefois a appartenu à un Espagnol (plutôt un Catalan) qui donna son nom à cette île merveilleuse. Rencontre des gens qui s'adonnent à l'artisanat, et à l'accueil des touristes.

Simon-Pierre, en mission au bord du lac Titicaca

Envoyé en mission non pas au bord du lac de Tibériade mais sur les rives du lac Titicaca, Frère Simon-Pierre Arnold (un double prénom prédestiné pour un moine) est au Pérou depuis une trentaine d'années. 

Avec un autre moine bénédictin Belge, Frère Bernard de Briey, une moniale péruvienne et une Française, il vit la vie monastique selon la règle de St Benoît parmi les gens de ce petit village de paysans et de pêcheurs. 

Le petit monastère construit sur les pentes du lac, accueille des gens pour une retraite. Trois Péruviens et une Argentine sont ici pour quatre mois. Egalement deux Belges arrivent ce 19 septembre. Dimanche, Eucharistie en présence de quelques personnes du village avec de très beaux chants en Aymara.

Dimanche 20 septembre, veille de mon départ, j'ai témoigné de mon long voyage à travers les Andes. Ces trois jours passeés ici sont à la fois un temps de repos, de retraite et de réflexion avant d'entamer la dure traversée de la Bolivie. L'occasion de faire le point sur ce qui a été parcouru et de me préparer mentalement et physiquement pour la traversée du haut plateau Andin avant d'arriver en Argentine, je l'espère fin novembre.

Préservation de l'environnement au Pérou

Sur la route vers Puno, il y a plusieurs panneaux invitant la population à préserver l'environnement, notamment en prenant soin de chaque goutte d'eau, voir les photos jointes. 

Etonnant ce panneau appelant les gens à éviter que la terre se réchauffe en utilisant mieux l'énergie, et en dessous, un dépôt de pneus usagers !

Violences dans la région minière de Hualgayoc et de Bambamarca

Cette région minière, je l'ai traversée fin du mois de juin. J'ai reçu deux messages, l'un de Christine Dubois de Floreffe et l'autre de Lino Galvez du village de El Ejadeiro (rappelez vous la récolte de miel dans la montagne), faisant état de violences et de morts par balles, dont un bébé, à cause d'un conflit entre les partisans des concessions minières et les opposants voulant à tout prix défendre leurs droits (respect des droits humains et environnementaux). 

La société minière en cause est la société Consolidada de Hualgayoc SA (qui en réalité est subsidiée par la Compagnie des Mines Buenaventura et la société Sudafricaine Gold Fields).

Violences qui s'ajoutent à celles du conflit en Amazonie Péruvienne dont vous recevez certainement des informations dans vos pays respectifs.

Rencontres de cyclistes "longue distance"

Pierre Schillewaert de Stavelot est un cycliste comptant à son actif plusieurs dizaines de milliers de km. Il y a trente ans, il a commencé des voyages en vélo proposant le système de parrainages. Il fut le premier cycliste à traverser le Bouthan. Avec Christian Merveille et Bernard Guillain, il a parcouru l'Amérique du Sud. 

Avec Bernard Guillain et son fils, ils ont traversé la Bolivie et le Pérou en réalisant un film présenté plusieurs fois à la RTBF, un périple se terminant avec le lever du soleil dans la Porte du soleil sur le site Pré-Inca de Tinawacu en Bolivie.

Bernard Guillain, les "jeunes" comme moi se souviennent de l'émission "Marie Clappe Sabots" le samedi après-midi sur la RTBF dans les années 1980 ! Malheureusement, Pierre a été renversé par un bus en 2005, c'est vraiment une chance qu'ils soit encore en vie. 

Après une lourde opération à la colonne et une dépression, il est venu prendre quelque temps de repos dans le petit monastère de Chucuito. Dimanche après-midi, nous avons fait un petit tour sur le lac avec un éleveur de truites. Celui-ci passe la nuit sur le lac dans une embarcation près de son élevage, afin de le surveiller et d'éviter que les truites "ne s'envolent pendant la nuit".

Ce lundi, rencontre de quatre cyclistes "longue distance" :

  • un couple de Suisses (Margrit, 60 ans et Pius, 62 ans), de Zurich, en route autour du monde (Asie et Amerique du Sud) depuis deux ans et demi; ils vont relier Mexico à Ushuaia en Argentine;
  • Tom, un jeune Neo-Zelandais en route vers Cusco;
  • Ando, un jeune Japonais, parti de Salta en Argentine (terme de la Transandine pour moi ! c'est incroyable que nous nous sommes croisés) vers le Pérou à travers le Chili et la Bolivie; il a même traversé le fameux "salar de Uyuni" !; son vélo porte des sacs "Ortlieb" comme moi et la plupart des cyclistes "longue distance".

Selon les messages reçus, vous avez apprécié les photos prises au crépuscule et au lever du jour sur le lac Titicaca dans l'île d'Amantani ainsi que le message joint à ces photos.

Le message suivant, vous le recevrez depuis la Bolivie.

Léon

vendredi 18 septembre 2009

Transandine 2009 n°20bis: Message spécial du Lac Titicaca au Pérou - 16 septembre 2009

Chers amies et amis qui suivez la Transandine,

Ce mercredi 16 septembre 2009, 18 heures, le soleil vient de se coucher. Les dernières lumières du jour se reflètent sur l'immensité des eaux du lac Titicaca, côté péruvien. La nuit déjà s'annonce avec sa froideur andine.

Les touristes sont partis, emportant leurs rires et commentaires inutiles; les marchandes "du temple" ont plié bagage.

Je suis seul au sommet de l'île d'Amantani en plein milieu du lac Titicaca, le lac sacré pour les Incas et les autres civilisations qui les ont précédés depuis la nuit des temps.

Je suis seul face à cette immensité, heureux d'être arrivé à cet endroit après 4 mois et demi de voyage à travers les Andes, des jours et des jours de sueur mais aussi de joies et de rencontres inoubliables.

Ce moment unique pour sentir la terre, la Pachamama, notre "terre mère" à tous, qui s'endort...

Demain, de l'autre côté de la montagne, le jour se lèvera une fois de plus.

Je voulais tout simplement vous envoyer ce message spécial, vous invitant à communier avec moi en cet instant exceptionnel.

Léon

dimanche 13 septembre 2009

Transandine 2009 n°20: Visite du Machu Pichu au Pérou - en route vers le lac Titicaca

Du lundi 7 septembre au samedi 12 septembre 2009

Ce message est déjà le vingtième, cela veut dire qu'il y a déjà plusieurs mois que j'ai quitté la Belgique!

Merci pour vos réponses, auxquelles je ne puis pas toujours répondre individuellement. Sachez que chacun de vos messages me donne du courage pour continuer.

Le Machu Pichu, tant visité, mais c'est une merveille !

Incontournable, le site Inca du Machu Pichu attire des milliers de visiteurs chaque jour (soit 1.400 entrés ce 10 septembre 2009), et s'enfonce de quelques millimètres chaque mois sous leur poids.

Néanmoins, je me suis décidé de le visiter avec un groupe de 9 personnes. Les quatre jours passés furent une très bonne expérience du point de vue relations humaines. 

Cinq nationalités: un couple de jeunes Français, un couple d'Argentins, deux jeunes amis Anglais dont un d'origine indienne (Asie), deux Brésiliens (père et fils), accompagnés de Silvio, notre sympathique guide Péruvien.

Quatre jours en utilisant divers moyens de déplacement: le VTT mais uniquement en descente (c'est moins fatiguant que la Transandine !), le trek, le meilleur moyen d'avoir le temps pour admirer les paysages, le bus et enfin le train pour le retour.

Des paysages fantastiques passant de plus de 4.000 mètres d'altitude à moins de 1.400 m, du froid andin a la chaleur tropicale. Des sources d'eau chaude. Un sentier des Incas très abrupte et à couper le souffle, surtout à ceux qui souffrent du vertige !

Une découverte très intéressante de l'Histoire et de la Culture Inca. Apprendre qu'un message partant de Cusco ne mettait que sept jours pour parvenir à Quito, relayé par des centaines de coursiers sur ces sentiers au dénivelé incroyable. Quand je pense que j'ai mis 4 mois pour arriver ici à Cusco !

Le site du Machu Pichu lui même - mieux vaut se lever tôt - pour pouvoir faire partie des 400 privilégiés qui ont le droit de monter au sommet du Waynapicchu d'où la vue est fantastique. 

C'est la raison pour laquelle nous nous sommes levés à 3h30 du matin et après une ascension très difficile du sentier menant à l'entrée du site, nous étions dans la file d'attente à 5h30. Le jour s'est levé vers 5h50 nous gratifiant d'une vision exceptionnelle des montagnes entourant le site - voir les photos dans la galerie

Le soir, retour par le célèbre train du Machu Pichu jusqu'à la cité Inca d'Ollantaytambo et ensuite retour en bus jusque Cusco.

Rencontre avec Damien Lopez d'Argentine et Marco Fania de Montreal (Canada)

Vendredi 11 au soir, retrouvailles à Cusco avec Damien, le voyageur à vélo parti d'Alaska et Marco Fania, réalisateur du film "Le dernier continent". 

En 2006, Damien et Marco ont fait partie d'une expédition en Antarctique a bord d'un bateau; ils ont réalisé un film sur les conditions de vie à bord de ce bateau prisonnier des glaces pendant 7 mois. Treize personnes à bord dont Martin Leclercq, le fils du célèbre chanteur a l'accent québécois, Felix Leclercq.

Damien et Marco se mettront en route en vélo depuis Cusco, quatre jours après moi en direction de La Paz également. Nous nous sommes promis de nous revoir, si pas en Bolivie, de toute façon à Salta en Argentine, terme de la Transandine.

Le petit chien sur la photo appartient à l'Argentin prenant la photo, parti d'Alaska lui aussi, mais à moto !

Prolongation de la Transandine

Sachez déjà que la Transandine est prolongée de deux mois. C'est tellement enrichissant comme découvertes, et puis, il faut plus de temps que prévu au départ sans connaître la réalité du voyage, surtout les conditions des dénivelés andins ! Au lieu du 15 octobre, le retour à Zaventem est prévu désormais pour le 10 décembre, 2009 bien sûr !

Léon

mardi 8 septembre 2009

Transandine 2009 n°19: Visite de Cusco et de La Paz (Bolivie)

Du lundi 31 août au dimanche 6 septembre 2009

Tout d'abord, merci à ceux et celles qui m'ont souhaité un bon anniversaire !

Accueil dans une famille péruvienne à Limatambo

Sur la route montante du col de Huillque, en ce lundi 31 août, je m'arrête à la recherche d'un coin tranquille pour bivouaquer. De retour près du vélo, je vois un couple en voiture qui s'arrête. Ils ont repéré l'origine du vélo grâce au "B". 

Manuel et son épouse ont visité plusieurs fois la Belgique (particulièrement Bruxelles et "Brugas") étant donné qu'ils ont une fille médecin à Paris. Ils m'invitent à camper sur leur pelouse, et comme je n'ai pas de tente, c'est dans leur salon que je passerai la nuit après un bon petit souper, suivi d'un pousse-café français ! Muchas gracias amigos de Limatambo !

Sur la route de Cusco

Ce mardi 1er septembre en route vers Cusco, un klaxon derrière moi, que je reconnais. C'est Damien d'Argentine, je le croyais devant moi et bien non, il avait pris un peu de repos à Limatambo ! Nous avons roulé ensemble quelques km, en nous promettant de nous revoir au Pérou ou en Bolivie. Quelques heures après notre rencontre, sa maman d'Argentine m'a envoyé un message, la magie et la rapidité d'Internet !

Un saut vers La Paz en Bolivie, et une mauvaise rencontre !

Mon visa touristique de trois mois au Pérou venant déjà à expiration, j'ai fait un saut en bus (de nuit) jusque La Paz, capitale de la Bolivie. 

De cette façon, je puis rentrer au Pérou sans problème et continuer ma visite de la région de Cusco avant de découvrir le lac Titicaca, situé à la frontière entre les deux pays. 

Ainsi, j'aurai visité La Paz sans mon vélo (qui est resté bien gardé dans le petit hôtel ici à Cusco). 

Comme les frères Alexis de Mozet l'ont fait, je contournerai La Paz à vélo en poursuivant ma route vers Oruro et le Nord de l'Argentine. Regardez sur une carte, il y a encore du chemin (entre 2.300 et 2.500 km) !

Une bête morsure de chien errant m'a mené au centre anti-rabique de La Paz. L'infirmier de service était étonné qu'un Lion (Leon en espagnol) se soit fait mordre par un chien ! Le traitement durera plusieurs jours, à la recherche des vaccins anti-rabiques dans les hôpitaux que je trouverai sur ma route. 

Des ennuis, mais qui ne m'empêcheront pas d'avancer. Ne vous tracassez pas, les blessures sont superficielles !

Avant de reprendre le bus (de jour cette fois vers le Pérou), j'ai participe à une soirée musicale à La Paz à l'occasion de la journée internationale de la femme indigène. 

La Bolivie à l'heure indienne d'Evo Morales

Le hasard m'a amené à assister à l'inhumation d'un bébé de quelques jours dans le cimetière de La Paz. La zone réservée aux enfants comporte de nombreuses rangées de caveaux. 

A La Paz, pour gagner de la place, les caveaux sont empilés à raison de 8 à 10 en hauteur. 

Sur la photo ci-contre on voit dans le fond les vivants entassés dans des bidonvilles (en hauteur) comme ils le seront encore dans le cimetière à la fin de leur vie !

Je ne puis m'empêcher de rapprocher cette cérémonie (il doit y en avoir plusieurs par jour, dans un pays ou la mortalité infantile est encore importante) d'un passage d'un livre retraçant la biographie d'Evo Morales. 

Le premier Président indigène Bolivien est né dans une famille de paysans Aymara dans la région d'Oruro. 

Des sept enfants nés dans sa famille, quatre sont morts avant l'âge de deux ans ! Enfant, Evo gardait les lamas. Il eut ensuite un engagement syndical important avant de se lancer dans la politique. 

Le voilà embarqué dans cette longue lutte au service de la défense des droits et de la dignité des peuples indigènes de son pays (Quechua, Aymara, Guarani, Chiquitanos, etc) et au service de l'ensemble des Boliviens avec pas mal de problèmes internes (redistribution des terres aux paysans, nationalisation des ressources minières, etc ...) et externes (relations tendues avec les USA, récupération de l'accès à la mer, perdu depuis la guerre avec le Chili fin du 19eme siècle, etc).

Cusco, quelle merveille !

Capitale archéologique des Amériques, Cusco est la plus ancienne ville habitée du continent. Son passé Inca saute aux yeux quand on arpente ses belles petites rues, les constructions actuelles reposant sur les murs Incas de l'époque pré-colombienne.

Ce dimanche 6 septembre, défilé de bon matin comme chaque dimanche, non seulement pour les militaires (hommes et femmes) mais aussi pour les enfants, qu'il faut éduquer très tôt à l'idéal patriotique !

Ensuite grimpette (jusque environ 3.800 m) vers 4 sites historiques Inca. Le plus important est le Saqsayhuaman

Un site grandiose pour admirer les prouesses techniques des constructions Inca.

La visite du Machu Pichu malgré tout, mais par une route différente

Le chemin de l'Inca étant trop utilisé par les touristes (et hors de prix en trekking comme en train d'ailleurs), je visiterai malgré tout le Machu Pichu

Ce lundi 7 septembre, avec 5 autres personnes que je ne connais pas encore, nous partons pour un voyage en bus, ensuite une descente vertigineuse en VTT, une remontée à pied, un plongeon dans de l'eau sulfureuse chaude avant de monter au Machu Pichu. 

Jeudi lever à 3h30 du matin pour admirer le lever du soleil sur le site le plus prestigieux de l'Histoire et de la Culture Inca.

Le récit de cette nouvelle aventure et vraisemblablement des photos dans le prochain message...

Coordonnées des cyclistes longue distance rencontrés sur la route de la Transandine

Claire Vanderplank (Raid Mexique - Argentine) : www.cyclingforcohesion.com

Fabio Mazardo (Amerique du Sud vers Bolivie et Bresil) : fabio.mazzardo AT gmail.com

Mana (Cécile) et Manu de France : ceciletmanu.unblog.fr

Damian Lopez d'Argentine (Raid Alaska - Argentine) : www.jamerboi.com.ar

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